Conférence de presse du 12 mai 1978

[(Onze heures huit minutes)]

[M. LEVESQUF:] Je m’excuse d’arriver quelques minutes en retard. Il y a beaucoup de matériel qu’il fallait préparer.
Je voudrais d’abord souhaiter la bienvenue – c’est la première occasion que j’ai
de le faire – à vos collègues de la Presse et de Montréal-Matin. Cela permettra un meilleur équilibre d’information.

[M. GIRARD: Vous ne visez personne!]

[M. LEVESQUE:] Non, je regardais comme cela, par hasard! En plus, on peut souhaiter tous ensemble que, avant qu’une commission parlementaire ne soit obligée de s’en occuper… Il est évident que d’ici quelques jours il en faudrait une, après toutes les pressions normales, très compréhensibles,qu’il y a eues à ce point de vue. Si les parties au Soleil qui sont impliquées pouvaient suivre ]’exemple de ce qui s’est passé à la Presse et à Montréal-Matin, je pense que, pour tout l’Est du Québec, pas seulement pour la région métropolitaine, ce serait bien important.
Comme d’habitude, si vous permettez, je voudrais faire le point sur ce qui se passe au Conseil des ministres.
Hier, comme cela arrive très souvent ces temps ci parceque c’est normal, on s’en va vers les semaines les plus intenses de la première partie de la session,il y a eu beaucoup de travail législatif, de préparation; par exemple, une loi qui permettra d’augmenter le capital-actions de SOQUIA, ce qui est un bon signe. Comme vous le savez, SOQUIA s’occupe de l’agro-alimentaire. C’est un bon signe, parcequ’ils ont beaucoup d’activités déjà en marche ou planifiées, ce qui fait que cela a besoin d’être augmenté. Il y a une décision qui a été prise, il y a déjà quelques semaines, d’éventuellement, sur trois ans, probablement, à peu près, augmenter de $ 30000000 le capital-actions, les disponibilités
de SOQUIA.
Les premières tranches seraient, normalement, de $ 3000000 par année, pendant trois ans, au départ, mais il y a $ 4000000 qui se sont ajoutés à cause de ce que l’on peut
entre autres, des petits biscuits Vachon et aussi de beaucoup de points de distribution;
c’est une entreprise très importante. C’est un rappel simplement,mais SOQUIA s’est impliquée dans la prise en main conjointe avec, essentiellement le Mouvement Desjardins, de Vachon et de Culinar qui détient Vachon.
Cela veut dire qu’il y a un autre $ 4000000 qui s’est ajouté à cause de cette opération; ce qui fait que l’augmentation de capital disponible de SOQUIA, pour cette année, est de $ 7 millions. Forcément, cela demande une loi; donc, cela viendra avant l’ajournement.
Il y a deux autres pièces d’un ensemble assez compliqué, malheureusement qu’on ne connaît pas très bien on voudrait trouver le moyen qu’une prise de conscience se fasse –
en ce qui concerne les Cris et les Inuit. Il y a un bloc d’une douzaine – peut-être treize – de lois, pas toutes de même substance et de même importance, qui vont venir, par l’Assemblée nationale, concrétiser en textes officiels et, on l’espère, le plus permanents possible, tout ce qui découle du nouveau statut dans le Nord qui a été établi par la convention signée avec le fédéral, le gouvernement du Québec, les Inuit, d’une part, et la nation Crie, d’autre part.
Il y a au, moins quelques unes de ces lois qui devraient, quant à nous, être approuvées ou adoptées par l’Assemblée nationale, avant l’ajournement du 23 juin. Il y aura une commission parlementaire, au moins sur un ou deux des points essentiels, pour que les gens concernés, qui sont des citoyens du Québec, puissent se faire entendre. Je dois dire qu’ils ont été consultés via leurs représentants ou leurs procureurs, tout le long du chemin, pour la mise en forme de ces lois mais il demeure quand même qu’ils ont droit de se faire
entendre, que leurs représentants ont le droit de faire valoir leur point de vue pour la partie de ces lois qui définissent un nouveau statut, qui passera avant l’ajournement du 23 juin, il y aura donc au moins une commission parlementaire où des représentants des populations concernées pourront faire valoir leur point de vue et dire leurs réactions.
Le reste, qui est probablement le plus important même, donc le plus complexe, qui concerne le régime des terres, la chasse, la pêche et, aussi, l’environnement, viendrait à l’automne. Là encore, il y aura une consultation; on est ouvert à pas mal de formules, soit que leurs représentants viennent de nouveau et qu’on facilite leur séjour ou, alors, qu’il y ait un nombre suffisant de gens du sud qui aillent les voir chez eux, ou les deux. Ce sera à décider avant l’automne.
Entre temps, il y a un certain nombre de ces lois qui devraient, à notre avis, être adoptées avant l’ajournement de juin.
Il y a également quelques modifications qui sont attendues depuis longtemps, d’ailleurs, dans la Loi des caisses d’épargne et de crédit et la Loi des caisses d’entraide économique, qui ont été discutées hier et qui viendront bientôt devant l’Assemblée nationale. Cela concerne toute une série de choses que vous verrez quand ce sera devant l’Assemblée nationale, qui concerne l’administration des caisses, essentiellement. Cela coïcidera, ou à peu près, avec le congrès du Mouvement Desjardins qui doit avoir lieu avant la fin du mois de mai, ce qui permettra d’avoir, en même temps, les réactions et, au besoin, les discussions requises.
Il y a une chose que je dois vous dire aussi, c’est qu’il y aura, d’ici très bientôt, sûrement avant le mois de juin, pour des raisons évidentes, une loi, très brève et aussi précise que possible, pour créer définitivement le 24 juin, Fête nationale du Québec. L’an dernier, on a procédé un peu à la va-vite, il faut l’admettre; on était coincé et il fallait quand même réorganiser; on a procédé par une ordonnance de la Commission du salaire minimum. Mais, une année comme cette année, par exemple, où le 24 juin tombe un samedi, cela crée déjà des problèmes. C’était peut-être un peu ultra vires, vu le sujet, personne n’en a trop parlé, mais il demeure qu’une fête nationale, c’est quelque chose d’assez important pour mériter que ce soit inscrit dans nos lois.
Alors, il y aura une loi qui permettra de dire que, définitivement, dans des termes qui seront bien définis, je l’espère bien, une fois pour toutes, le 24 juin est la Fête nationale du Québec.
Il faut prévoir – je donne seulement un exemple – que les gens qui sont en congé,
normalement, doivent avoir la possibilité, par entente, ou que la loi prévoie
d’une façon ou d’une autre, cela doit leur être compensé, soit sous forme de salaire,
soit le vendredi qui précède – dans un cas comme celui là – soit le lundi qui suit.
De toute façon , il faut que la loi dise – c’est définitif – qu’on a droit à
ce congé, seulement, il ne faut pas avoir le fouillis non plus, ne plus savoir exactement où il se situe ou comment il peut être compensé.
Maintenant, du côté administratif, parmi les choses qu’on a discutées hier et qui ont fait l’objet de décisions, il y aura très bientôt le lancement d’un programme de stabilisation de revenus pour les naisseurs de porcs, comme on dit, les producteurs de porcelets, qui est une section très importante de l’économie agricole du Québec, et qui était prévu , d’ailleurs. Ce sera mis en marche, incessamment, pour réaliser, dans les faits, la décision qui a été annoncée, que j’avais,dans un sens, préannoncée et qui a été annoncée le lendemain de façon plus concrète par le ministre de l’Industrie et du Commerce à Gaspé quand il y a eu le mini-sommet, la conférence sur les pêcheries, la décision étant qu’on décentralisait, à ce point de vue, c’est-à-dire que la section des pêcheries du ministère de l’Industrie et du Commerce, tout le bloc devrait s’en aller dans l’est du Québec, essentiellement à Gaspé; il a été décidé hier qu’il fallait que cela se fasse avant le premier mai 1980, donc dans

