Déclarations d’ouverture
Jean Charest :
Merci M. Bureau. Mesdames et Messieurs, bonsoir. L’enjeu de cette campagne électorale, c’est l’économie. Malheureusement, depuis que cette campagne a commencé, presque tous les jours on nous confirme que nous avons devant nous une tempête économique, une très grosse tempête économique. Faut donc se préparer pour résister à cette période de changement, pour que nous puissions soutenir notre économie. Notre première priorité à nous, c’est de soutenir l’emploi, soutenir le pouvoir d’achat également, mais de tout mettre en œuvre pour qu’au Québec on puisse être des Gaulois et résister en quelque sorte à ces changements là. Pour ça, il faut un plan économique, les infrastructures, la rénovation domiciliaire, enfin tout ce qui doit être fait pour soutenir l’économie. La grande question à laquelle vous devrez répondre, vous, le 8 décembre prochain est la suivante : à qui doit-on faire confiance avec notre économie, à qui doit-on faire confiance dans une période d’instabilité économique, alors que nous devons avoir un gouvernement de stabilité.
Pauline Marois :
Merci. Bonsoir Mesdames et Messieurs. Les temps sont difficiles. Le Québec a besoin d’un gouvernement qui prend des décisions, qui dit la vérité aux Québécois et aux Québécoises. Malgré cela, M. Charest a décidé de faire passer ses intérêts devant les autres. Il a décidé d’aller en élections; personne n’en voulait. Il a mis le gouvernement au neutre, il a arrêté de prendre des décisions. J’ai tendu la main à M. Charest, il l’a refusée. En fait, si M. Charest a décidé d’aller en élections, c’est parce qu’il ne veut pas vous dire la vérité, sur la situation économique, sur la situation de la Caisse de dépôts et de placements. M. Charest, il a un nouveau slogan : l’élection d’abord, la vérité plus tard. Ça a pas de bon sens, ça peut pas continuer comme ça. Avec un gouvernement du Parti québécois, on peut faire mieux, beaucoup mieux, pour faire avancer notre projet de pays. J’ai un plan pour le Québec : ce soir, je vais vous le présenter. Vous allez voir, c’est un plan qui s’appuie sur le gros bon sens.
Mario Dumont :
Mesdames, messieurs, bonsoir. Par leur audace, les gens qui ont voté pour l’ADQ à la dernière élection ont eu de l’influence. Ça a donné des résultats comme les bulletins scolaires chiffrés, des mesures concrètes pour aider les familles, la fin des accommodements déraisonnables. Pour ceux et celles qui pensent encore que des idées nouvelles, du changement c’est nécessaire, ben il faut continuer. On veut continuer à travailler pour des écoles, où les mots rigueur, effort, discipline veulent encore dire quelque chose. On veut un gouvernement qui dépense moins, qui réduit ses dépenses, pour redonner l’argent à la classe moyenne; un système de santé mixte, public, privé, pour soigner plus de monde. On veut des allocations pour toutes les familles, on veut que les assistés sociaux aptes au travail retournent au travail. Pour pousser des idées de changement comme ça, ça prend du courage. Avec un an et demi d’expérience, notre équipe est prête plus que jamais à travailler pour vous, pour améliorer votre vie, vos écoles, vos hôpitaux, et votre portefeuille.
Santé, rôle de l’État, leadership et gouvernance
Question du citoyen :
Vous avez certainement observé, au début de la campagne électorale, un profond désaccord d’une part importante de la population envers la tenue de cette élection. Selon vous, est-ce un signe d’une société saine que de constater que les gens se sentent en désaccord, mais impuissants, face aux décisions prises par le gouvernement?
Et à quel point trouvez-vous normal qu’une part importante de la population croit difficilement aux promesses électorales et dit ne plus vouloir aller voter?
Mario Dumont :
Madame pose une bonne question en ce sens qu’elle touche beaucoup de monde, tout le monde se la pose. Je vais commencer par dire, il y a un malaise avec cette élection, parce que M. Charest dit « la priorité c’est l’économie », puis tout le monde comprend que si la priorité était l’économie, on serait dans le même bâtiment, l’Assemblée nationale, mais on travaillerait ensemble sur l’économie. On serait pas en élections. Et c’est là qu’est le malaise, les citoyens ne voulaient pas d’élection. M. Charest ne les a pas écoutés. Cela étant dit, on a une élection, puis il faut que les gens y participent. La beauté de l’affaire, c’est que pendant 33 jours, les gens ont le pouvoir entre les mains, le 8 décembre, les gens ont le pouvoir entre les mains, et je demande aux gens d’aller l’exercer. Puis un jour, nous on y croit, il faudrait avoir au Québec des élections à dates fixes.
Jean Charest :
Quand on est un gouvernement minoritaire, la question est pas de savoir si il va y avoir des élections mais plutôt quand. La preuve, c’est que deux mois après notre dernière élection, M. Dumont voulait nous envoyer en élection sur un budget qu’il n’avait pas vu et sur lequel il voulait même pas nous consulter. Mme Marois voulait nous envoyer en élection le printemps dernier. Et quand on est dans une période de croissance économique, on peut toujours s’accommoder d’une situation de gouvernement minoritaire, mais quand on arrive devant une tempête économique, on peut pas avoir trois paires de mains sur la barre. Il faut que nous puissions avoir un gouvernement stable pour faire face à une période de tempête économique et c’est malheureusement ce qui s’annonce, Mme Gagnon. À chaque jour depuis le début de la campagne ça se confirme. Alors on veut un gouvernement de stabilité à partir du 8 décembre.
