[(Quatorze heures huit minutes)]
[M. Lévesque:] Un mot d’abord pour vous expliquer pourquoi je dis juste un mot d’abord. M. Mulroney doit, je pense qu’il pourra vous dire si on a eu une rencontre convenable, mais de toute façon il doit être à Baie-Comeau, [maybe], quelque part, pas trop tard cet après-midi. Si vous vouliez coopérer un petit peu, comme toujours, est ce qu’il serait possible qu’on donne d’abord la parole à M. Mulroney parceque , peut-être, il va être obligé de partir un peu plus vite et moi je suis prêt à être une victime, un adulte consentant pour un autre quinze minutes après, si vous voulez. D’accord!
[M. Mulroney. Merci, M. Lévesque. J’aimerais remercier M. Lévesque de son hospitalité. Nous avons eu une excellente rencontre ensemble axée d’abord et avant tout sur nos problèmes économiques où on a fait un tour d’horizon important de nos problèmes tant au niveau du Québec qu’au niveau national.
Comme député de Manicouagan nous avons touché de façon particulière le problème routier, par exemple, de mon comté. Cela ne vous surprendra pas. Nous avons parlé, évidemment de l’entente cadre et nous espérons être ministres, la conclusion de cette entente prochains jours.
M. Stevens et M. Johnson travaillent énormément sur l’entente et nous avons toutes les raisons de croire que cela va se bâcler dans les prochains jours à l’avantage, bien sûr, du
d’abord et avant tout à travers le laboratoire d’une relance économique et nos discussions aujourd’hui ont porté essentiellement, mais pas exclusivement sur les questions d’emplois et de création d’emplois.
Donc, le dossier constitutionnel a été abordé, bien sûr, et M. Lévesque va sans doute vous en parler davantage. Le tout s’est déroulé dans un excellent climat de cordialité qui est prometteur pour l’avenir. Je pense qu’il ne fait nul doute que la population québécoise désire un degré inusité de collaboration entre les différents paliers de gouvernement afin, justement, de créer les emplois dont nous avons besoin. Et j’ai assuré, M. Lévesque, de notre désir de… en mesure d’annoncer, par le truchement de nos entre guillemets « historique », pour nous, dans les
Québec et du gouvernement fédéral. J’ai toujours
pensé que le dialogue constructif devait passer
gouvernement afin justement de créer des emplois dont nous avons besoin. J’ai assuré M.
sens là. Donc c’est un premier meeting, une première rencontre et il y en aura d’autres dans les prochaines mois entre M. Lévesque et moi même . Cela me fera plaisir d’essayer de répondre à vos questions.]
[M. Lévesque (Taillon):] Juste une seconde. Est ce qu’il y a quelqu’un qui préside ou si c’est
[Une voix: Une observation en anglais, s’il vous plait!
M. Mulroney: Well. The Premier and I had an excellent meeting where we reviewed matters essentially economical nature. Quebeckers are no different from anyone else. Their intentions have been focus almost exclusively on problems of the economy and so Mr. Lévesque and I expressed the hope that within the next couple of days our Ministers will have concluded another agreement of great significants for the Province of Quebec. It will be the first one for a long time and I think a quite an important one. We touched upon the Constitutional questions as well as you might expected. Mr. Lévesque and I have a busy schedules. He has a busy January and I have, I suppose a busy February with the Premiers First Ministers’ Conference and others. But time to time, we will be meeting and be disccussing the Constitutional and economic questions and I think sometimes probably around Easter or shortly after Easter we might get together for more extensive by latter of discussions in this regard.
L’Archevêque: M. Mulroney est ce que sur le dossier constitutionnel, ça été plus que juste l’aborder comme cela où si … quelques minutes?
M. Mulroney: Pour quelques minutes. Oui.
Wilson, Mme: Quelles sont les chances que vous avez de faire signer la Constitution d’ici un an? Est ce que vous allez inviter le Québec à signer?