Deuxièmement, il y a un comité qui a été constitué pour accompagner, ce qui est toujours un peu délicat parceque cela implique des déménagements de postes et de fonctionnaires, éventuellement, et des réimplantations, un comité a été mis sur pied pour opérationaliser, comme on dit dans le jargon, cette décision qui devra etre concrétisée sur le terrain, d’ici le premier mai 1980.
A propos de la commission Malouf qui s’occupe de l’enquête sur les jeux olympiques, j’avais dit, il y a deux semaines, je pense, qu’on avait reçu un rapport, tel que prévu,
tel que demandé par l’arrêté en conseil qui a constitué la commission, qu’on avait reçu un rapport intérimaire le premier avril, mais que ce rapport ne paraissait pas suffisamment
explicite et qu’on avait demandé des éclairages additionnels, des explications additionnelles; on les a reçues.
Il en découle qu’il va falloir prolonger le mandat jusqu’à l’automne 1979 pour avoir un rapport complet, comme le voit la commission dans son autonomie d’opération, que les audiences publiques, qu’il s’agit encore pour eux de définir, de baliser, si vous voulez, parceque c’est très complexe, commenceraient dés septembre 1978.
De toute façon, le rapport du premier avril et les compléments qu’on a obtenus et l’arrêté en conseil qui effectue ce prolongement de mandat et qui balise, d’une façon nouvelle, les étapes, seront déposés en Chambre mardi.
Si vous permettez, je saute du coq à l’âne, je laisse le Conseil des ministres le cas d’hier pour vous communiquer, je ne sais pas si cela a été distribué.
Quelques uns d’entre vous, au moment du conseil national de notre parti qui a eu lieu il y a quelques temps, avaient posé des questions sur deux choses qui concernent, toutes les deux, les fonds publics et ce qui arrive dans certains cas spécifiques.
Premièrement, la commission Keable… J’espère, peut-être la semaine prochaine ou
le budget, les frais d’opération de la commission dont le mandat a été prolongé jusqu’au 30 juin. Je ne l’ai pas aujourd’hui, je m’en excuse.
L’autre question, c’était à propos de New York, de la délégation du Québec à New York. Certains d’entre vous s’étonnaient d’un chiffre qui avait été évoqué et qui était autour de $ 69000 dans le cas d’un agent d’information, un attaché de presse pour la délégation de New York et M. Raynald Savoie.
Je ne vous infligerai pas le curriculum vitae de Raynald Savoie, je pense
que la plupart d’entre vous savez depuis combien d’années il a fonctionné dans l’information ou dans des milieux, des organismes parallèles. Il a été recruté à la suite d’un concours qui n’avait pas donné des résultats satisfaisants et il a été engagé, par conséquent, pour l’année, parceque c’est important New York. Il y a beaucoup de relations à établir, non seulement à New York avec les milieux où le Québec est toujours présent, mais aussi forcément avec des gens des Nations Unies; tout cela donc, c’est un poste stratégique.
Alors il a été recruté sur la base d’un contrat d’un an. Vous trouvez dans ce contrat – dont vous avez copie – les raisons pour lesquelles on arrive au montant de $ 69000 canadiens ou, sauf erreur $ 62000 américains. Maintenant la seule chose que je voudrais spécifier ici, c’est que cela m’a forcé à faire faire certaines recherches, dansle sens d’avoir les documents essentiels. Or, les a résumés avec une comparaison d’abord qui vous permet de situer, un peu, l’importance relative du consulat de New York, qui n’est qu’un consulat, avec le bureau de New York qui est le bureau central du Québec aux Etats-Unis. Alors vous je pense en tout cas – vous admettrez qu’il n’y a pas d’exagération.

Deuxièmement, j’avais un texte en ce qui concerne l’engagement de M. Savoie et les raisons pour lesquelles,à partir d’un traitement d’environ $ 32000, certaines allocations qui sont de pratiques internationales, généralisées dans ces secteurs là, portent le total possible et non pas le total certain, parcequ’il y a beaucoup de pièces justificatives qui sont requises pour certaines allocations… et puis, finalement, vous avez le contrat qui a été signé pour un an.

Dans le cas des choses internationales encore. À l’occasion, on vous a distribué une lettre que j’ai envoyée, il y a quelques jours, aux chefs d’Etat des 19 pays francophones, c’est-à-dire francophones ou qui emploient encore la langue française comme véhicule officiel des communications, qui se trouvent en Afrique. Il y en a 19. La raison je pense que cela s’explique tout seul, conjoncturelle, si vous voulez, c’est qu’avant la fin du mois, la semaine prochaine, je crois, il y aura une réunion franco-africaine qui se tient à Paris, sauf erreur, des chefs d’Etat concernés par, forcément, la France et les pays africains de langue française ou parlant français. Cette lettre souligne, le mieux possible, après déjà des aventures et les mésaventures d’un certain M. Goyer, par exemple, en Afrique, essayant non seulement de vendre légitimement les politiques fédérales, mais d’essayer d’escamoter l’existence même du Québec qui est un État francophone. Cela tient à souligner à nos homologues des pays africains que le Québec est puissamment intéressé à la coopération francophone et que, dans l’éventualité où il y aurait ce sommet des chefs d’État ou chefs de gouvernement de la francophonie qui a été évoqué par M. Senghor et M. Trudeau lui même depuis au moins trois ou quatre ans que le Québec tient à préciser que, non seulement il est intéresdé, mais que s’il n’était pas là, la francophonie – d’ailleurs, de ce côté là, le gouvernement français est d’accord et l’a déjà dit à plusieurs reprises – serait quelque peu tronquée. À propos de ces choses qui se passent du côté fédéral et provincial, malheureusement, avec certaines mesquineries qui débordent les frontières, je dois vous dire que, dès hier, M. Morin, qui était déjà en Europe – Claude Morin – a été désigné, il sera là comme représentant du Québec aux obsèques nationales de M. Aldo Moro.
Autant qu’on le sache, à ce moment là, le fédéral avait désigné deux ambassadeurs qui également étaient sur place. Ce matin, ou hier soir, ils ont désigné un ministre, tout à
coup, additionnel, autant qu’on le sache après que le Québec avait décidé d’envoyer M. Morin, sans autre arrière-pensée, ce qui fait que M. Morin ne ferait pas partie de la délégation qui ne peut comporter que trois personnes. Donc, il y aurait deux ambassadeurs, il y a le ministre fédéral, quel qu’il soit, qu’ils ont décidé, à la sauvette, d’envoyer.
M. Morin sera là quand même, quoi qu’il arrive, parmi les invités d’honneur, si on veut, parcequ’on tient – on y avait pensé tout de suite, parceque c’est normal – à ce que le Québec qui a une communauté italienne très importante, soit là pour marquer la sympathie que j’ai exprimée l’autre jour à l’Assemblée nationale. On peut seulement regretter que la mesquinerie devenue institutionnelle à l’autre niveau de gouvernement se soit infiltrée jusque dans une circonstance comme celle là. Enfin, on n’y peut rien.

[M. INWOOD: M. L’Archevêque.
M. L’ARCHEVEQUE: M. Lévesque, j’ai deux questions, s’il vous plaît.]

[ M. LEVESQUE:] D’accord.

[M. L’ARCHEVEQUE: D’abord, à la suite du petit mot que je vous ai fait parvenir hier au salon bleu, nous aimerions avoir vos commentaires sur la décision de M. Trudeau.
Deuxièmement, vous y répondrez tantôt, en gros, qu’allez vous dire au Council of Foreign Relations à New York?]

[M. LEVESQUE:] Pour ce qui est de la décision annoncée hier par M. Trudeau, il est
évident qu’elle a sa logique, qui est celle de l’intérêt partisan bien compris. C’est une décision libérale et non pas dans le sens normal du mot, une décision gouvernementale. Il s’agit de retenir le pouvoir et d’essayer de rajuster des positions pendant quelques mois, ou pendant un an, au maximum. C’est conforme à l’intérêt partisan. Est ce conforme à l’intérêt général de la population? On peut se poser la question.
Il est évident que c’est conforme aussi à la lettre des privilèges qui appartiennent aussi à un premier ministre, dans notre système. C’est à lui de décider de la date des élections. Est ce conforme aussi à l’esprit et à la responsabilité d’un tel poste et de son titulaire? Là encore, j’aime mieux laisser la question pour ceux qui auront à examiner cela de plus près. La lettre, oui, l’esprit, je suis moins sûr. Malheureusement, M. Trudeau a recréé un nouveau suspens; en dissipant le premier, il en a recréé un deuxième, en laissant flotter l’incertitude autour de l’automne ou du printemps prochain, en laissant aussi, dans un vacuum assez invraisemblable, la question des élections partielles, dont certaines sont déjà décidées, après des mois, dans certains cas plus qu’un an – je n’ai pas vérifié – de vacances des sièges. Il y a presque une quinzaine de sièges et des centaines de milliers de citoyiens qui sont privés de représentants et avec l’incertitude autour de l’automne, c’est une vrai maison de fous, c’est un fouillis.
En créant cette nouvelle incertitude, c’est un mot qu’on adore chez nos adversaires, puisque nous n’avons pas encore fixé 1a date du référendum – pour des raisons qui ne peuvent pas être autre chose que l’intérêt partisan, je crois que cela peut avoir de sérieux effets au point de vue économique – et on sait qu’à ce point de vue, il ne faut pas s’en permettre trop – aussi bien, évidemment, cela saute aux yeux, qu’au point de vue politique.
[M. L’ARCHEVEQUE: M. Lévesque, vous venez vous même de faire allusion à la question référendaire. Si M. Trudeau décidait de retarder son élection jusqu’au printemps 1979, est ce que cela ne vous forcerait pas à revoir en totalité ou en partie votre échéancier référendaire?]

[M. LEVESQUE:] Vous permettez, il y avait une deuxième question qui était déjà posée, à propos du [Council of Foreign Relations]. Comme vous le savez, je le regrette, mais aussi bien le dire tout de suite – je l’ai dit à certains d’entre vous que j’avais eu l’occasion de rencontrer – c’est à huis clos. Je n’y peux rien. Ce sont les règlements permanents, apparemment normaux, du [Council] de n’admettre que le conférencier, ou l’invité, si vous voulez, et une ou deux personnes, genre personnes ressource , mais
Par ailleurs, je dois rencontrer aussi à New York – j’ai le programme à peu près complet, pour ceux que cela peut intéresser – je l’ai peut-être oublié… Vous l’avez?