Pauline Marois :
Merci. Merci beaucoup, Mme Gagnon, de votre question. Elle me touche beaucoup. Vous avez totalement raison, je crois que ça augmente malheureusement le cynisme à l’égard de l’action politique, une action politique qui doit être d’abord et avant tout au service des citoyens, des citoyennes du Québec. M. Charest, on lui a offert, M. Dumont et moi, de travailler avec lui pour trouver des solutions à la situation difficile à laquelle on est confrontés. En fait, il n’a pas voulu faire partir les trois mains sur le volant, il a lâché le volant, complètement. Je suis d’accord avec M. Dumont. Il faut, madame, et je m’adresse à travers vous à tous les citoyens et citoyennes du Québec, il faut aller voter, pour dire à M. Charest que ça avait pas de bon sens qu’il nous amène là.
Mario Dumont :
Merci. Madame Gagnon vient de nous dire qu’elle ne croyait pas aux promesses, disons que vous lui avez donné une inspiration parce que en 2003, vous vous êtes fait élire en disant que vous vouliez être jugé sur la santé, toutes vos promesses étaient sur la santé, l’amélioration du système de santé. Je ne veux même pas juger de l’échec, puis de la détérioration des résultats. Je veux juste, ce soir, vous parler de nos solutions, moi j’ai l’impression que vous vous en n’avez plus de solutions. Nous, on est convaincus que le Québec doit se donner un système de santé mixte, comme ce qui se fait de mieux en Europe, en France, en Allemagne, des pays qui ont décidé d’utiliser pleinement leurs ressources, des pays qui ont décidé que pour complémenter un système public, il fallait aussi faire une place intelligente au secteur privé. Et ce que je sens, c’est que vous, vous avez abandonné. Vous avez plus de solutions, la situation se détériore puis vous la laissez aller.
Jean Charest :
Permettez-moi de juste vous donner les faits, parce qu’on a fait quand même des efforts très importants depuis les dernières années. 92% des Québécois sont opérés dans un délai de 6 mois, 80% dans un délai de trois mois, 98% des gens qui se font traiter pour le cancer le sont dans un délai de 4 semaines, Mme Marois, quand elle était là on le sait, envoyait des patients se faire traiter aux États-Unis. On a engagé plus de médecins, on n’a pas juste engagés, mais on forme plus de médecin, on forme le maximum, on a même ouvert deux facultés de médecine, on forme plus d’infirmières. On traite davantage, puis on aide davantage, les personnes aînées. Mais vous, M. Dumont, expliquez-moi une chose, parce que vous parlez du privé en santé, et quand vous parlez du privé en santé, puis en même temps des services, vous proposez de couper deux milliards de dollars de dépenses gouvernementales. Quand on pense que 75% des dépenses c’est la santé, l’éducation, puis les familles, vous allez couper où, M. Dumont? S’il y a quelqu’un qui à mon avis en ce moment fait peur aux Québécois, M. Bureau, qui fait littéralement peur aux Québécois, c’est vous. Quand vous proposez de couper deux milliards de dollars sans nous dire où, dites-nous, M. Dumont, à quel endroit, quels services, que vous allez couper, quand 75% des dépenses, c’est la santé, l’éducation, la famille, où vous allez couper?
Mario Dumont :
On en reparlera dans le bloc sur l’économie, non je veux rester sur la santé parce que c’est important. Vous ne croyez pas à ça, vous, un système mixte, c’est drôle, votre ancien ministre de la Santé, quand il a été sorti du carcan libéral, la première chose qu’il a faite, c’est qu’il a dit qu’on a avait besoin du privé pour complémenter le public, pour donner des soins de santé dans des délais qui ont du bon sens, puis il est allé travailler lui-même dans le secteur public. Vous ne pouvez pas nous dire que la santé s’est améliorée, dans le temps de Mme Marois, on attendait 16 heures à l’urgence, maintenant c’est 16 heures et demies.
Jean Charest :
Permettez-moi, M. Bureau, de vous dire d’abord que premièrement le Parti libéral du Québec a toujours défendu un système de santé public à l’intérieur duquel le privé joue un rôle, on a toujours fait ça d’une part. Vous avez affirmé pendant la campagne, vous, que vous êtes en faveur du privé parce que c’est comme aller au restaurant. Mais je regrette, on ne choisit pas quand on est malade, on ne choisit pas quelle maladie on a. Quand vous dites ça, quand vous affirmez ça vous faites preuve de votre insensibilité quand vous comparez le système de santé à un voyage au restaurant.