M. Mulroney: Bien, j’invite le Québec. J’invite le Québec à signer parceque comme québécois et canadiens ce serait à l’avantage de nous tous de conclure dans l’honneur et l’enthousiame ce processus. Mais je ne voudrais pas présumer sur cela. C’est une situation complexe. J’ai toujours pensé que dans un dialogue constitutionnel, il fallait à tout prix éviter l’ambiguité…
M. Mulroney:…désire un degré inusité de collaboration entre les différents paliers
De Lévesque de notre désir de collaborer avec le Québec et avec les autres provinces dans
ce
M. Mulroney. …toujours penser que dans un dialogue constitutionnel il fallait à tout prix éviter l’ambigu’té et l’improvisation. Il faut que les interlocuteurs sachent l’implication des termes et des enjeux, qu’il y ait une dimension de précision dans nos paroles et de nos
prenne le temps voulu. M. Lévesque et moi nous allons nous voir sans aucun doute sur une base régulière pour en discuter.
intentions. C’est comme cela qu’on doit négocier. Je pense que la prudence exige
que l’on
M. Lévesque:… Une voix: …
M. Mulroney: No, I would not say the short term, but 1 am not confident, I am hopeful. I am hopeful that we will be able to find a formula that will allow the Government of the province of Quebec to recommend that the National Assembly the acceptance of constitutional terms with honour and with enthousiasm as I said. I do not underestimate the difficulties Quebec has, as I indicated in Ottawa the other day. The cultural richness and the special responsibilites inherent in the French language dimension of the Province of Quebec require particular care and that is not something that can be done overnight. I think that there is general agreement that prudence should be the watchword and that we make solid progress but, make it slowly, rather than have disappointments and I think that – je m’excuse juste pour conclure – is what we are tring to do, today, is proceed with a circumspection but with a modest degree of optimism.
Une voix:…
M. Mulroney: Well, we will be getting together at the first Minister’s Conference for example in Regina, in February, on Valentine’s Day and as Mr. Turner says, if we can, and I hope there will be occasions for informal meetings and conversations from time to time with the Premier as with other Premiers. So, I hope that the dialogue will be on going less formal and perhaps less institutionalized but on going and productive.
Une voix:…
M. Lévesque: What do you expect? Who are you serving?
M. Mulroney: No. I think that anything can be discussed. I think that Mr. Lévesque and 1, and its Government and mine, certainly agree that the main trust of our actions must be economic recovery and that is what the main trust, the main bird of our chart was concerned with. But I have not, nor would I, presume to say that such a thing can be discussed in such another one cannot. I think we have a healthy and, I hope, a friendly exchange of views on the important subject today which, in my judgment, and I say this in caution and with prudence. I think that the discussions are helpful to take us to another step along the road.
Une voix: Question(?)
M. Mulroney: Oui, pardon?]
[M. Lévesque:] Juste une seconde, me permettez vous? On n’a pas… Je n’ai pas à répéter ce que vient de dire M. Mulroney, mais il y a une chose qui est évidente, je pense, pendant le campagne électorale et depuis, qui est quand même plus important des fois, il est entendu qu’on va essayer. Cela c’est sûr – je parle du constitutionnel. Mais, admettons une chose, et je pense que tout le monde l’admettra, comme on le dit en anglais: [« The ball in our camp ».] Alors, quand M. Mulroney parle de prudence, cela s’applique à nous aussi. On n’a pas envie d’improviser d’aucune façon. Je ne parle pas des périodes de questions des fois. Donc, il va falloir se préparer. Alors, on va se préparer.
[Une voix: Question(?)
M. Mulroney: I have a play to catch, but « comme M. Lévesque l’a dit »: The ball is in his court. So I will wait, but we have lots of things that we have to talk about during the course of that way.
Une voix: Question (?).
M. L’Heureux: Vous avez parlé tantôt d’éviter les équivoques. Qu’est ce qu’il faut entendre par cela exactement? Pouvez vous nous expliquer cela?
M. Mulroney. Oui, mais il faut comprendre et il faut saisir exactement les implications des phrases et des mots dont on se sert. Alors, cela prend des rencontres; cela prend un degré de compréhension. C’est cela qu’on va essayer. C’est le climat que nous allons essayer d’établir ensemble.
Une voix: Mais comment ferez vous?