[DES VOIX: Oui.]

[M. LEVESQUE:] Je ne vois pas pourquoi j’insisterais. Je ne pensais pas qu’on
vous l’avait distribué. Comme vous voyez, il y a aussi Newsweek et Time Magazine, je crois, qui sont là. Et là aussi, malheureusement, ce sont des invitations qu’il a fallu accepter, puisque c’était à prendre ou a laisser, telles qu’elles étaient présentées, c’est-à-dire privées, avec des groupes – ce qu’ils appellent [l’Editorial Board], ou quelque chose comme cela – internes de ces deux grands magazines d’information.
Parmi les choses qui seront plus ouvertes, il y a, comme vous le voyez, l’arrivée à l’aéroport mais, cela, ce n’est pas précisément intéressant; il y a l’émission [Today], de NBC, jeudi matin; puis, la délégation du Québec qui, je crois, mérite d’être visitée parceque beaucoup de gens ignorent et ce n’est pas mauvais d’en profiter pour la faire connaître
un peu; puis, une conférence de presse qui nous permettrait de répondre un peu plus clairement à votre question – j’arrive à cela – pour ceux qui seront là parceque ce serait après l’affaire du [Council of Foreign Relations] et j’aimerais bien dire un peu le climat dans lequel cela aurait pu se dérouler sans enfreindre le règlement.

[M. L’ARCHEVEQUE: Je vous poserai donc la même question mais au passé, au lieu du futur,]

[M. LEVESQUE:] D’accord. Pour ce qui est du référendum, comme vous le savez – et ce n’est pas d’hier, cela fait plusieurs semaines que c’est clairement établi – il était exclu, quant à nous, de mêler, par notre initiative en tout cas – l’initiative des autres, on ne
la contrôle pas – la question, qui tournait autour du référendum, du statut éventuel du Québec, avec une campagne électorale fédérale.
Maintenant, M. Trudeau a remplacé son ex-incertitude par une nouvelle qu’il vient de créer. Il va falloir qu’on étudie la situation à ce point de vue,
et comment cela situe les choses. Je peux vous dire ceci: Une chose est certaine, c’est que quand des touches additionnelles, si vous voulez, en essayant de meubler le tableau mais sans »confusionner » les gens, pendant les mois qui viennent – cela aussi était prévu, ç’avait été annoncé – à compter surtout de l’automne, quelles que soient les éventuelles nouvelles tergiversations au niveau fédéral, parcequ’on ne peut plus se permettre de laisser ces messieurs dicter quoi que ce soit au point de vue de nos façons de procéder, tel que c’était prévu, il y aura des explications, des éclairages qu’on espère davantage et sans cesse mieux préparés pour rejoindre le besoin d’information des citoyens du Québec. Maintenant, la façon d’y arriver d’ici quelques semaines, on va essayer de la clarifier, pour nous d’abord parceque , forcément, on avait cette espèce de suspense – ces points de suspension qui traînent dans le paysage et, de toute façon, je vous rappellerai ceci, si vous permettez: Ce qu’on va ajouter d’éclairage ou d’explication concerne une option politique qui, contrairement à d’autres, c’est-à-dire à toutes les autres qui prétendent se fignoler dans les coulisses ou les officines du statu quo, pour l’essentiel, est claire depuis le début.
Il faudrait tout de même, me sembl t il, admettre au moins que, depuis onze ans, sans qu’il y ait de déviation nulle part, sur l’essentiel, la souveraineté-association, c’est-à-dire l’option que le Parti québécois et que, en vue du référendum, le gouvernement et
d’autres Québécois qui se joindront à lui auront à proposer aux Québécois, ce n’est pas un mystère et ce n’est pas de l’inconnu. Pour vous donner un exemple, si vous permettez, ce n’est pas une hirondelle qui fait le printemps mais, des choses comme cela se développent pas de plus en plus, je voudrais vous faire connaître – pour ceux d’entre vous qui ne l’auraient pas noté parcequ’il y a souvent des barrières entre la presse ethnique et la presse anglophone ou francophone, je ne sais pas si j’ai ma copie ici, Mme O’Leary va vous le passer – c’est le [Corriere Canadece], M. Luigi Paotaso, qui est président du comité culturel du CAIT et qui est également vous verrez, en lisant sa lettre, qu’il n’est pas précisément un primaire, contrairement à l’attitude que veulent se donner certains de nos adversaires – délégué de l’Union nationale des associations d’immigrants et d’émigrants, il écrit une lettre qui, curieusement, semble – quant à lui – prouver que, lui comme d’autres, comprennent très bien ce que signifie la souveraineté-association. Je me suis permis d’ajouter dans la petite réponse rapide que le lui ai envoyé hier parcequ’on a reçu le texte avant-hier ou hier matin.
Donc, cela illustre une chose: C’est que l’ensemble des citoyens conscientisés, pour parler le jargon de notre époque, comprennent très bien l’essentiel de la souveraineté-association. On va quand même l’éclairer le mieux possible pour ceux qui, de bonne foi ou parfois simplement pour essayer de mêler les cartes, demandent continuellement pour voir s’il n’y aurait pas moyen d’avoir tous les tuyaux de la plomberie en même temps, dúne plomberie d’ailleurs qui est éventuelle. On va essayer come je l’ai dit, dans les semaines qui viennent, d’établir comment, surtout à compter de l’automne, quels que soient les hamletismes des gens qui ne savent pas s’ils vont en élection ou s’ils n’y vont pas, ni à quel moment, ni en quelle année, davantage la situation.

[M. INW00D: Sur le même sujet, M. McKenzie.
M. McKENZIE: M. le premier ministre, quand vous faites allusion à des éclaira
ges et des explications qui viendraient, à partir de l’automne, vous faites allusion,
entre autres, j’imagine, aux études qui sont faites par des fonctionnaires… ]

[M. LEVESQUE:] Pas nécessairement.

[M. McKENZIE: Est ce que, entre autres, vous faites allusion à cela?]
[M. LEVESQUE:] On fait allusion au fait qu’il y a là du matériel qui doit servir, mais je re fais pas allusion… Je vous dis clairement ce qui a déjà été dit, je le répète, que dans l’état technique où c’est, probablement qu’il n’y a pas d’objection à ce que des gens qui y seraient intéressés l’auraient, mais de sortir des briques techniques surtout en risquant, en s’exposant au fait qu’il y a 25000 façons de jouer avec cela pour tous ceux qui ont [« an axe to grind »], comme on dit en anglais, c’est une autre chose.
Il n’y a pas de cachette la-dedans. Qu’est ce que cela comprend exactement?
Cèla comprend forcément une mise à jour qui a toujours été faite, soit dit en passant – depuis le temps de M. Lesage que j’ai connu une mise à jour des relations fédéralesprovinciales,de l’invraisemblable chassé-croisé, fouillis, maquis, des problèmes
fédéraux-provinciaux, des comités plus ou moins permanents qui traînent un peu partout dans le paysage à ce point de vue là, des conférences qui s’additionnent aux conférences sectorielles plus générales, etc. Où tout cela nous a t il conduit? Dans un régime où une chatte ne retrouve plus ses petits. Cela a été mis au point. Cela s’est fait, sans arrêt, et cela a été mis au point d’une façon qui est légitime pour les fonctionnaires, cela fait partie de leur travail, surtout aux affaires intergouvernementales. Cela ne sous-tend pas des options politiques; c’était notre problème à nous, qui sommes dans le secteur politique. Les fonctionnaires ont été appelés à mettre cela au point, c’est ce qu’on a appelé le Livre Noir dans un certain folklore récent. Je vous ferai remarquer que quand M. Lesage parlait, par exemple, de la récupération, quand le gouvernement Lesage parlait de la récupération des
pouvoirs en matière de politique sociale, déjà dans les années 1960; quand M. Johnson parlait de cent-cent-cent quand il s’agissait des impôts directs; que même M. Bourassa, quand il parlait de souveraineté culturelle et qu’il travaillait là-dedans de son mieux pour essayer de noyer le poisson, que tout cela devait être sous-tendu, pour employer le mot des adversaires, mais l’additionner d’un adjectif qui, à ce moment la, lui enlevait tout le sens politique qu’il pouvait avoir.
Tout cela était sous-tendu par des documents, des dossiers, des travaux qui doivent, normalement, dans le régime fédéral où nous sommes, être bâtis aux deux niveaux. Cela a été mis au point.
Deuxièmement, il y a également des options possibles comme,par exemple, ce qui
peut arriver du côté monétaire comme, par exemple, les études sur ce que représentent
les expériences d’associations du côté des marchés dans le monde, l’évolution, que soit, entre autres, celui qui est le plus connu, la question de l’Europe des neuf. Tout cela fait également partie des choses puisqu’on a des perspectives forcément internationales, on a des relations avec d’autres pays, des choses à compiler, à étudier. L’essentiel se trouve là.
Il y a également des études – c’est normal, cela a été fait à quelques endroits du gouvernement ou de l’administration – sur tout ce qui peut accompagner, précéder, légitimer si vous voulez, l’opération référendum, parceque cela fait partie directement du mandat du gouvernement. Il a été élu avec un mandat de faire un référendum.
C’est cela pour l’essentiel, et cela n’a pas été mis en forme pour des raisons publicitaires, ce n’est pas aux fonctionnaires de le faire.
Quand viendra le moment publicitaire, au sens d’informer les gens sur l’essentiel, la mise au point va se faire, comme j’ai dit, peut-être par touches successives qui, à un moment donné, se consolideront dans un ensemble, c’est sûr.
Cela va être fait. Il n’y a personne, pas plus les vacillations de M. Trudeau et les insistances de l’Opposition pour essayer de mêler les cartes, il n’y a personne qui va changer l’échéancier qu’on croira, légitimement, dans l’intérêt pubic, devoir adopter là-dessus.