Jean Charest :
Madame Marois, vous avez fait des déclarations qui ont été très étonnantes pendant la campagne électorale, parce qu’on reconnaît aujourd’hui que s’il y a une pénurie de médecins, d’infirmières, de technologues dans le système de soins de santé, c’est en grande partie suite à vos décisions à vous. Votre décision de mettre à la retraite 1500 médecins, 4000 infirmières, 1800 infirmières auxiliaires, des technologues dans le système des soins de santé. Vous avez déclaré il y a quelques jours que vous recommenceriez, que vous ne regrettiez pas, après ça vous changez d’idée pour dire « je ne regrette pas, mais je recommencerais pas », après ça vous avez dit « je recommencerais pas ». Ce que j’ai trouvé étonnant, c’est que vous ne reconnaissiez pas aujourd’hui l’impact que ça a eu sur les patients. Il y a des gens qui malheureusement ont souffert de cette décision-là, et le moins auquel on aurait pu s’attendre, c’est que vous puissiez reconnaître que votre décision, des mises à la retraite, ça a eu des conséquences jusqu’à aujourd’hui. Ça prend 10 minutes mettre à la retraite un médecin spécialiste, on le sait, ça prend 10 ans en former un autre, et malheureusement, on vit encore avec les conséquences de ces décisions là aujourd’hui.
Pauline Marois :
M. Charest, M. Charest, jamais je ne recommencerais ça. Mais cependant, il va falloir que vous ayez un petit peu de mémoire. Quand on est arrivé au gouvernement, on avait 6 milliards de déficit qu’un gouvernement du parti libéral nous avait laissé, et vous vous applaudissiez à Ottawa M. Chrétien qui nous coupait 3 milliards de dollars. Ça là, ce qu’on a fait en arrivant, on a sauvé le système de santé. Alors là, votre cassette M. Charest, ça suffit. Ça fait 6 ans que vous êtes là. Les infirmières, elles sont parties depuis 10 ans, elles auraient 70 ans maintenant. Les médecins, ils en auraient plus parce qu’ils étaient beaucoup plus âgés lorsqu’ils ont quitté. Moi, M. Bureau, j’ai un projet pour le Québec, j’ai des mesures concrètes à présenter pour aider les citoyens et citoyennes du Québec. Je veux qu’ils aient accès à un médecin de famille, que chaque personne puisse avoir accès à un médecin de famille.
Jean Charest :
Permettez-moi, Madame Marois, d’abord je constate que vous ne reconnaissez pas le tort que ça a causé à des milliers de personnes. Rappelez-vous quand vous aviez envoyé des patients se faire traiter pour des cancers au États-Unis. Permettez-moi, vous parlez du fédéral, quand le fédéral a coupé, j’ai été le premier à le dénoncer, c’est votre gouvernement qui a dit qu’il était d’accord avec les coupures du fédéral, Lucien Bouchard avait dit ça en 1997. En plus, Jacques Plamondon, qui était recteur de l’Université du Québec à Hull,
Pauline Marois :
Et militant libéral.
Jean Charest :
Non non, il n’est pas militant chez nous. Il a reconnu, a dit que vous aviez imposé cette décision là, que c’était un abus de pouvoir, et ce n’est pas vrai que les infirmières auraient 70 ans, vous les avez mis à la retraite à l’âge de 50 ans, Mme Marois.
Pauline Marois :
Monsieur Charest, Monsieur Charest, vous n’auriez pas envoyé les patients aux États-Unis? Vous les auriez laissés mourir sur une liste d’attente?
Jean Charest :
Je les aurais traités au Québec les patients, Mme Marois, j’aurais traités les Québécois au Québec.
Pauline Marois :
M. Charest, vous avez promis mer et monde, votre bilan est un véritable fiasco. On attend 4 heures de plus dans les Laurentides dans les urgences, il y a 31 000 personnes qui sont en attente dans un délai de plus de 6 mois, vous avez promis mer et monde, comment peut-on vous croire maintenant?
Jean Charest :
Mme Marois, j’aurais traité les patients au Québec, c’est au Québec qu’on devrait traiter les patients.
Pauline Marois :
Merci beaucoup M. Bureau. Alors moi, vous le savez, je suis d’accord avec un système public. Je trouve que dans le système de santé il y a déjà trop de privé. En fait c’est 30% de nos activités actuellement qui se passent dans le privé. Vous, vous proposez un système mixte. Vous proposez plus de privé en santé. Mais quand vous proposez un système mixte, vous dites, les médecins qui pratiquent dans le système public vont maintenant aller pratiquer dans le système privé. Évidemment, à ce moment là, ça va priver nos familles de médecins de famille. Mais surtout, ça va amener les gens à pouvoir devancer les listes, passer par dessus les autres, et à obtenir des services en fonction tout compte fait de l’épaisseur de leur portefeuille.
Mario Dumont :
C’est pas exactement la proposition, d’ailleurs, le député de La Peletrie, Éric Caire, a déposé un projet de loi, qui vise exactement à éviter ce que vous dites, à assurer que tous les médecins vont faire d’abord leur pratique dans le système public, protéger l’offre, protéger les services à l’ensemble de la population, que tout ce qui est privé doit être un surplus, c’est des services de plus, des services supplémentaires, des gens de moins sur les listes d’attente, des gens de plus qui sont soignés. Puis le projet de loi en question notre projet, notre solution, a obtenu l’approbation de la Fédération des médecins résidents, la Fédération des médecins omnipraticiens, la Fédération des médecins spécialistes, je pense pas que tout ce monde là veut détruire le réseau public, je pense que ces gens là ont compris qu’une place intelligente au privé, pour complémenter le public, ça fait plus de services à plus de gens, puis tout ce que je note, vous vous êtes chicanés longtemps sur qui a fait pire dans le passé, mais l’un et l’autre là, vous avez le même système, pas de solutions nouvelles, on attend 16 heures et demies à l’urgence, on va attendre, si on continue dans le même modèle, on va attendre 17 heures l’année prochaine, c’est là qu’on s’en va.