M. Mulroney- Les Québécois cherchent des instruments et des exemples de collaboration, également dans le domaine constitutionnel, mais on ne veut pas rater notre coup. C’est tout.
Une voix: Would you like to see an agreement before the next Québec elections?
M. Mulroney: Pardon? I have no idea when the next election is going to be and, as I have said, I look at this and 1 think everybody does pretty well, in a fairly none partisan way…
M. Mulroney: …I look at this and I think everybody does pretty well in a fairly non-partisan way, but I think all Canadians and all Quebecers will be pleased if and when we can a formula that will include Quebec properly in the constitution.
M. Girard: Question (?)
M. Lévesque: …something, on account of what he just said. I have heard his lies. Maybe you have heard about it. No, it just is that if Mr. Bourassa happens to succeed in his intentions, you may have to hurry because we may have an election sometime around Christmas.
M. Girard: M. Mulroney, en ce qui concerne votre comté de Manicouagan, il y a des problèmes de qui vous préoccupent. Quels sont les principaux problèmes qui suscitent la collaboration de Québec.
M. Mulroney. Le transport routier est essentiellement un problème qui relève de la juridiction et de la compétence provinciale. Alors, comme député du comté de Manicouagan, j’ai des problèmes que j’ai soulevés avec le premier ministre du Québec, en faveur de mes électeurs. Vous connaissez cela, M. Girard.
Une voix: M. Mulroney, est ce que…
M. Girard: Question (?)
M. Mulroney: 11 y avait eu des problèmes, non, je m’excuse, monsieur. Il y avait des problèmes locaux importants pour la Côte-Nord et la balance économique, la balance économique de la hôte-Nord et la création d’emplois dans ma région natale. J’en ai soulevé plusieurs avec M. Lévesque et nous allons travaillé ensemble, afin de trouver les formules de solution.
M. Girard: Si je vous ai posé la question, c’est justement en relation avec la création d’emploi à laquelle vous avez fait allusion, dès votre entrée, votre arrivée au micro. Est-ce qu’on pourrait savoir s’il y a entre les deux gouvernements des projets.précis qui sont de nature à donner suite aux intentions que vous avez manifestées ‘ à plusieurs reprises pendant la campagne électorale et que vous venez de répéter maintenant, à savoir la création d’emplois?
M. Mulroney: Oui.
M. Girard: Quels sont ces projets-là?
M. Mulroney: Vous allez voir à l’instant que M. Johnson et M. Stevens feront leurs
déclarations.
M. Girard: M. Mulroney.
M. L’Archevêque: À présent, vous pouvez revenir, M. Mulroney, est ce que M. Lévesque vous a fait part déjà d’idée précise quant à la position du Québec pour signer l’accord
éventuellement…
M. Mulroney: Non, M. Lévesque m’a indiqué que dans les prochaines, les prochains mois, le gouvernement du Québec, à l’occasion d’une rencontre bilatérale entre nous, nous amènera un dossier peut-être plus précis et qu’on abordera la discussion à ce moment. Mais de façon générale, on a fait un tour d’horizon de certaines des options et des différentes possibilités, oui.
Une voix: Mr Mulroney, what was your general…
Une voix: Est-ce que c’est vous qui avez demandé qu’on repousse au printemps ou après Pâques des discussions plus formelles?
M. Mulroney. Non.
Mme Mealer. Mr. Mulroney, what was your general reaction to any specific proposals that Mr Lévesque made on the constitution?
M. Mulroney: Well, he didn’t make any specific proposals, as I just indicated. It was Mr Lévesque’s and that of his government that we perhaps should wait a little bit before we get into that. The specific proposals that Mr. Lévesque did make related to job creation, investment attraction and economic renewal. I am happy to be able to cooperate where we can in precisely those areas. This is what Quebecers want and this is what we are going to try and do, create
jobs together.
Mme Mealey: Are you establishing a committee to get the clocks going informally or formally? Is there a committee?
M. Mulroney: Your looking at it. Here is the committee!
Mme Mesley: The security … committee might meet in the next few weeks… M. Lévesque: Well, Christmas is not that far away.