[M. MCKENZIE: Je voudrais savoir tout simplement si vous songiez à livrer cela sous forme de documents, d’écrits ou s’il y avait une autre façon, des rapports à la Chambre…]

[M. LEVESQUE:] On songe à plusieurs possibilités et il y en a déjà qui sont en marche, comme par exemple, des choses très simples qui succéderaient, mais avec plus d’étoffe, aux petites choses très simples aussi qui ont été faites au moment de notre campagne de financement. Cela était pour usage interne, c’est-à-dire, un dépliant qui disait l’essentiel – que la plupart des gens comprennent d’ailleurs – l’essentiel de ce que qu’est la souveraineté-association dans le genre de définition de l’avenir qu’on défend, qu’on propose depuis une douzaine d’années maintenant. Il y aura des choses plus élaborées dans ce sens là qui sont déjà en marche, peur consommation populaire si vous voulez,et à quoi s’ajouteront des éclairages additionnels surtout, comme je l’ai dit,à compter de l’automne.

[M. Mc’KENZIF:: il n’estpas question de publier l’ensemble des Bonin et les autres fonctionnaires.]

[M. LEVESQUE:] Sous la forme qu’elles ont, non. Sauf, comme je l’ai dit,que si les gens manifestent vraiment, mais vraiment pour des raisons, comme par exemple, que ce soit pour [« background »] ou bien pour leur propre éclairage, le désir de les voir, il y a moyen de les mettre dans une forme qui nécessairement va être rébarbative.

[M. INW00D: M. Girard.
M. GIRARD: M. Levesque, sur le même sujet, je voudrais qu’on essaye de bien se comprendre, parceque depuis 1964, les grandes options constitutionnelles de base du québec qui ont été
de tqutes sortes de circonstances – ont toujours été les mêmes. Cela a été la fiscalité, cela ‘a été les affaires sociales avec tout ce qui entourait,et la culture d’une façon globale et l’éducation…]

[M. LEVESQUL:…] et aussi sectoriel, les communications…

[M. GIRARD: . d’accord, mais je ne veux pas entrer dans ces détails là. La question que

je veux vous poser est la suivante: Est ce que dans la mise à jour,que vous allez faire éventuellement d’ici la fin de l’autc:nne, clans la discussion publique qui va s’en suivre forcément entre les membres de votre gouvernement, votre gouvernement et les autres, il y aura possibilité, enfin,de connaître les grandes options à partir de ce que je vous mentionnais tant6t,sur lesquelles il ne sera pas question pour votre gouvernement de négocier, donc d’en arriver à des
études faites par le comité
reniées je veux
bien vous le concéder par des gouvernements qui se sont succédé, en raison
‘s
solutions mitoyennes comme on a toujours connues et qui ont provoquées le maquis que vous

avez mentionné tantôt et d’autres sujets, d’autres questions sur lesquelles il est possible d’arriver à d s ententes dans l’optique d’une souveraineté-association. C’est cela, je

pense, qui est important de clarifier et de déterminer. Qu’est ce qui va rester ici, et qu’estce qu’on va pcuvoir partager?]

[M. LEVESQCJI:] Écoutez, je soulignerais une chose. Si on voulait ne pas créer, comme cela arrive à l’occasion, de la confusion avec certaines choses qui ne sont pas définies encore et oubliant l’essentiel. L’essentiel n’a jamais changé et cela n’est pas négociable. C’est quoi? C’est un [« self government »] qui signifie à la base que tous les revenus publics et toutes les taxes perçues au Québec restent au Québec. Partant de là, il n’y a pas de raison, c’est la souveraineté, pour l’essentiel. Il n’y a pas de raison qu’il y ait des représentants du Québec dans un parlement fédéral si le Québec est d’accord au moment du rélérendum.
Il me semble que c’est clair depuis une douzaine d’années. Il est évident que partant de là, sous la forme d’association, de marché, de [« joint ventures »] dans plusieurs domaines de mises en commun à d’autres points de vue, de déliminations, de passeports, après tout, on n’en pas besoin pour aller aux Etats-Unis, de trucs comme cela, la porte est ouverte. C’est cela l’option : l’une association, plus ou moins étendue, plus ou moins restreinte au début, enfin.
Cela reste, de toute façon, une chose qui se fait à deux parties, une association. Cela
ne se fait pas tout seul. Il me semble que l’essentiel est clair. La souveraineté politique
du Québec dont la clef – je pense que c’est dans toute démocratie, « taxation representation » – la clef, c’est que les revenus publics, à commencer par les impôts, les taxes, peu importe la formule qu’on emploie, qu’on prend dans la poche des citoyens du Québec, resterait au Québec

[M GIRARD: M. Levesque, vous avez également en Chambre, évoqué ..]

[M. LEVESQUE:] Cela fait dix fois que je le dis en Chambre.

[M. GIRARD: Cela fait cent fois que vous le dites depuis deux ans.]

[M. LEVESQUE:] C’est dans le programme de notre parti. Nous sommes des gens qui respectent l’essentiel de leur programme, tout en admettant qu’il évolue sur ses articulations. Mais l’essentiel… c’est une chose qui est là depuis le début et qui va y rester.

[M. GIRARD: Je vais employer encore une autre de vos expressions: I1 me semble
qu’on « chinoise » beaucoup là-dessus, parceque l’option de deux nations, que vous avez évoquée en Chambre il y a peut-être dix jours, est clairement définie dans des bouquins
qui ont été parties des documents du gouvernement québécois. Pourquoi, à un moment donné, le gouvernement actuel ne fait il tout simplement pas distribuer ces documents qui existent, qui n’engagent pas? Au moins, on verrait la nomenclature des pouvoirs. Elle est là.]

[M. LEVESQUE:] Si vous y tenez. C’est tellement du domaine public. Prenez, par exemple, le nouveau chef de la section provinciale du Parti libéral, vous n’avez qu’à référer – je l’ai dans un livre que j’avais publié à mon nom dans Option Québec qui est encore dans le commerce, je crois; je reçois des petits morceaux de droits d’auteurs, à l’occasion, il est là, il a été mal traduit en anglais, mais il est en deux langues, de toute façon – à ce livre dans lequel vous trouverez dans les annexes, par exemple, les attitudes solennelles et définitives, bien sûr, catégoriques, du nouveau chef de la section provinciale du Parti libéral dans les années soixante.
Vous pouvez feuilleter des bibliothèques de ces écrits. Du côté du gouvernement
si vous voulez, on peut en faire une collection – les mémoires d’une série de premiers ministres sûrement, au moins depuis la fin des années cinquante et du début des années soixante, où cela revient. De toute façon, c’est tellement une notion qui fait partie de l’air qu’on respire, qu’il y a une nation au Québec et qu’il y a une nation dans le reste du Canada qui a pris sa définition fondamentale, territoriale, politique, culturelle,
anglophone.

[M. GIRARD: M. Lévesque, vous semblez exaspéré un peu quand on vous parle de cela en Chambre.]

[M. LEVESQUE:] Non.

[M. GIRARD: Je le ccmprends, parceque cela fait douze ou quinze ans que vous jouez là-dedans d’une façon régulière fit permanente.]

[M. LEVESQUE:] Oui, c’est parceque je vois les intentions en Chambre. Il est probable que maintenant que les élections fédésales sont retardées, on va essayer de semer moins de confusion, parcequ’il y avait un côté purement inutilement provocateur, cousu de fil blanc parceque , après tout, le succursale parle à la maison mère au moment où il y avait ce suspens:, pour voir s’il n’y avait pas moyen de brasser de la confusion.