Pauline Marois :
Moi, M. Dumont, je ne proposerai pas des solutions miracles comme celles qu’a proposées M. Charest et qui n’ont strictement rien donné. Je propose des solutions raisonnables, responsables. Je crois que nous avons suffisamment de médecins pour être capable d’offrir un médecin à chaque personne qui en a de besoin, qui va pouvoir faire le suivi des gens. Et si effectivement on les envoie dans le privé, on n’en aura pas suffisamment pour faire ce qui est normal et que l’on devrait faire. Parce que si on prend soin des gens, on va pouvoir mieux les suivre. Ça va être plus intéressant pour un médecin de famille de suivre ses patients, et surtout à ce moment là, ça va permettre d’éviter que les gens se retrouvent dans les urgences. Je crois moi que c’est une solution beaucoup plus pertinente et beaucoup plus intéressante que d’ouvrir le système privé. Le système public, cependant, pourrait être beaucoup plus efficace et moi je crois qu’il y a du travail à faire ce côté-là, mais pas d’ajouter plus de privé.
Mario Dumont :
Je vous arrête, je vous arrête parce que le système public, vous l’avez géré, puis il n’est pas devenu plus efficace à ce moment là. Mais le privé, c’est aussi des coopératives de santé, c’est des gens localement qui se donnent des services. Je sais que vous ça vous fait peur parce que vous c’est les vieux modèles, la bureaucratie, la grosse pyramide de la bureaucratie. Tout ce qui est en dehors de ça, les coopératives, gérer localement, bien nous ça nous plaît, nous on pense qu’elle est là, la solution.
Jean Charest :
Je peux-tu, je peux-tu, pour la période de discussion, je peux-tu proposer qu’on parle de ce qu’on propose? Moi ce que je propose pour le 8 décembre prochain dans le domaine de la santé. Nous aussi on veut pouvoir proposer des choses. ce qu’on propose, c’est de former plus d’infirmières, entre autres on propose de donner un boni de 3000$ par année aux infirmières bachelières techniciennes pour les trois premières années, pour bien bien bien les enraciner dans la profession, 2000$ pour celles qui sont des infirmières auxiliaires, on veut donner 8000$ à celles qui ont 35 années de service et plus pour qu’elles puissent, qu’elles soient intéressées à rester dans la profession, il faut plus de groupes de médecine familiale, il faut former plus de médecins, c’est ce que nous faisons, en ouvrant les vannes pour la formation dans les facultés de médecine, c’est ce que nous devons faire, on veut plus de recherche dans le domaine du cancer, nous croyons M. Bureau, qu’il y a là des mesures qui sont très concrètes…
Pauline Marois :
M. Charest, M. Charest, avec le fiasco que vous avez laissé en santé, vous n’avez même pas été capable de construire un hôpital, mais on paie 100 millions de dollars actuellement pour du temps supplémentaire aux infirmières, on va chercher les infirmières dans les agences. M. Charest, c’est une chose que de donner des primes, c’est une autre chose que de respecter les gens qui sont dans le milieu de la santé, que de leur offrir des conditions de travail intéressantes.
Jean Charest :
Mme Marois, Mme Marois, permettez-moi de répondre…
Sincèrement, Mme Marois, vous êtes la personne la plus mal placée au Québec pour affirmer une chose pareille, d’abord, pour la raison suivante. Non seulement vous avez fait les mises à la retraite, vous avez envoyé les gens à la porte de sortie, mais en même temps vous avez coupé et bloqué la porte d’entrée de la formation. Il n’y a pas une place au monde où on a fait ce que vous avez fait, Mme Marois.
Pauline Marois :
Là vous mentez M. Charest. M. Bureau, M. Bureau.
Jean Charest :
Et la preuve c’est qu’on vit encore avec les conséquences de vos décisions aujourd’hui. Vous êtes très mal placée, Mme Marois, pour faire la leçon à qui que ce soit.
Pauline Marois :
M. Charest, ça fait 6 ans que vous êtes au gouvernement, vous aviez promis mer et monde, comment les gens peuvent-ils vous croire? Mettez votre cassette dans la machine, M. Charest, ça suffit!
Jean Charest :
Mme Marois, ça prend combien de temps former un médecin, combien de temps…
Pauline Marois :
C’est moi qui les ai augmentés les facultés de médecine M. Charest.
Mario Dumont :
C’est un gros travail de départager qui a fait le pire, qui a fait pire dans le passé, je veux qu’on parle du présent. Aujourd’hui là, à l’heure où on se parle, dans les hôpitaux pour enfants, à Montréal, c’est quand même incroyable, les hôpitaux pour enfants, il y a 5400 enfants qui sont en attente, il y en a la moitié, 2700, pour lesquels le délai médical est dépassé. 2700, la moitié. Ça fait, vous pouvez bien blâmer l’ancien gouvernement, ça fait 6 ans, vous avez entre vos mains les outils du pouvoir. Les gens sont plus capables de tolérer que ça se détériore. Ce que je viens de vous dire, c’est 30% de plus, pour les enfants c’est 30% de plus que l’année passée, on va dans la mauvaise direction, ça se détériore, qu’est-ce que vous allez faire?