M. Mulroney: I don’t think so. I believe that – Mr. Lévesque may want to correct me on this – his timetable is such that he would feel comfortable with perhaps a constitutional discussion sometime around Easter or thereabouts.
Mr. Lévesque: After January, anyway.
Mme Mesley: Mr. Mulroney, I believe, during your leadership campaign, you said that you were not in favor of opting out with financial compensations. Can I have your position on that now?
M. Mulroney. No, you would have to go back to the context in which that was stated. I think that the context makes that statement not inconsistant with any position that I might take take now.
Mme Mesley: Could I have your position now?
M. Mulroney: Well, it would be hypothetical.
Mme Mesley: …would be conditional, it is hypothetical.
M. Mulroney: It is completely hypothetical. I have not been asked to comment on this by my interlocuteur valable. So, why would I comment on a hypothesis with you?
M. Lévesque: When is this Mr. Wilson coming? M. Mulroney. Soon.
M. David: Sur la péréquation, M. Mulroney. M. Lévesque vous a fait part de son inquiétude à propos d’une formule qui, apparemment, pourrait … au Québec?
M. Mulroney: Oui, monsieur…
M. David: (Question)
M. Mulroney: M. Lévesque m’a fait part de ses inquiétudes, oui, et effectivement, de l’inquiétude du gouvernement du Québec dans ce domaine. Je me suis engagé à regarder ces préoccupations le plus rapidement possible.
Une voix: (Question)
M. Mulroney. There is a world of differences… Une voix: (Question)
M. Mulroney: Absolutely. In the leadership convention that was placed on the table as a unilateral, one shot deal which should come from Ottawa with no quid pro quo. And I say that was unacceptable. There is a world of differences between Ottawa unilateral and… and nothing return. What I am saying now is that this bargaining is going to begin in some appointed time and that, hopefully, the quid pro quo would engage a constitutional arrangement which is fair to Québec, fair to Canada, « which would result in a signature in a signed deal. That makes a world of differences from the vaccum in which the offer would have been…. in 1983.
And this is why I resisted it, because I did not think It was fair to Canada, as I said at the time.
A final question.
Une voix: (Question)
M. Mulroney: I can tell you it Is not come up today and… M. Lévesque: The good reason for that, I have got to …
M. Mulroney- Je vous fausse compagnie, je suis en route pour Baie-Comeau, nous avons
besoin de touristes dans la région, vous êtes les bienvenus.
Une voix:…
M. Mulroney: Bien sûr. Merci à vous tous, M. Lévesque, merci de votre hospitalité.]
[M. Lévesque:] Écoutez, si vous permettez, je ne pousse pas, je n’insiste pas, mais si vous pensez qu’on peut ajouter quelque chose, pas grand chose, je pense, je peux revenir dans à peu près trois minutes, si vous me donnez une chance de sortir, d’abord. D’accord?
[M. Lévesque:] … si vous voulez, mais pas trop longtemps parcequ’ il faut que j’aille à
Montréal.
[M. L’Archevêque: Sur le plan constitutionnel, M. Lévesque, en français, qu’est ce que vous avez proposé à M. Mulroney?]
[M. Lévesque:] Essentiellement – il ne faudrait pas faire exprès, parceque j’ai seulement quelques minutes, de me répéter tout le temps la même chose – ce qu’on a dit tout à l’heure. C’est que comme c’est évident que la balle, comme on dit en anglais, est dans notre camp, ce que j’ai proposé à M. Mulroney, c’est simple, c’est que forcément on va se revoir et j’espère le plus périodiquement possible, parceque cela aide souvent à faire travailler tout le monde, si l’on doit produire quelques résultats. Donc, on se verrait le plus régulièrement possible, ce qui ne veut pas dire de semaine en semaine, mais au mois à tous les quelques mois. Cela permettrait de dégager, dans ce domaine constitutionnel aussi, au moins, à mesure que nous serons prêts, une espèce de « package » possible et, peut-être… Vous savez, en février, si on est capable de se rendre, il y a Régina, ensuite il y a d’autres rencontres autour du budget fédéral, peut-être le nôtre aussi! Il y a également, je pense, un nouveau chapitre, qui est toujours important en ce qui concerne les droits des autochtones, vous savez, d’année en année… Donc, autour, je ne sais pas, de Pâques ou la Trinité, on devrait pouvoir entrer constitutionnelle.