[M. GIRARD: Ce que je veux signaler, M. Lévesque, sans vous faire choquer la-dessus, sans prendre une attitude comme celle de l’Opposition, est.ce que vous n’imaginez pas qu’il est possible que des gens, parmi notre population, ne connaissent pas tout à fait. aussi bien que les gens du Parti québécois qui fricotent dans la souveraineté-association depuis au moins dix ans, ce que c’est que la souveraineté-association? C’est là-dessus…]

[M. LEVESQUE:] M. Girard, comme on a dit très clairement qu’on ne se servirait pas des fonds publics, contrairement à Québec-Canada et à toute une série de « patentes » mises au point autour et alentour des autorités fédérales, on ne se servirait pas des fonds publics pour vendre une option politique, jusqu’au moment, bien sûr, oui les comités, qui sont prévus par la loi 92, auront le droit de faire leurs dépenses officielles.
Il est évident que, d’abord, il fallait commencer par les militants de notre parti
qui véhiculent cette option depuis une douzaine d’années. C’est pour cela que la campagne de financement du parti a été greffée, cette année, à une sorte de rappel très intense, du fait que cela s’en vient – vous vous souvenez du slogan de la campagne; il y a eu un dépliant et des explications dans toutes les reunions, autant que possible, en tout cas – de l’importance de se préparer, de se former là-dessus, de manipuler l’information de base, qui existe déjà, que le parti continue de mettre au point le mieux possible. C’est en dehors des fonds publics. C’est avec des fonds que les citoyens ont confiés au parti, parcequ’ils y croient. Cela va s’activer aussi, forcément, dans les semaines et les mois qui viennent, et avec des hommes ou des femmes qui sont dans la politique, comme les députés du parti, comme d’autres dans le paysage qui ont la même option. Mais, en dehors encore des fonds publics, on va essayer, en relayant les efforts du parti, par des présences de plus en plus intensives, de répondre à votre question, c’est-à-dire de mettre le plus possible la population dans le coup, pour qu’elle sache à quoi s’en tenir.
Ce que je peux faire, par exemple, je vous le dis tout de suite, ce n’est pas une pression que je fais pour que vous veniez, mais, sur l’essentiel, à La Sarre, samedi, demain,
Chambre de commerce et des militants du parti, conjointement, ont invité… Je pense que
M. Joron sera là aussi, pour les questions du Grand-Nord, mais je suis invité pour un congrès.
On va leur parler de cela, et s’il y en a que cela amuse, venez faire un tour à La Sarre.

[M. INWOOD: M. Leblanc.
M. LEBLANC: Sur la même question des documents ou des études sur la souverainetéassociation…]

[M. LEVESQUE:] Pardon?

[M. LEBLANC: M. Lévesque, moi, j’éprouve un malaise lorsque vous dites depuis une quinzaine de minutes qu’on a lancé le projet de la baie James à un rallye du Parti libéral. Je vais vous dire comment: Vous parliez, tantôt, de la campagne de financement de votre parti, qui est nettement partisane, c’est votre parti, vous parliez de votre…]

[M. LEVESQUE:] Bien sûr.

[M. LEBLANC: … livre Option Québec, qui est fait par un chef de parti, un chef de mouvement. Tantôt on parlaitdes rapports faits par des fonctionnaires du comité Bonin. Je vous avoue que, maintenant, je trouve que c’est difficile de démêler les deux, comme quand on avait lancé le projet de la baie James à un rallye libéral, je trouvais qu’il y avait quelque cho~:e qui ne marchait pas, il y avait des choses qui étaient mêlées. Je trouve qu’il est difficile, maintenant, de démêler ces deux choses, et c’est cela ma question: Est ce que cela va être bien démêlé?]

[M. LEVESQUE:] Nous voulons démêler cela mieux possible, vous M. Leblanc, si vous suivez l’actualité depuis une couple d’années. On l’a démêlé le mieux dans une continuité d’administration et, par conséquent ..L’administration et la politique, quand il s’agit du régime actuel, c’est interrelié; les fonctionnaires sont là pour aider le gouvernement dans le domaine fédéral-provincial, pour mettre les choses au point et ils le font loyalement.
Cette façon de faire le bilan, si vous voulez, fait nettement partie de leur travail normal. Il n’y a pas d’ambiguïté de ce côté. Je dis également.. Et là, c’est sûr qu’on sur la marge mais, puisqu’on parle, depuis longtemps, de ces questions techniques qui concernent la monnaie, par exemple et qui sont reliées d’ailleurs à des demandes qui ont déjà été faite pour qu’il n’y ait pas cet unilatéralisme fédéral, même dans le régime fédéral du côté de la politique monétaire aussi du marché commun ou enfin comment les relations
commerciales internes au Canada pourraient être ajustées. Cela aussi fait partie d’une foule de questions qui se posent couramment. Là-dessus aussi, il y a eu du travail de fait.
Troisièmement, ce que j’évoquais également, c’est que, du côté de nos relations internationales – j’ai peut-être oublié de l’évoquer – les affaires intergouvernementales sont – et cela aussi fait partie du travail de l’administration – appelées à essayer de
nous aider à créer non pas du côté partisan, vous voyez les nominations qui ont été faites de ce côté, je ne pense pas que vous trouverez grand chose une compétence, une présence et une sorte de reconnaissance de l’identité québécoise plus affirmée qu’avant. Je vous donne un exemple très simple: On a enlevé « la belle province » sur les plaques d’immatriculation. Par hasard, je suis tombé – à cause d’études comme celle là, on ne peut pas tout suivre – avec d’autres sur des préparations de publicité aux Etats-Unis qui parlaient encore de « la belle province » une agence qui n’avait pas compris qu’il y a une certaine évolution au Québec – avec, entre parenthèses, [« where everybody speaks English but most people speak French »]. Je n’ai pas besoin de vous dire qu’on a demandé de scraper cela et vite. C’est à le fois insultant et quétaine.

[M. LEBLANC: « Most people speak French with an English accent », sur certaines annonces à propos du Québec.
M. THHOMAS;..Qui ont paru aux Etats-Unis, à New York, dans un magazine…]

[M. LEVESQUE:] Peut-être.

[M. THOMAS: … « there is only one place in the world where they speak French with an
English accent…]

[M. LEVESQUE:] Non, non, ce n’étaient pas celles là. Écoutez, il y a des choses qu’on n’a pas pu arrêter parceque , comme vous le savez, ces campagnes de publicité sont préparées, tu ne peux pas faire de [« kill »] passé un certain moment. Alors, il y en a qui ont déjà paru mais il y en a qu’on a réussi à arrêter et on a demandé qu’on définisse d’une façon un peu plus conforme à la réalité. Il y en a que vous avez pu voir, c’est sûr, et qui, malheureusement, ont encore cette espèce de connotation vaguement sous-développée.
Ce sont des choses qui font partie de nos responsabilités administratives et, à mon humble avis, sur lesquelles la jonction entre le gouvernement politique – la partie politique – et l’administration est normale. Maintenant, je vous répète de nouveau qu’on
va essayer de maintenir cela au maximum, sur une marge qui est toujours difficile à définir. On se fait des scrupules sans arrêt, là-dessus, contrairement à nos adversaires qui, au niveau fédéral, en particulier, fricotent dans les fonds publics sans le moindre scrupule.

[M. INWOOD: M. Lacombe.
M. LACOM©E: Je m’en voudrais d’étirer cette discussion, je m’en voudrais même
beaucoup…]

[M. LEVESQUE:] Je m’excuse, je suis obligé de vous rappeler que,vers 12 h 15… je suis à vos ordres jusqu’à 12 h 15, je dois être à Montréal assez tôt cet après-midi.

[M. LACOMBE: Cela va être le plus simple possible. Je vous poserai une seule question… Est ce que l’horloge…]

[M. LEVESQUE:] Les questions sont simples, parfois, les réponses peuvent être compliquées.

[M. LACOMBE: Est ce que l’horloge qui va déterminer la longueur stratégique de la période préréférendaire, avec comme éléments principaux, si j’ai bien compris â
que cette démarche est retardée automatiquement jusqu’à l’annonce des élections fédéraies?
C’est-à-dire, est ce que vous attendez que les élections fédérales soient déclenchées pour partir le calendrier du référendum rt~ê~;~e?]

[M. LEVESQUE:] Non, je l’ai dit tout à l’heure. C’était évident, il y avait une espèce de suspens de plus en plus malsain et cela nous paraissait complètement exclu tant qu’il y avait la possibilité que ce soit… ce mois ci, la loi 92 n’est même pas passée, ou que ce soit au mois de juillet, qu’on commence à entretenir la confusion, ce n’était pas le moment.
Pour ce qui est de la suite, dans quelques semaines,on verra plus clair sur
le cheminement, on va l’étudier, et, à partir de l’automne, il va certainement y avoir cet étoffement additionnel de notre option.
Pour ce qui est du déclenchement du référendum, une fois la loi 92 finalisée, on n’aura plus rien à voir pour ce qui est du déclenchement général de l’opération, on n’aura plus à s’accrocher à quoi que ce soit qui dépende du Fédéral parceque cela ne vaut pas la peine, c’est de l’incohérence totale.
La seule chose qu’on évitera, et cela systématiquement, c’est que la partie essentielle du référendum qui est prévue, comme les semaines qui précédent le référendum, le vote, seront, de toute façon, extraites, seront en dehors d’une campagne fédérale.
C’est tout ce que je peux vous dire. Autrement dit, on va s’arranger pour ne pas faire coincider la campagne officielle du référendum, il y a des brefs à émettre et, au bout de cela, il y a des votes à donner, des réponses, ce ne sera pas collé à une élection fédérale.
Cela, je peux vous l’assurer, parceque la loi dit à ces messieurs qui ont des raisons de prolonger le pouvoir de leur parti, que passé… la loi se déclenche automatiquement autour du 8 juillet 1979, s’ils n’ont pas réussi à se décider à ce moment la, c’est la loi qui les décide.