Jean Charest :
Je veux répondre avec des faits. Parce que quand 92% des gens se font opérer dans un délai de 6 mois, 80% dans un délai de trois mois et 98% des gens qui ont un cancer toutes tendances, tout le monde compris, se font traiter dans un délai de 4 semaines. Le plus gros problème que nous vivons dans le système de soins de santé là, c’est les pénuries de médecins, d’infirmières, de technologues. Vous êtes d’accord avec moi là-dessus? C’est le plus gros problème. Expliquez-moi une chose, M. Dumont, comment pensez-vous que votre solution à vous de faire plus de privé va s’appliquer alors que le problème de fond, peu importe qu’il y ait du privé ou du public, c’est qu’il manque des médecins, des infirmières, des technologues, en bonne partie à cause de Mme Marois, d’une part.
Pauline Marois :
M. Bureau, je n’accepte pas, s’il-vous-plaît.
Jean Charest :
Deuxièmement, expliquez-nous, expliquez-nous comment traiter un enfant c’est comme faire un voyage au restaurant, parce que vous dites que le privé dans la santé c’est comme aller au restaurant.
Mario Dumont :
Donc, ce que j’entends, c’est que des solutions pour les enfants, vous n’en avez pas. Pour ce qui est de la nôtre, vous dites « on manque de médecins ». Juste dans les dernières années, des résidents, des universités du Québec, qui ont choisi d’aller pratiquer ailleurs, il y en a au-dessus de 160. Ça c’est des médecins qu’on n’aura jamais. Pourquoi? Parce que dans votre système, dans son système, les gens ils savent qu’ils ne pourront pas travailler, ils savent qu’ils vont avoir accès à une salle d’opération une journée ou deux par semaine. Ils veulent en faire plus, ils veulent soigner plus de monde. La façon qu’ils trouvent de faire ça, c’est de quitter le Québec. On a plein de nos médecins qui sont en Ontario, on en a plein aux États-Unis, non seulement je pense qu’on pourrait garder nos futurs médecins comme il faut, je pense qu’on pourrait même en ramener qui ont quitté, si on avait un système qui fonctionne, qui soigne le monde. Mais à Ste-Justine, pour les hôpitaux pour enfants, je n’ai pas entendu le début du commencement de votre solution, ça se détériore.
Pauline Marois :
M. Bureau, depuis le début de la campagne, M. Charest s’essuie les pieds sur moi. Il est là depuis 6 ans, les décisions qui ont été prises il y a 10 ans n’ont plus d’impact maintenant. C’est son bilan qui est en cause; quand il dit qu’il a traité plus de gens, il y en a 31 000 qui attendent sur des listes d’attentes depuis plus de 6 mois. Les gens attendent plus de 4 heures de plus, 5 heures de plus dans les urgences, en Outaouais, dans les Laurentides, allez dont leur dire que vous avez fait des choses extraordinaires en santé M. Charest.
Jean Charest :
Mme Marois, je peux tu vous poser une question? Si tout ça c’est vrai puis c’est senti, pourquoi aujourd’hui vous dites que vous ne recommenceriez pas les décisions que vous avez prises?
Pauline Marois :
C’est une chose de pas recommencer, mais c’est une chose d’avoir sauvé le système de santé, vous vous l’avez détérioré, vous n’avez pas répondu aux besoins des Québécois et des Québécoises, c’est un fiasco.
Jean Charest :
Mme Marois, Mme Marois, Mme Marois, Mme Marois, pendant cette campagne-ci vous avez affirmé une journée « je recommencerais du jour au lendemain ». Ça tout le monde en a pris bonne note parce que s’il y a quelque chose qu’on ne veut pas le 8 décembre c’est vous donner la chance de recommencer.
Pauline Marois :
M. Charest est pas capable de défendre son bilan, donc il retourne dans le passé, c’est quoi votre bilan, M. Charest?
Jean Charest :
Là vous dites que vous ne recommenceriez pas, ça prend 10 minutes former, ça prend 10 minutes mettre à la retraite un médecin pédiatre, ça prend 10 ans former, si vous croyez le contraire, dites-le aux gens, aux Québécois ce soir du contraire, on vit depuis 10 ans avec ces mauvaises décisions.
Mario Dumont :
Que l’ancien gouvernement a été mauvais, tout le monde le sait, ils l’ont jugé, ils l’ont mis dehors en 2003. Vous en 2003, vous avez rédigé un programme, vous avez travaillé, vous avez écrit un programme, vous avez regardé les Québécois dans les yeux avec ce programme, vous avez dit, je promets d’éliminer l’attente, vous saviez toutes les gaffes qu’ils avaient faites, c’était toute faite, vous avez écrit un programme, vous avez promis aux Québécois « je vais éliminer l’attente » aujourd’hui l’attente elle s’est allongée, il y a 4000 patients de plus que l’année passée qui attendent hors délai. Le temps d’attente à l’urgence s’allonge, pour les enfants, pour les enfants, vous n’avez pas le début du commencement d’une réponse. Les gens sont tannés, les gens sont tannés des blâmes à l’ancien gouvernement, ils veulent que le premier ministre du Québec s’occupe de sa population, que le premier ministre du Québec s’en occupe.