[M. L’Archevêque: Mais tout à l’heure avec M. Mulroney, M. Lévesque, est ce que vous avez juste fait une espèce de tour d’horizon du problème ou abordé certains problèmes précis?]
[M. Lévesque:] Bien, on a abordé pas mal de problèmes précis.
[M. L’Archevàque:…(?)droit constitutionnel?]
[M. Lévesque:] Non, non.
[Une voix: Avez vous…(?)?]
[M. Lévesque:] Non.
[M. L’Heureux: Pourquoi vous dites que la balle est dans notre camp?]
[M. Lévesque.] L’important, c’est de se préparer. Pourquoi répéter ce que M. Mulroney a dit. Écoutez , ce qu’il a dit, je l’endosse pour les raisons que vous savez. Vous étiez là et moi aussi. C’est qu’il faut se préparer et il faut sortir d’une série d’ambiguïtés qui sont toujours là et qui ont été entretenues exprès, Dieu sait pas seulement par nous, depuis des années.
[M. L’Heureux: …(?)c’est quand même lui qui a fait la promesse d’amener le Québec à signer l’accord constitutionnel. Est ce que ce n’était pas à lui de faire les premiers pas?]
[M. Lévesque:] Écoutez, il y a un bout à faire semblant de ne pas savoir ce qu’est le grand Canada. C’est qu’il y a les provinces de l’Ouest, la province de l’Ontario, il y a tout ce qui s’est passé, les Maritimes aussi, bien sûr, et puis il y a ce qui est arrivé au Québec. J’espère que vous ne me ferez pas faire l’historique de nouveau. Donc, ce que cela veut dire, c’est simplement que nous, pendant qu’on se prépare, je présume – enfin, j’ai vu que quatre provinces, je ne sais pas… Alors, ce que cela veut dire, c’est que forcément, à l’échelle qu’on peut appeler fédérale et provinciale Canada anglais, il va falloir qu’il se passe quelque chose un peu. Pendant ce même temps, ce que veut dire « la balle dans notre camp », c’est que nous devons quand même préciser, à partir de tout ce qui s’est passé, tout ce qui aurait dû se passer et qui ne s’est pas passé, la façon dont on veut l’aborder pour vrai. Il me semble que cela tombe sur le sens.
[M. L’Archevêque: …(?)un point à votre … compensation…, du fait que ce matin, à Toronto, M. Bourassa se soit fait dire par M. Davis et par l’Ontario: Tu sais, ton droit de veto, oublie cela.]
[M. Lévesque:] Attendez un peu là. Franchement, recommencez.
[M. L’Archevêque: Oui. M. Bourassa…]
[M. Lévesque:] Était à Toronto, oui.
[M. L’Archevêque: …était à Toronto…]
[M. Lévesque.]Oui.
[M. L’Archevêque: … M. Davis et d’autres. Il s’est fait dire ce matin, à Toronto, d’oublier
son droit de veto.]
[M. Lévesque:] Je ne sais pas, vous êtes mieux renseigné que moi. Ce que je sais, par exemple, que j’ai trouvé quand même modérément réconfortant, c’est peut-être pour cela que je n’ai pas eu d’autres questions ce matin… C’est que, sûrement pas par inadvertance, j’ai lu cela dans un journal, cela ne peut pas être autre chose qu’authentique, qu’à l’issue d’une conférence de presse, hier, paraît il, M. Bourassa – là, je n’ai pas le texte – aurait dit que cela se pourrait on sait dans quelles limites là où cela s’applique, les pouvoirs en particulier – que le droit d’option aurait peut-être plus de bon sens que le droit de veto. Bien, écoutez…
[M. Lévesque.] … là où cela s’applique, les pouvoirs en particulier, le droit d’option, cela aurait peut-être plus de bon sens que le droit de veto. Écoutez, apportez moi le journal de ce matin et je vous citerai mieux ce qui a été écrit, mais c’était quelque chose comme cela.