[M. LACOMBE: Cela veut dire qu’il n’est pas question de tenir un référendum avant
cela.]

[M. LEVESQUE:] Je n’ai pas dit cela, j’ai dit qu’il n’est pas question de le tenir
de façon qu’il coincide avec les élections fédérales.

[M. DAIGNAULT: Avec la campagne électorale fédérale.
M. INWOOD: Deux autres question en français, s’il vous plaît, M. Grégoire et]

[ M. LEVESQUE:] Supposons que M. Trudeau lance une élection à l’automne, il n’y
aura pas de référendum à l’automne, s’il se branche de ce côté.
S’il ne lance pas d’élections à l’automne, il n’y a absolument rien qui interdit
qu’il y ait une campagne référendaire à l’automne.

[M. INWOOD: Alors, M. Bamber.
M. BAMBER: …]

[M. LEVESQUE:] Permettez, c’est parcequ’il y a une espèce d’ambiguïté encore, dans les visages…
Écoutez, pour l’amour du ciel, il y a quelque chose qui charrie quelque part…
M. Trudeau, chef libéral et jusqu’à nouvel ordre, de par sa volonté, premier ministre du Canada, nous a dit qu’il espère qu’on ne parlera pas d’élections fédérales avant le mois de mars ou le mois d’avril, si j’ai bien lu les dépêches, mais il n’a pas exclu l’automne. On retombe dans le fouillis et dans, si vous voulez, l’intérêt bien compris de ces messieurs du parti libéral, dans le sens qu’on s’ajustera dans le temps comme dans le temps, selon les sondages. C’est leur droit, c’est la lettre du droit.
Je viens de vous dire que s’il y a des élections à l’automne, puisque je ne le sais pas, on ne mêlera pas le référendum à ces élections; s’il y a des élections au printemps, on ne mêlera pas le référendum à ces élections, la partie officielle, la consultation des citoyens. Est ce que je peux être plus clair? S’il n’y en a pas à l’automne, donc, l’automne est possible; s’il n’y en a pas au printemps, le printemps est possible etc de toute façon, passé le 8 juillet 1979, on devrait savoir, au moins un peu, à quoi s’en tenir pour quelques mois.
Est ce que cela répond à votre question?

[M. LACOMBE: Je vais prendre les gageures tantôt.]

[M. LEVESQUE:] S’il s’agit simplement de vous aider dans vos paris…

[M. BAMBER: M. le premier ministre, est ce qu’il a été question au Conseil des ministres d’un octroi à Tricofil?]

[M. LEVESQUE:] Il en a été question la semaine dernière et cela va revenir la semaine prochaine, probablement.
La semaine dernière, c’était pour étudier ce cas, de la façon dont cela se présente, le nouvel aspect sous lequel cela se présente, à partir d’un programme de
programme régulier du gouvernement ou, enfin, ce qui a été fait depuis quelques années, il n’était plus question d’intervenir.
Là, il y a le possibilité évoquée de créer ou de recréer – employez le terme que vous voulez – 90 emplois ou à peu près. Cela a paru suffisamment sérieux pour que, au moins, cela soit étudié solidement. La décision a été prise laborieusement de pousser le dossier, jusqu’à la décision, la semaine dernière, et je ne dis pas qu’on va aboutir à une décision finale mais on devrait pouvoir le remâcher il est au Conseil du trésor actuellement – la semaine prochaine.

[M- INW00D: M. Noseworthy.
M. LEBLANC: M. le Président, on n’a pas entendu la question…]

[M. LEVESQUE:] C’était à propos de Tricofil, qui est évoqué dans le Montréal-Matin et dans Le Devoir, ce matin, peut-être ailleurs.

[M. LEBLANC: Quel est le montant?]

[M. LEVESQUE:] Cela flotte autour de $ 1 100000, comme proposition de projet. Comme il s’agit quand même d’au-delà de $ 1 million, il est évident qu’aucune décision ne peut être prise en dehors du Conseil des ministres. Le budget des programmes communautaires permet jusqu’à un certain montant, à un comité de ministres et de fonctionnaires de décider, mais quand on arrive dans de tels chiffres, il faut que cela aille au Conseil du trésor, il faut que cela revienne dans la procédure régulière, donc au Conseil du trésor – où c’est rendu – et devant le Conseil des ministres, la semaine prochaine, probablement.

[M. GIRARD: Cela porterait à combien le total versé par le gouvernement à Tricofil, jusqu’à maintenant?]

[M. LEVESQUE:] Ce serait – j’ai les chiffres ici, parceque j’ai vu cela ce
matin, mais je n’ai pas tout ce qu’il me faudrait – jusqu’ici, il ne faut pas être injuste,
des choses qui sont venues du mouvement Desjardins; il y a également la population et les gens qui sont directement imuliqués, qui ont fait leur part aussi, tant bien que mal. Mais du côté des fends publics, directement, c’est $ 1 600000 pour 103 emplois. Je pense que c’est la moyenne à laquelle cela s’est toujours difficilement et toujours fragilement stabilisé. Là, il est question d’un projet qui pourrait activer de nouveau ou créer 90 emplois additionnels. Il s’agit de l’étudier et de voir où cela nous mène.

[M. GIRARD: 103 emplois, plus « 0.]

[M. LEVESQUE:] C’est cela, peut-être pas du jour au lendemain. La décision n’est pas prise encore mais il est évident que ce serait sur un étalement de x mois et que cela
quand même, Tricofil, en ce qui concerne les fonds publics, sous forme de prêt , de garantie et de frais d’étude, etc., a coûté peu près $ 1 600000.
Et cela aboutira à cela si le projet paraît valable et viable. C’est une nouvelle approche. Comme point de comparaison, dans le cas de Tembec, où il y a quand même 425 emplois – vous savez, Tembec, l’ancienne opération de National Paper,qui a été rescapée, jusqu’ici, de Rexfor et du MEER fédéral.. Il y a quelque chose comme $ 17000000 à $ 20000000 qui ont été consentis, de fonds publics.
Dans le cas de Cabano, qui est un projet dont tout le monde se souvient, qui a fini
par être mis en marche, je ne veux pas vous dire cela de façon absolument catérogique parcequ’il y a une série de chiffres et je n’ai pas eu le temps de les démêler; j’ai vu cela ce matin et je veux donner quelques explications. Partant de la SDI, de Rexfor, de l’OPDQ,

du ministère de l’Expansion économique regionale et de la population elle même, dans le cas de Cabano, j’arrive ici a $ 20000000 environ, de fonds publics. Je pourrais dire la même chose dans le cas de Samoco, que vous connaissez sûrement, aussi, comme projet, ou il y a Rexfor encore et le ministère de l’Expansion économique régionale.
des débuts que c’était une expérience, etc et dire qu’elles ont coûté les yeux de la tête. parceque , comparé à d’autres expériences qui ont été admises et qui continuent, c’est très modeste; cela a fait plus de bruit à cause du symbolisme mais c’est très modeste, ce qui a été fait jusqu’ici.
Maintenant, il n’est pas du tout acquis – je le répète – que les nouveaux projets soient approuvés parcequ’il faut tout de même voir… Les emplois communautaires ont été créés pour voir, essentiellement, pas nécessairement de cette taille, il ne faut pas que cela
revienne trop souvent – à la création d’emplois qui ont des chances d’être permanents. C’est cela qu’il s’agit de voir.

[M. GIRARD: Est ce que ce n’est un maintien artificiel, quand même? Vous dénonciez cela, il y a des années, ce maintien artificiel d’emplois?]

