Montréal, le 13 septembre 1977
Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire général adjoint de l’ONU,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Sénateur,
Monsieur le Secrétaire-général,
mesdames et messieurs, les chefs des délégations et membres des délégations – je n’ai pas, comme vous vous en doutez,la compétence technique de Monsieur le sénateur Marchand, ancien ministre des transports, ni la capacité de répéter ou de contredire le plaidoyer qu’il a fait à propos de l’emplacement de Mirabel: l’histoire jugera. Je tiens simplement à souhaiter à cette 22ème session de l’Assemblée générale de l’OACI la plus cordiale et la plus chaleureuse des bienvenues. Il va sans dire, il y a des choses qui vont sans dire mais qu’il vaut mieux quand même qu’elles soient dites,il va sans dire que le gouvernement et les citoyens du Québec, conscients de l’importance des relations toujours plus étroites entre tous les peuples de la terre et de l’utilité primordiale du rôle que joue sur ce plan un organisme comme le vôtre, que le gouvernement aussi bien que tous les Québécois se réjouissent de vous voir installés,et depuis quelque temps si bien installés sur notre sol, ici à Montréal. Avec ses 140 États adhérents, en effet, votre grande agence spécialisée est sûrement l’une des plus pacifiquement stratégiques et bénéfiques de tout le vaste ensemble des constitutions publiques internationales. Vous constituez dans ce domaine prestigieux et utile entre tous des liaisons aériennes, un forum permanent de discussion et aussi de compréhension et d’entente qui contribue ici même dans vos réunions comme aussi tout autour du monde, à accroitre des contacts de plus en plus serrés de communication et cette interdépendance dont tous les peuples, dont l’humanité entière a tant besoin pour survivre d’abord et aussi pour trouver les vrais chemins du progrès. Vos tâches de planification, d’établissement et de surveillance des normes ainsi que d’assistance technique démontrent,par le succès discret avec lequel elles s’accomplissent,que c’est bien sur ce plan des choses concrètes et du travail en commun que doivent résider surtout les espoirs de paix et de développement pour l’avenir. L’OACI ne fait pas beaucoup de bruit, mais je crois qu’elle ne cesse de faire beaucoup de bien. Dans un monde où le bruit est d’ordinaire, trop souvent en tous cas, agressif et malfaisant, on a l’impression de se trouver ici dans une véritable aire de repos, une sorte d’oasis productive où le vacarme s’efface au profit de l’action, où le service efficace des populations parvient la plupart du temps, en tout cas, à éliminer la chicane et les préjugés. C’est du moins ce que Monsieur le Président du Conseil et Monsieur le Secrétaire-général m’affirmaient catégoriquement il y a quelque temps quand j’ai eu le plaisir d’avoir une brève rencontre avec eux. Alors, que ce soit un organisme de ce calibre-là qui ait décidé non seulement de s’installer il y a longtemps déjà, à Montréal, c’est cette année, sauf erreur, le 30ième anniversaire de votre arrivée ici, ce qui veut dire qu’à titre de visiteur permanent à Montréal vous avec duré même plus longtemps que Monsieurle Maire Drapeau non seulement donc de vous installer il y a si longtemps mais tout récemment d’implanter ici, à Montréal, ce nouveau et splendide siège social avec ces nombreuses représentations, avec ces 600 collaborateurs permanents venus de tous les pays, inutile de vous dire que les Québécois en sont très fiers. Rien ne saurait mieux souligner le caractère de grande cité internationale que notre métropole s’est déjà mérité à quelques reprises et qu’elle a payé un certain prix, mais rien ne pourrait mieux souligner ce caractère que votre présence qui mieux que tout le reste, sert à le confirmer définitivement. Et plus que jamais, je tiens à l’ajouter, c’est tout le Québec d’ailleurs, tous les Québécois qui se veulent comme jamais ouverts au monde, et aussi dans la mesure des moyens et des compétences qui se multiplient chez nous, qui se veulent utiles aux autres partout où il est possible de l’être. Dans cette évolution rapide que nous vivons ici et dont vous avez probablement entendu parler quelque peu, et qui n’est au fond que l’affirmation normale d’une identité spécifique et d’une confiance en soi qui est celle d’un petit peuple tenace et plein de ressources, nous sentons en effet un besoin très naturel d’être présents davantage, de connaître les autres et de savoir ce qu’ils font, de faire savoir ce que nous faisons aussi, là où nos capacités comme nos intérêts légitimes peuvent nous appeler. C’est pourquoi, par exemple, nous avons au niveau du gouvernement du Québec et nous croyons que c’était indiqué, nommé un délégué permanent auprès des organisations internationales afin de nous tenir au courant. Car il faut vous dire, et je suis sûr que Monsieur le sénateur fédéral est là pour le confirmer, que dans une foule de domaines essentiels: l’éducation et la culture, le travail, l’environnement, qui devient un des problèmes le plus centraux de notre époque, l’habitation, l’eau, l’énergie, l’agriculture et l’alimentation – un autre des problèmes cruciaux de notre temps – dans tous ces domaines, le Québec a déjà un régime fédéral, des compétences et des responsabilités très importantes et aussi, bien entendu, un besoin de connaître et de faire connaître, de communiquer et d’échanger, qui va sans cesse croissant au rythme des exigences de notre époque. Il est donc très normal, plus normal que jamais, que nous soyons heureux de vous voir installés chez nous et de plus intéressés sans cesse davantage à vos travaux et à vos succès. Car le domaine ot vous travaillez est sans contredit l’un des plus grands et puissants instruments de rapprochement entre les peuples.
Je vous souhaite donc au nom du gouvernement du Québec la plus fructueuse et la plus sereine des sessions pendant les jours qui viennent, et je vous prierais de transmettre aussi à tous les États ou à tous les organismes dont vous êtes les mandataires, et par delà, à ces millions d’hommes et de femmes que vous représentez à travers le monde, les salutations et l’amitié de tout le peuple québécois.
[QLVSQ19770913]