Jean Charest :
Oui, ben à Ste-Justine il y a un projet très important, de quoi, de 400 millions de dollars de rénovations justement pour pouvoir mieux traiter, vous vouliez une réponse, en voilà une, on fait des investissements vous faisiez pas, vous parliez d’hôpitaux tantôt Mme Marois, vous avez fermé 7 hôpitaux au Québec, alors vous pouvez bien parler d’hôpitaux, mais cela étant dit, il y a 50 000 opérations de plus par année au Québec. Les gens, on a réinvesti de manière massive. Au moment où Mme Marois était là, ils ont frappé un fond de 399 places en médecine, on est rendus à 772, avec deux nouvelles facultés de médecine, 98% des Québécois pour les cancers sont traités dans les délais, avec Mme Marois on les envoyait aux États-Unis.
Pauline Marois :
M. Charest, M. Charest n’a rien d’autre à dire. Il blâme l’ancien gouvernement pour son incompétence à régler des problèmes alors qu’il avait pris des engagements murs à murs. M. Charest, c’est votre bilan qu’on évalue aujourd’hui.
Question :
N’ayant pas moi-même de médecin de famille, j’aimerais savoir quelles seront vos mesures concrètes et à court terme pour faciliter l’accessibilité à un médecin de famille?
Jean Charest :
Former plus de médecins, puis dans les facultés de médecine nous voulons qu’il y ait davantage de jeunes qui sortent en médecine de famille, on va donc leur donner plus de temps dans ce domaine là. Deuxièmement, on va augmenter le nombre de groupes de médecine familiale jusqu’à 300 pour traiter un million de Québécois de plus.
Mario Dumont :
Ben, oui, faut former plus de médecins, mais faut avoir un système qui est stimulant, qui est pas un carcan, qui est pas un fardeau, qui les garde chez nous, qui leur enlève le goût de quitter pour l’étranger. Puis, faut qu’il y ait moins de verrous, moins de cadenas dans le système, autoriser des coopératives de santé, ça fait peur au gouvernement, faut que chaque médecin ait un maximum de moyens pour pratiquer plus, pour soigner plus de gens, et malheureusement, le vieux système dans lequel ils travaillent, ne livre pas cette marchandise là.
Pauline Marois :
C’est un nouveau système, nous avons mis en place des groupes de médecins de famille, et je crois que si nous leur offrons des conditions de pratique où ils pourront suivre régulièrement leurs patients, où la majorité des tâches qu’ils vont avoir à accomplir vont être d’offrir des services aux malades qui se présentent chez eux, sans avoir à faire un certain nombre d’autres activités dans d’autres institutions, à l’hôpital ou ailleurs, à ce moment-là il y aura une stabilité, et je crois moi qu’avec les propositions que nous faisons, on va réduire les temps d’attente dans les urgences, et on va permettre aux Québécois d’être mieux suivis, de pouvoir avoir une meilleure qualité de vie et une meilleure santé. C’est possible.
Question :
Je suis aidant naturel depuis 1989. J’ai dû laisser mon emploi, j’ai même perdu ma maison pour m’occuper de ma femme et de mon fils atteints d’ataxie. Pensez-vous un jour offrir un salaire pour nous aider et nous valoriser plutôt que l’assistance-emploi? S’il-vous-plaît, aidez-nous.
Mario Dumont :
C’est une bonne question, je voulais justement qu’on en parle absolument des aidants naturels. Dans le dernier budget, qu’on a appuyé dans un gouvernement minoritaire, on a appuyé le gouvernement, c’était une des demandes de l’ADQ, on a arraché une dizaine de millions pour les aidants naturels. Maintenant, ce n’est pas assez, et dans cette campagne on a proposé exactement ça. Plus de crédits d’impôt, un chèque pour les aidants naturels, des gens qui donnent leur vie, puis il faut saluer le courage de Mme Chloé Ste-Marie, qui a brassé le Québec là-dessus. Puis je pense que c’est un beau sujet, où ce soir les trois là, on pourrait s’entendre et se dire quand on va revenir à l’Assemblée nationale, on va travailler ensemble, régler enfin le cas des aidants naturels au Québec.
Jean Charest :
On veut tous aider les aidants naturels. Concrètement, nous, on vient de lancer avec la fondation Gagnon un programme de 200 millions de dollars sur 10 ans justement pour venir en aide aux aidants naturels, pour les appuyer, les supporter dans ce qu’ils font, pour qu’ils puissent justement profiter d’un appui. La deuxième chose qu’on propose, c’est de prolonger de 10 à 15 jours le nombre de congés qu’une personne peut prendre, sans solde, pour justement venir en aide à un membre de sa famille. Concrètement, M. Bureau, ça c’est une chose qu’on pourrait faire, très rapidement, qui viendrait justement appuyer, appuyer ceux qui sont des aidants naturels.
Pauline Marois :
Je suis d’accord qu’il faille soutenir les aidants naturels et nous pouvons sûrement faire front commun ensemble. La différence, c’est que M. Charest promet des choses, il ne le fait pas. Moi, ce que je m’engage à faire, je vais le faire. Les aidants naturels ont besoin d’être soutenus. On a besoin surtout d’aider les personnes à domicile, les personnes handicapées, les personnes âgées. On fait référence à une personne handicapée; il faut leur offrir des soins, de l’aide à domicile, on a prévu augmenter les budgets en ce sens là dans notre prochain gouvernement. Et il faut mieux reconnaître les aidants naturels. Oui, leur reconnaître des crédits d’impôts, mais plus que ça. Je suis d’accord avec la personne qui nous interpelle. Sans que ça aille jusqu’à un salaire, une aide supplémentaire.