[M. LEVESQUE:] Écoutez, c’est un damné problème. Premièrement, il y a l’emprise de l’expérience, le climat que cela a créé dans le milieu. Ce que cela représente comme initiative de la base, si vous voulez, pour parler le langage à la mode, dans des opérations économiques, c’est-à-dire des gens qui sont très modestes, qui voyaient se fermer sous leur nez leur usine, et qui ont pris sur eux, d’abord avec le milieu seulement, d’essayer de voir s’ils ne pouvaient pas persister. Donc, il y a une expérience socio-économique que tout le monde a souligna dans le temps. Jusqu’ici, je viens de vous le dire, il faut tout de même admettre qu’elle n’a pas coûté, comparablement à d’autres qui n’avaient pas cette même dimension, énormément cher. C’est toujours de l’argent public, il faut faire attention. Enfin, là, s’il y a là, possibilité, mais vraiment sérieuse, de maintenir et de permanenciser non seulement les emplois actuels, mais un nombre additionnel, environ 90, cela mérite au moins d’être considéré avec sérieux. Je dis que c’est un damné problème tout le temps, parcequ’il y a une chose que j’ai demandée aussi, qui était déjà 1à, mais dont je voulais me servir, simplement pour qu’on y réfléchisse. J’avoue que ma lanterne n’est pas plus éclairée que cela, mais je suis obligé de vous dire ceci:
Si vous tenez compte qu’à partir des, c’est environ $ 1,6 million, plus ce qui a été ajouté – trois dernières années, on peut évaluer les retombées au point de vue des salaires, des achats et fournitures, des dépenses d’opération, y compris pour le gouvernement, parceque cela veut dire des impôts à la source et les taxes de vente, cela a été évalué, grosso modo, pour les deux dernières années qui sont les années clés, 1977 et 1978, d’après les projections, à $ 2,16000000 au total, et $ 3000000, $ 2,9000000 pour 1978, dans lesquels intervient environ $ 300000, dans chaque cas, de revenus qui reviennent au gouvernement sous forme d’impôts ou de taxes de ventes. Si c’est fermé, supposons que le projet n’est pas viable et, si le projet n’est pas viable, cela ne répond pas à la définition de l’emploi communautaire, le la création de l’emploi. Ce que cela coûterait, en gros, en paiements de transfert, en pertes de garanties bancaires, parcequ’il y a des garanties bancaires qui ont été données tout au long du chemin, en pertes de perceptions d’impôts, en pertes de taxes de ventes, c’est environ $ 1,9 million. C’est un damné problème.
Il est évident, d’une part, qu’il n’est pas question de faire ce genre de calculs tout le temps, parceque cela voudrait dire que la seule logique serait d’entrenir n’importe quel canard boiteux et,d’autre part, c’est brutalement un fait, que cela apporte des retombées positives, malgré tous les problèmes, et que cela coûterait plus cher que ce
dont it est question, mais it ne faut pas que ce soit un tonneau sans fond, de laisser tomber.

[UNE VOIX: Sans compter le désoeuvrement.]

[M. LEVESQUE;] Oui.

[M. INW000: M. le premier ministre, j’ai quatre noms en liste. M. Noseworthy, M. Saint-Laurent, M. D’Amours et M. Grenier.
M. NOSEWORTHY: I will have two quick questions. Now that the Federal Government
has put aside the idea of elections, do you intend to start your campaign to explain in details your definition of the sovereignty association.
M. LEVESQUE: To be as clear as I can in a very confused situation because the decision in Ottawa was that, t:jr P.irty reasons, that have not very much apparently to do with general or Government policy, but Liberal Party reasons, there will not be any election in July, but we do not know yet, nobody knowswhether there will be one this Fall or next Spring. As Mr Trudeau said, hopefully, we will not talk about that until next Spring, but he did not close the door on the Fall, which is, I think, rather irresponsible, but that, the letter or the law says he has the right to decide that way, the spirit of his powers and responsibility do not seem to be met very well by that kind
kind of in depth discussion about our option during an election campaign, which was hanging fire for weeks. Since we now have a new uncertainty – I stress the word, I
of decision. In that context, the only thing I can say is this: We had
excluded any
emphasize the word created by the same group on people, the outgoing Liberal Government, for Fall. and Spring, and we will not know until the Fall whether it is Spring.
Fall or
All I can say is this: During the coming weeks, we are going to reassess our position. We will follow our decision, which was already public, that we are going to, let us say, intensify our explanation campaign, our information campaign during the weeks that come, especially as of fall, whatever happens at the federal decision level, and keep on going and find out whether there is a federal campaign in the fall, which would exclude again an official referendum, because we are committed not to mix up things and confuse people.

If it is spring, then that would exclude the referendum in the spring, if it coincides with an election campaign. For the moment, that is as much as I can say.

M. NOSEWORTHY: … a second question. May 23rd, you will be meeting with Bill Davis, over construction regulations Quebec has adopted. What approach are you considering, taking into consideration that Bill Davis is also thinking about establishing regulations?
M. LEVESQUE: There are quite a few… Well, let us say, not that many, but a few delicate problems like that that have to do with reciprocity. You know, it is again a question of reciprocity. It does not happen only with language questions. They have to do with transportation, with construction, with the question of pollution, because we have that border river, very important, which is the Ottawa, and we know that Quebec has been laggard in that field. So, all of that, I am going to take up, I presume, with Mr Davis. There is a sort of tentative agenda. We will try and find out if we cannot bat out good solutions, you know, that can be equitable on both sides.

M. NOSEWORTHY: Not only construction problem, you are… M. LEVESQUE: Including the construction problem.
M. INWOOD: Mr Saint-Laurent.

M. LEVESQUE: But, … you mind, if we get our file together,and I have to talk to Mx Davis about how we approach the problems, and as soon as we find out if we can manage a solution, you will be the first to know.

M. NOSEWORTHY: Will you be meeting here in Quebec or in Ontario?
r,.
f M. LEVESQUE: No, in Toronto.
M. NOSEWOR’I’HY: Thank you.
M. SAINT-LAURENT: Mr Levesque, I just want to make sure I understand. M. LEVESQUE: Yes.

M. SAINT-LAURENT: You say you are going to wait and see if there is a If there is not, then you may hold the referendum then, in the fall.
fall election.
28

M. LEVESQUE: I did say in French that is was a possibility. On account of our climate and on account of the required delays, spring, anytime in spring, which can be early summer
or fall, anytime in the fall, which can be early winter, are the normal – you know, there is a stretch, there, of a few months – are the normal times, just like an election. You get an election when? Anytime from April or March, sometimes, to July. It is not too late in July, becau,e, on account of holidays and things like that, the limit is somewhere before the 15th, that is for sure.
M. SAINT-LAURENT: But…
M. LEVESQUE; And, you get it in the fall, it can be September, normally, at the earliest, or sometime before Christmas, and that is it. In the deep of winter or in the high of summer, it would not be fair to people. So, that is it.
M. SAINT-LAURENT: O.K.
M. LEVESQUE: There is no mystery there.
M. SAINT-LAURENT: That is not what I am worried about. Let us say the Prime Minister announces that he is not going to hold an election next fall, right? Then, you decide to
hold your referendum next fall, then, the Prime Minister turns around and declares en election, would it not be safer, in that case, to just wait until your mandate forcibly comes to an end?
M. LEVESQUE: The Liberal party at both levels is full of latter-day Hamlets, you know, with categorical decisions that have to be taken with tons of salt, with a sort of obsession with Gallup polls and with a priority for party advantage whenever there is an arbitration between general interest and party advantage. And that is very, very « conforme » to the good
well… In that context, the only thing I can say, is that there will not be – that, for us, is a principle of pure integrity on a referendum of that substance – and that, we can manage o make sure of, a dovetailing of any federal campaign with the confusion accompanying it, with a referendum campaign on the official basis of, you know, briefs being published and then the date being set that that is when we vote, that is it. That is as much as I can tell you for the moment.
M. INWOOD: Mr D’Amours.
M. D’AMOURS: M. Levesque, notwithstanding. l1 this…
old liberal tradition , this is a party I know well, of, you know, a sort
on to power and its prerogatives and,
of divine right to hold
up to a point, the public interest be damned! O.K.,
29
i
M. LEVESQUE: Since all liberal things, after all, have their interest right now,
do you mind if I remind you of two questions I asked the new leader of the provincial section of the Liberal Party, about his reforming attitudes. One about funds and any reform, and the Parti giébecois has proved it over the last five years, and the Government has implemented it in legislation. Any reform touching our contemporary politics, if it does not start – and Mr Ryan was very eloquent on it – with as much transparence as it is humanly possible in a question of financing, you are joking and you are coning people. Mr Ryan, I asked him a couple of weeks ago two questions, one tied to his own commitment, in January of 1978, when he was just becoming a candidate, one of his major objectives would be to follow, in the financing of his campaign, the spirit, the letter of Bill 2. Bill 2, which is the law of the land now, calls for disclosure of all contributions $ 100 and more, with close to $ 500000 of funds that were publicly announced for his leadership campaign and a surplus around $ 100000, the spirit and the letter that he committed himself to follow in January would call for full disclosure. Unhealthy rumors have been coming in from outside that quite a few subscribers, maybe important, from outside Quebec, could be implicated which is not illegitimate, but democratically would be a reformer’s job to disclose and the spirit of Bill 2 is that Mr Ryan has skated around the issue by saying, I think, something like:The law is not in full operation. It is a bit confusing the issue because a man with principle, with a commitment, as of January, to follow the spirit and letter of Bill 2, should not play around with things like that. Either he cannot, if he persists, bring himself to disclose or he refuses because there are goc 1 reasons.
Now, the second question, which has not been answered either, is that on account of the – God knows -.rumours abounding for years and years before and after Novembre 1976 about the pot of money, is it hundreà.of thousands, is it a few millions, where does it come from, that Mr Ryan inherited or officially inherited as leader of the provincial ,section of the Liberal Party, I was asking him to make a clean start which would
according to his eloquent speech, and disclose to the public, as of his inheriting outfit, how it is financed and what accumulation of money it has, that
has not been answered. For a reformer, it is not a very clear start. M. INW00D: M. D’Amours.
M. D’AMOURS: Going back, sir, to your statement on the referendum and more particularly the possibility of an Autumn campaign, it seems to be, in the provincial liberals
the
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COW.-].
mind; what whit a positive budget and all the other things, including the sales tax which have/
through in the last weeks which seem to give your government a positive look, would it not be logical to hold a referendum campaign in Autumn if Prime Minister Trudeau decides not to hold his election at that time?

