Discours du trône, Québec, 10 décembre 1920

Louis-Alexandre Taschereau, 1920-1936

Honorables Messieurs du Conseil législatif,
Messieurs de l’Assemblée législative,

Je suis heureux de vous voir réunis pour commencer vos travaux parlementaires et je vous souhaite la plus cordiale bienvenue.

Après quatre années d’une guerre épouvantable, une paix bienfaisante règne de nouveau sur le monde, et je vous invite à remercier la Providence d’avoir bien voulu mettre fin aux hostilités par la victoire des Alliés.

Pendant le cours de la vacance, Son Altesse Royale le Prince de Galles a fait à notre pays l’honneur de le visiter. Nulle part au Canada, il ne fut reçu avec plus d’enthousiasme que dans la province de Québec. Notre population éprouva un très vif plaisir à acclamer ce prince sympathique et à lui donner le témoignage de notre fidélité au Souverain et de notre attachement à la Couronne.

La province de Québec se réjouit de constater que les jugements et les opinions se modifient à son égard.

Les esprits impartiaux et justes admettent que notre province est une force économique et morale pour le Dominion, par la constance de ses progrès dans tous les domaines et par les belles qualités de sa population respectueuse de la paix, de la tradition, du bon ordre et de la propriété.

Grâce aux louables initiatives du gouvernement et aux intelligents efforts des cultivateurs, l’agriculture continue à prospérer. Plus les procédés de culture se modernisent et plus la production se fait abondante. Ainsi les statistiques démontrent que la dernière saison fut particulièrement fructueuse et que nos campagnes sont plus florissantes que jamais.

Je vous signale avec plaisir l’amélioration sensible des produits laitiers ainsi que la faveur dont ils jouissent sur les marchés étrangers. Je vous signale également les progrès de la coopération agricole et les bons résultats qu’elle a produits.

Il n’y a pas de meilleur moyen de servir les intérêts de la province que d’encourager l’agriculture et de favoriser la colonisation. Les deux questions sont intimement liées, et mon gouvernement ne saurait les séparer l’une de l’autre. C’est en vue d’agrandir le champ de notre expansion agricole qu’il se propose de dépenser une somme de cinq millions pour faciliter le peuplement de terres neuves. On vous demandera d’adopter une loi à cet effet.

Un chemin de fer, dans la région du Témiscamingue, est devenu une nécessité et le gouvernement est en négociations pour en assurer la construction.

Les travaux de voirie ont été poussés avec activité au cours de cette dernière belle saison et c’est l’intention de mon gouvernement de mettre énergiquement à exécution le programme qu’il s’est tracé à ce sujet.

Dès le printemps prochain, on commencera la construction d’un pont sur la rivière Batiscan en vue de compléter le réseau de la route Québec-Montréal.

Vous serez appelés à étudier un projet de loi destiné à faciliter l’application des lois favorisant le développement des routes régionales.

Il est devenu nécessaire de refondre la loi concernant la commission des utilités publiques afin de donner des pouvoirs plus étendus à la commission.

L’école technique de Trois-Rivières est maintenant terminée et les élèves pourront en fréquenter les cours dès le mois de septembre prochain. La construction des écoles techniques de Hull, Saint-Hyacinthe et de Sherbrooke sera commencée sous peu.

Aux récents congrès d’Ottawa et de Washington, la législation ouvrière de la province fut l’objet d’une attention sympathique. Vous pouvez être assurés que mon gouvernement s’efforcera comme par le passé à la rendre aussi parfaite que possible.

Messieurs de l’Assemblée législative,

Vous apprendrez sans doute avec plaisir que l’exercice financier terminé le 30 juin s’est soldé par un excédent de recettes. Le budget des dépenses pour l’année à venir vous sera soumis ainsi que les comptes publics de l’année écoulée.

Honorables Messieurs du Conseil législatif,
Messieurs de l’Assemblée législative,

Plusieurs projets de lois vous seront soumis et l’on vous demandera plus particulièrement d’adopter une loi relative aux compagnies à fonds social. J’ai la certitude que vous apporterez à l’étude de ces questions tout le dévouement et toute l’attention nécessaires. En terminant, je fais des vœux pour votre bonheur et celui de la province et je demande instamment à la divine Providence de vouloir bien bénir vos travaux.

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