[Une voix: Est ce que vous avez renoncé au droit de veto?]
[M. Lévesque:] Si vous voulez, je ne suis pas – je vais vous faire des aveux – le plus grand des constitutionnalistes. Mais je pense aussi que j’ai fondamentalement raison sur un aspect fondamental, justement. Je me souviens de la [« short list », de le « long list »], enfin tous les sparages qu’on a eus autour de cela et qui étaient quelque peu téléguidés en coulisse, mais cela voulait dire essentiellement ceci: Quand il s’agit de pouvoir, il me semble que pour les raisons que j’ai données, tout le droit d’option – le droit d’option véritable – tel qu’il était endossé par huit provinces sur dix, sans compter le Québec jusqu’à une certaine nuit de 1981, c’est logique et c’est plus logique.
En ce qui concerne tout le reste, essentiellement, institutionnel, etc., pour l’amour du ciel, je pense que le ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes a quelque peu préciser mes pensées qui étaient peut-être imprécises il y a deux jours et si vous ne voulez pas vous contenter de cela pour l’instant, qu’est ce que vous voulez que j’y fasse, sauf que là je n’ai vraiment plus le temps et si vous ne voulez pas parler d’économie, c’est un peu l’atmosphère de la Chambre, mais cela…
[Des voix: Question (?) …
M. Lévesque: I think that I said, at least, three times and Mr. Mulroney a bit also, so… Une voix: Question (?) …
M. Lévesque: Again! Look, I have got an other five minutes at the most. If that is all you are interested in… Make up your mind please.
M. Noseworthy: Question (?) Mr. Chevrette was working in that dossier…
M. Lévesque: He still working I can tell you that in spite of being social affairs because, you know, there is a take over here and a take over there but since he live with that particular dossier for so long time, I do not know what he said but I think I can tell you that, probably in the few days, certainly before Chrismas, the quote and quote final report about how – if it went – to, finely, put a cover on the stadium is going to probably come out then it can be discussed and then some decisions will be possibly be made not to far in 1985. But this did not come up with Mr. Mulroney.
M. Saint-Laurent: What about the chance… The chance for… Can you tell us, are you satisfied…
M. Lévesque: I do not see. I do not exactly get the question. M. Saint-Laurent:…
M. Lévesque: That is for sure.
M. Lévesque:…I do not see. I do not exactly get your question.
M. St-Laurent: The discrepancies that…(?)]
[M. Lévesque: That’s for sure.
M. St-Laurent: But look that’s…] Est ce que je pourrais le répéter en français si vous voulez? Mais pour l’amour du ciel, si vous voulez, donnez-moi une chance de répondre parcequ’ il y a deux questions dans une. C’est-à-dire l’entente cadre qui est attendue depuis je ne sais pas combien de temps et toute la question des paiements de transferts. . D’ailleurs j’avais fait une sorte de menu. Chacun a droit d’essayer d’ajuster les choses et M. Mulroney l’a accepté. C’était vraiment deux plats de résistance. C’est-à-dire: les programmes de création d’emplois, de maintien d’emplois et en particulier pour les jeunes. Deuxièmement, les paiements de transferts.
Pour ce qui est des programmes qui s’adressent essentiellement aux jeunes, on sait – je pense – que le Québec a fait un effort au moins, le moins qu’on puisse dire, un effort plus que pilote par rapport à tout le reste du Canada depuis, je dirais en particulier un an avec des démarrages qui ont commencé par rencontrer beaucoup de scepticismes parceque c’était au mois de juin essentiellement. Quand même au mois de juin c’est l’été. Or, en fait ça marche. Cela marchera jamais autant qu’on voudrait mais cela marche beaucoup plus qu’on l’aurait cru. C’est rendu 7000 et plus du côté scolarité, environ 5000 à 6000 du côté des programmes y compris surtout les jeunes volontaires, programmes d’utilité sociale, si vous voulez communautaires et déjà au-delà de 4000 – et ça c’était plus complexe que d’autres choses – en ce qui concerne les stages en entreprises. Cela augmente actuellement grâce aux efforts qui ont été faits pour démarrer du côté de chez Mme Marais en particulier. Cela augmente d’environ 1 500 par mois. On dirait qu’il y a un rythme qui s’est pris.