M. LEVESQUE: Contrary to others, the only answer, at the moment,I can give you,is our first and foremost preoccupation is going to be the public interest about the date so that the people get an honest chance of making up their minds,not party interest, not government interest. So, depending, one thing is sure, it is improbable that it would be this Fall and I said it before. Bill 92 is going in committee, next week or in the next few days anyway, which makes it close to the end of May. It has out normally because we adjourn June 23rd, and I think it would be normal to
that it would be voted « en vigueur » before June. Then there is the summer lull.
that
to come count
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position to say we honestly and legitimately
We will not be in a position on either side, the committees that are to be formed, in a
what is involved. I do not think it probable that it could be in the Fall. That is as much as I can say.
M. D’AMOURS: Not probable in the Fall, there is a summer lull, that leaves Spring and Winter. Are you still committed to a 1979 referendum?
M. LEVESQUE: That leaves – and do you mind if I take a leaf from someone who
made it very dramatically obvious yesterday – a remote outside until the Fall of 1981. If it is good for the goose, it is good for the gander.
M. INWOOD: M. Grenier.
M. GRENIER: The point of my question, sir, you said Mr Trudeau is looking out for party interest, you said he was irresponsible…
M. LEVESQUE: Let us say he is not oblivious…
M. GRENIER: You said party interest, you said he was irresponsible and you said he was looking out for his own self interest, he was going to hold an election when he
M. LEVESQUE: He said it himself.

M. GRENIER: …You have not named a date, you are going to name it whenever you think it is politically advantageous.

M. LEVESQUE: But our first priority… That is too. One of the things, after ten years of worF,that the Parti quabacois was « confia »,given as a responsability was the launching of elections or referendums and that is part of our mandate, we are the ones that proposed a, referendum. So it is our democratic right to decide on the date and we will not be oblivious of the possible advantage we may have in the dating. The first preoccupation is going to remain central, I can give you my word on that, that it will come also, and that will be the first, not also, advantageous hopefully, the

;first preoccupation when we think there is an honest chance that people will have, as
j ui
much as possible, a ‘good climate and the delays required to make/their minds democratically.

M. GRENIER: Why don’t you give a date then?

M. LEVESQUE: ‘I will not give you a date for the good reason that we are not going to go into what we just talked about. The new uncertainty, the new suspense that the head of the Liberal Party who until further notice is the Prime Minister of Canada has created with his announcement yesterday, makes it uncertain that we have an election in the Fall,
inform people about the « enjeu », about
thought he could win. Is not that the same case with you
and the referendum…
32
earl/
an election in the Spring or in/ Summer next year. How can I give you a date? One of the possibilities would be Spring next year. I do not know. But we do have more time than Mr Trudeau and his government and we will not – that is public interest – have
the official referendum campaign mixed up with the confusion of a federal campaign, that is a commitment.
M. GRENIER: On another subject that you brought up on the Ryan business on the air
M. GRENIER: …honest,•and so on and yet two weeks ago you mentioned to us that… You told us categorically: Mr Ryan was elected at the convention by federalists and by English people. There were 123 English delegates out of 2400…
M. LEVESQUE: This is the third…
M. GRENIER: …and I who was there noticelthat for once the Federal Liberals kept their mouths shut and in fact, people in Ottawa will tell you that the Federal Liberals were not that keen on Mr Ryan, now I mean that dces not…
M. LEVESQUE: It is the third or fourth time I answer the same question put the same way, but I suppose it is a bit useless to repeat it. I did not say that Mr
Ryan was elected by … No, you did not. You heard something which was translated I guess
and you are going on
M. LEVESQUE:
about integrity
and…
I am
going on about reformers.
by your approach. I did say that the majority, in other words the overwhelming
majority
.
at that convention, to most observers who were looking at it and got reports, the majority, not the election, it could have been one thousand, one thousand plus fifty, etc.

The overwhelming majority was made up, mostly, of both the English-speaking delegates and why r. the influence, incredibly present in all Liberal conventions /one is in power and the

other in opposition, of the federal establishment. That is it.

M. GRENIER: That is simply not true, you were not there.

M. LEVESQUE: That is simply… You know, some people who were there were interested
‘ in studying the thing and finding out what was going
R..
That is normal.
on
in the facade and in the background.
14. GRENIER: Who was there?
M. LEVESQUE: Look, please.
M. GRENIER: No, I am asking yoi:. You are saying this which is totally contrary to the evidence.
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M. LEVESQUE: Look, we are in a society where there are…
M. GRENIER: You are accusing others of extortion.
M. LEVESQUE: This is a society where it is not exactly ghettos or concentration
camps, and there are
people who went to that Liberal convention to observe it, with, let us
say, a detached view, which is not necessarily the case of the media, even, but with a
detached view. They did, and some
of them were reporting to us, just like… I do not have
to tell you, I suppose, that there are observers also, at
other parties, especially in ours, th•~y are wide open. It is normal. The people talk to each other and see what is going on between the sessions and things like that.
M. GRENIER: .
M. LEVESQUE: Yes, with chapter and verse.
M. INWOOD: Mr Levesque, very briefly, on the Malouf question… M. LEVESQUE: On what?
M. INWOOD: On the Malouf question…
M. LCVESQUE: Yes.
M. INW00D: … the Olympic… The inquiry into the cost overruns of the Olympics. Where does it stand now?
M. LEVE Q(JC: Well, we named this commission last year and it has autonomy of its own administration normally, but there is a watchdog responsability about public funds and how long it lasts. For reasons that we think are practicable and justifiable, we extended the mandate from the end of 1978 to the beginning of the fall of 1979. In other words, their final report should be in the fall of 1979. Their public sessions would start, according to their new schedule, this coming fall. They have to decide about the way they implement their veL’y complex mandate about labor relations, contracts, possible conflicts of interest or worse, but that would start, according to the schedule they are supposed to design, in September The premilinsry report, which was called for, but was not quite complete enough – lid not give a clear perspective – and so had to be completed. It came in at the beginning of April, as was called for, had to be completed in the following few weeks. That report and the complement will be tabled in the House next Tuesday.
M. GIRARD: M. Lévesque…]

[M. LEVESQUE:] Oui.

[M. GIRARD: … une question en frangaic. Jc pense bien que la réponse ne sera pas
our own party conventions, from
longue.
Est-ce que votre parti a déjà chcisi son candidat pour l’élection dans Notre-Dame-de
Grâce?]

[M. LEVESQUr:] Non. À propos de Notre-Dame-de- Grâce, là encore, on nous prête plus d’astuce, des fois, qu’on n’en a. Il est évident qu’on trouvait que ça pouvait coïncider avec un tremplin utile pendant l’élection fédérale s’il avait été déclaré, lancé. Mais, de toute façon, j’avais bien dit que je ne voyais pas de raison, contrairement à ce que font d’autres gouvernements, trop souvent, traditionnellement, de traîner les élections partielles, parceque les citoyens, dans des délais raisonnables, ont le droit d’être représentés à l’Assemblée nationale, tant qu’on est encore loin d’élections au niveau québécois.
La décision est maintenue. Il n’y a pas de tergiversation. Donc, on va voter le 5 juillet, et les citoyens de Notre-Dame-de-Grâce auront l’occasion de se choisir un député parmi des candidats où il y aura, quel que soit le nombre, un candidat du Parti québécois.
Le choix ne se fera pas pas avant, au moins… encore là, pour être bien
clair, une couple de semaines et peut-être davantage, parcequ’il n’y a pas de raison , l’organisation est en train de travailler, les gens du parti sont en train d’évaluer l’échéancier, le compte à rebours normal, et, d’ici quelques semaines,peut-être deux, sûrement pas moins que deux, peut-être un peu plus, il y aura un candidat de choisi, par convention ouverte…

[M. D’AMOURS: Y aurait-il quelques agneaux]

[ M. LEVESQUE:] Quelques quoi?

[M. D’AMOURS: Quelques agneaux?]

[M. LEVESQUE:] Vous voulez dire des candidats possibles pour…
[ M. D’AMOURS: Oui.]

[M: LEVESQUE]: Écoutez. Aucune élection n’est gagnée d’avance. Sinon, ça veut dire qu’on ne croirait pas à la démocratie et qu’on croirait qu’il y a un ghetto exclusif dans tel ou tel comté. Il y a des agneaux, si vous voulez. On verra s’il y a des agneaux ou des lions, mais, de toute façon, qui vont démocratiquement, aider les citoyens de Notre-Dame-de-Grâce à avoir un choix.
Il y a des agneaux au pluriel, mais ce n’est pas un pluriel multiple. Ce n’est pas fait encore.
[ (-in * ‘I h 30)]

[QLévsq19790512cp]

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