Question :
On peut imaginer que la crise économique ait une incidence sur la criminalité. Est-ce que de votre point de vue c’est quelque chose qu’il faut penser?
Mario Dumont :
Ben, d’abord, moi je ne fais pas le lien. Je pense que ce n’est pas automatique, une période économique, plus de criminalité. Je pense qu’il faut s’occuper mieux de la criminalité, nous on a proposé d’avoir plus de policiers, mais ce que je veux dire là-dessus, nous on pense que les personnes qui perdent leur emploi, les personnes qui sont sans emplois, il faut les remettre au travail, on l’a dit d’ailleurs, je l’ai dit tout à l’heure, pour les assistés sociaux par exemple qui sont aptes au travail. Il y a peut-être des problèmes économiques qui s’en viennent, mais partout encore aujourd’hui c’est des entreprises qui disent nous embauchons, nous embauchons, ce n’est pas normal qu’il y ait 136 000 assistés sociaux aptes au travail qui, qu’on n’accompagne pas dans une remise à l’emploi, alors qu’il y a des gens dans la rue d’à côté, qui se lèvent de bonne heure, qui se lèvent de bonne heure le matin puis qui travaillent fort. Il y a une justice à réveiller.
Jean Charest :
On a mis en place un programme comme « prime au travail »; depuis qu’on est au gouvernement, il y a 64 000 personnes de moins à l’aide sociale, 64 000, M. Bureau. Ça c’est l’équivalent d’à peu près la ville de St-Jérôme. Alors il y a des mesures qui marchent, la preuve c’est qu’on a réussi à le faire, maintenant on doit investir davantage aussi dans les gangs de rue, on l’a fait, on a fait des investissements avec la Ville de Montréal, mais quand on dit ajouter plus de policiers, attention, le Québec, avec probablement la Saskatchewan, c’est l’endroit au Canada où il y a le plus de policiers par capita. Il faut investir au bon endroit, il faut combattre la pauvreté, il faut combattre le décrochage scolaire, faut tendre la main, faut aller vers ceux qui en ont le plus besoin, et c’est la meilleure façon d’éviter et de prévenir la criminalité.
Pauline Marois :
M. Charest a sûrement raison qu’il faut combattre le décrochage scolaire, le problème c’est qu’avec votre gouvernement il a augmenté plutôt que de se réduire. Votre question, c’était sur la sécurité publique. Vous savez, le gouvernement, un gouvernement du Parti québécois entre autres a fait beaucoup pour aider les jeunes contrevenants. Vous savez qu’on a une loi ici qui est beaucoup plus orientée vers la prévention. Je crois que ce que nous devons faire, et ce que je propose de faire, c’est qu’on aide davantage les organismes qui prennent en charge, qui vont à la rencontre des jeunes qui vivent dans la rue des situations difficiles. La situation économique, elle n’augmente pas nécessairement la criminalité, je ne suis pas d’accord avec ça. Mais cependant, elle augmente les situations de détresse. Et là, il faut être capable de pouvoir soutenir ces gens-là, soutenir d’abord par de la formation, de la réinsertion, par de l’aide directe. Oui, dans certains quartiers de Montréal c’est difficile, on les voit les jeunes de rue. Cependant, il faut aider ces quartiers là, pour avoir plus d’infrastructures, dans le domaine du sport, dans le domaine de la culture, dans le domaine de l’action communautaire.
Finances publiques et défis économiques
Question du citoyen :
Je suis retraité. Mes revenus sont limités à un petit fond de pension de compagnie, de rentes du Québec réduites, et surtout, de fonds découlant de RÉER accumulés sur une période de 45 ans de travail, et qui est taxé de 31 à 40 pourcents. Ces fonds ont été réduits depuis 2008 dû à l’effondrement des marchés boursiers. Qu’est-ce que vous allez faire pour ma famille et moi?
Jean Charest :
C’est une situation mondiale, et ça affecte tout le monde. D’abord, d’emblée je vous dirais ceci, on vient d’augmenter de 1500$ à 2000$ l’exemption de revenu de retraite. Ça va affecter 50 000 personnes, et c’est je pense 47 millions de dollars, ça va donc aider monsieur. En plus, on a proposé nous une mesure où le premier 10 000$ de revenu d’une personne par exemple de 65 ans qui choisit de travailler, parce qu’il veut, parce qu’il a la passion du travail, soit pas imposable, de manière à ce qu’on puisse lui donner ce choix-là si elle choisit d’y être. Pour ce qui est des RÉER, on veut prolonger de 71 à 73 ans l’âge où on doit le convertir, justement parce que le mouvement boursier va changer. Comme Mme Marois disait à quelqu’un vendredi dernier, il faut voir ça sur une longue période de temps. Il faut faire ses changements-là pour permettre aux gens de pouvoir bien bénéficier de leur retraite.