Là-dedans intervient possiblement la présence fédérale puisque avant et après la campagne électorale, il y avait toutes sortes de… surtout dans le domaine des stages, vers les métiers, etc. il y avait toutes sortes de projets plus ou moins flous. Ce qui a été retenu, semble t il c’est possiblement, je ne me souviens pas du nom en anglais, une espèce de programme de stages aussi où les critères correspondent pas aux nôtres, si ils ne sont pas ajustés, harmonisés. Par conséquence, ce qui pourrait arriver c’est que pris entre deux chaises au moins, des jeunes d’abord qui pourraient en profiter et peut-être plus encore les employeurs, pourraient être littéralement « poignés en sandwich » et cela c’est jamais bon. On en a discuté et ce que M. Mulroney m’a dit, qui correspond à peu près à ce qu’il vous a dit, c’est que incessamment, c’est-à-dire le plus vite possible, il va y avoir une reprise précise de discussions sur cette… parcequ’ on sait à quel point le premier ministre fédéral a insisté avant, pendant et après la campagne électorale sur l’harmonisation. Essayez le plus possible de cesser le marchage sur les pieds. Le plus vite possible, je peux presque dire dans les jours qui viennent, j’espère, il va y avoir quelques ministres qui sont particulièrement concernés et qui vont se réunir et qui vont essayer justement d’arriver à cette harmonisation. Pour l’instant c’est cela. Pour ce qui est des paiements de transfert c’est évident que..
[Une voix:…]
[M. Lévesque:] …- je mets cela ensemble pour l’instant – que le Québec d’abord et je pense que c’était visé très spécifiquement le Québec et par une espèce d’accident peut-être par inadvertance – ce n’est pas drôle d’ailleurs – le Manitoba s’est fait frapper en même temps. On est les deux seules victimes entre guillemets. Cela n’a pas trop paru dans les deux ou trois premières années parcequ’ il y avait une sorte de restant de garantie ou de recette fiscale, je n’entrerai pas dans la technique, ce qui nous a mené au point où on est à environ 3000000000 $ cette année pour ce genre de paiement. Si la formule continue – et il y a budget qui vient pour 1985-1986 au mois d’avril – comme on l’a fricotée sous l’ex-gouvernement fédéral il est évident que ce qu’on perd en chiffres absolus c’est quelque part autour de 200000000 $ non pas de manque d’indexation, en chiffres absolus par rapport à l’année courante. Je n’ai pas besoin de vous dire que j’ai insisté quelque peu avec M. Mulroney et il vous a répondu tout à l’heure. Écoutez, je ne suis pas un expert financier, on n’est pas expert en tout et lui non plus, mais il s’est très très rapidement saisi de cette image et puis on va voir ce qui va arriver et on va voir ce qu’il va pouvoir faire. Ce n’est pas équitable, c’est simple.
[Une voix:…
M. Lévesque: Not again!
Une voix:…
M. Lévesque: Well, I did not make specific proposals, first of all, because in spite of some delay which give us a little more time what we had was about two hours. And first and for most as I just explain in French – but I think we are almost bilingual – first and for most there were very important points that are, mostly short term but important, like transfert of payments, like this – – practically eminent now – general agreement which then can be specifically applied for instance in transportation. You notice that Mr. Mulroney has not forgetter that there are transport and especially road problems on the North Shore for obvious reasons so it can be in transportation and tourism and what have you? But that has to be first signed as a general agreement…
M. Lévesque: …problems on the North Shore for obvious reasons. So, it can be in transportation, in tourism end what have you, but that has to be first signed as a general agreement and, then, specifically applied where there seems to be the best chance to go ahead. That is one thing.
The second thing was what I just said about, mostly anyway, a little more in details about employment programs, especially for young people from 16, 17 to 24, 25. The constitutional question came up in this sense and I could not agree more. As Mr. Mulroney said: If we can spénd sufficient time, which does not mean until Dooms day but a few months anyway, of getting out of ambiguities, trying to make the same words mean the same things and that is where the ball is in our camp, on our side. Call it a kit, if you want. Try to build a kit which really answer constitutional problems that affect also the whole question of sort of better development, of a good mix.
Well, if we can get to that plus, obviously, some redressed, as far as the absolutely unacceptable for ever, of the abuse of 1981, what more can we ask for the But it takes a few months.
next few months?
now?
M. Saint-Laurent: And you cannot do that until the crise Is settled in your party right M. Lévesque: Well, we can start thinking about it.
M. Saint-Laurent: Mr. Lévesque, were encouraged by Prime Minister, a few months ago, apparently very opened the idea of an exception of opting out which he told you?
M. Lévesque: I am not sure I got it that way, but… Une voix: Were you encouraged or… M. Lévesque: Pardon?
Une voix: Were you encouraged?
M. Lévesque: Well, encouraged. I noticed even yesterday from what I gathered from the news report that Mr. Mulroney, contrary to a lot of people who, I think, maybe know better than 1, but should know better then what they seem to think, especially the Opposition here, but Mr. Mulroney made it very clear that there were two working high policies, not necessarily deaf-hearing: one the so-called traditional veto right and the other, which I prefer in most cases, the opting out formula as long as it is acceptable. As he said, I think: Well, Why ask me to choose?
As far as I am concerned, that is part of the kit obviously that we are going to try and
devise with as much support as possible in Québec before asking them to sit down to either a bilateral, at firts, or multilateral, but that takes a few months one way or the other.
M. Girard: M. Lévesque, votre décision…
M. Lévesque: … to sit down to a either bilateral at first or multilateral. But that takes a few months, one way or the other.
M. Girard: M. Lévesque, votre position est donc en deux parties, c’est-à-dire que pour la partie….(?)]
[M. Lévesque.] Si vous permettez, une dernière question, je ne peux plus.
[M. Girard: Question(?)]
[M. Lévesque.] Oui, vite.
[M. Girard: C’est complexe, c’est compliqué.]
[M. Lévesque:] Bien oui, ne la compliquons pas plus, si c’est possible.
[M. Girard: D’accord. On va essayer de décompliquer. Votre position concernant le droit de…, en ce qui concerne les pouvoirs … les compensations fiscales et vous n’auriez pas d’objection, si j’ai bien compris ce que vous avez dit en anglais, que le droit de veto s’applique sur des pouvoirs qui ont trait aux institutions et qui n’impliquent pas de…?]
[M. Lévesque :] Écoutez, dans l’ensemble… Là, M. Girard, je n’irai pas plus que ce qui a été dit depuis deux jours. Après tout, théoriquement, vous êtes tous là pendant les périodes de questions très éclairantes. Je pense que cela a été précisé, c’est peut-être une erreur de ma part, mais on n’est pas obligé de tout dire à chaque fois, d’autant plus que je l’ai dit, je ne suis pas un expert constitutionnel. Mais cela a été précisé quelque peu par mon collègue, M. Johnson, hier, que sauf erreur, en ce qui concerne le reste, en dehors des pouvoirs, dans l’ensemble, l’évolution des institutions, entre guillemets, que ce soit le Sénat, etc., avec quelques points d’interrogation dans certains cas, cela demande l’unanimité; le droit veto existe. parceque l’unanimité, cela implique que s’il en manque une, cela peut être de Québec, peut-être même de l’Île-du-Prince-Edouard, c’est bloqué là, je pense. Donc, laissons cela de côté, pour l’amour du ciel, pour l’instant.
Donc, l’essentiel de ce qui reste, c’est tout ce problème – Dieu sait qu’il va falloir le discuter – de ce qui arrive non seulement au partage des pouvoirs, mais éventuellement à l’évolution de ce dernier partage. Là, j’ai dit – je considère encore que c’est vrai, je pense que même M. Bourassa commence à penser la même chose, je ne sais pas s’il a fait une erreur ou si ce sont les journaux, les deux peuvent arriver, mais c’est ce que j’ai cru lire ce matin – que, de ce côté là, c’est vrai qu’un droit d’option, quant à moi, en tout cas depuis toujours, c’est préférable à une espèce d’instrument paralytique. Merci, excusez moi.
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