Pauline Marois :
Je pense qu’effectivement, il faut pouvoir aider ces gens-là à passer au travers, ça n’a pas de bon sens qu’ils voient leurs revenus s’effondrer. Il y a des mesures qui peuvent être prises à l’aide, à partir de nos lois concernant les régimes complémentaires de retraite, pour ne pas obliger de couvrir certains déficits pendant un temps, de telle sorte que les sommes auxquelles monsieur a droit, il puisse continuer de les recevoir, que, une fois qu’on soit passé à travers la tempête, qu’on puisse corriger la situation sur ces régimes-là. Ce serait complètement irresponsable de laisser des gens qui sont aux prises avec les situations comme celle que monsieur décrit. Mais cependant, ce qu’il nous envoie, ce qu’il nous fait, c’est un cri au secours, et on sait qu’il y en a d’autres qui sont inquiets par rapport à ce qui se passe à la Caisse de dépôts et de placements du Québec, je suis certaine qu’on va en parler tout à l’heure.
Mario Dumont :
Moi, M. Provost, il y a beaucoup de gens qui vont écouter la réponse, parce qu’il y a beaucoup de retraités qui sont comme vous. Je vais vous fournir une réponse précise. Vous m’avez entendu, dans les remarques d’introduction, dire on veut couper dans les dépenses du gouvernement pour redonner l’argent à la classe moyenne. Dans ce plan là, il y a une mesure qui vous touche directement, il y en a une qui touche les intérêts sur une hypothèque, pour les gens qui ont une hypothèque à payer, puis il y a une autre mesure, qui est une exemption d’impôts de 5000$. Le premier 5000$ des gens qui vivent d’un régime de RÉER, ou d’un régime de cotisations déterminées, d’un régime de pension, non-imposable. Alors ça là, c’est de l’argent, directement, de plus dans vos poches, parce que nous c’est comme ça qu’on voit la vraie solution à la crise financière, on l’empêchera pas la crise, on veut protéger notre classe moyenne, c’est ça qu’on peut faire.
Jean Charest :
Bon d’abord, l’enjeu de la campagne évidemment c’est l’économie, puis à qui on doit faire confiance. Mais sur la question de l’économie, l’enjeu principal c’est de créer de l’emploi, donner la priorité à l’emploi. Soutenir le revenu c’est important là, je ne dis pas que ce n’est pas important M. Bureau, mais si on ne soutient pas l’emploi, la meilleure façon d’aider quelqu’un c’est d’avoir un chèque de paye. Alors on fait quoi pour ça? Un programme d’infrastructures, un programme contre lequel Mme Marois et M. Dumont ont voté en passant, qu’on fait passer de 31 milliards à 40 milliards de dollars. Il y a également là-dedans un programme de rénovation domiciliaire, parce que moi je suis contre le programme de Mme Marois et de M. Dumont qui veulent faire de l’endettement hypothécaire, ça c’est le virus américain. On veut aussi faire de l’investissement au niveau énergétique, pour créer des emplois dans les régions du Québec, et soutenir le revenu des gens. Mais au-delà de la période de tempête économique, on pense qu’on doit voir plus loin, on doit aller au-delà, pour justement propulser le Québec vers une période de prospérité.
Mario Dumont :
Monsieur Charest, d’abord je veux vous dire, votre programme de rénovation domiciliaire, je trouve ça intéressant. Je trouve que c’est une bonne idée pour combiner justement notre politique, pour les gens qui ont une hypothèque à payer, dans une situation financière difficile, pour bien des ménages, au niveau de la construction, au niveau de toute cette industrie-là fondamentale, la combinaison des deux, on aurait quelque chose d’intéressant entre les mains. Mais je pense que, je comprends là que vous parlez d’un plan économique, plan que le Journal de Montréal a pas mal décortiqué hier en voyant que c’était des faux chiffres, puis des faux projets, puis qu’il y avait rien qui était réel là-dedans.
Jean Charest :
C’est faux, ça.
Mario Dumont :
Mais ce dont je veux vous parler, c’est de ce dont les Québécois ont vécu de terrible ce matin. Parce qu’à Toronto, à Toronto ce matin dans le journal, les gens ont su avant les Québécois, qu’il y avait eu des ventes d’actifs importants à la Caisse de dépôts, et que les pensions des Québécois étaient menacées. Les gens, les Québécois, qui payent à toutes les deux semaines leur Régie des rentes du Québec sur leur paye, 20 piastres, 30 piastres, 40 piastres, à Toronto ce matin ils ont su que nos pensions étaient menacées.
Jean Charest :
Monsieur Dumont, permettez-moi d’abord de vous dire, je suis content que vous appuyiez mon programme de rénovation domiciliaire, je pense que c’est une bonne idée, mais je suis pas d’accord avec votre programme à vous puis à Mme Marois d’endettement hypothécaire, c’est exactement la source du problème aux États-Unis. C’est ça qui a causé la crise financière, une des causes de la crise financière internationale
Mario Dumont :
C’est les spéculateurs qui l’ont créée.
Jean Charest :
C’est le fait, permettez-moi de répondre, c’est le fait qu’on a encouragé les gens à s’endetter sur le plan hypothécaire. Maintenant, sur la question de la Caisse de dépôts et de placements du Québec, je sais que vous voulez en parler, beaucoup, sauf que la Caisse de dépôts et de placements du Québec, elle est indépendante du gouvernement, et elle doit politiquement demeurer indépendante. Là, ce soir, là, je sais que vous allez vous adonner là dedans beaucoup, parce que vous pensez, mais reconnaissez, M. Dumont, il y a peut-être juste vous et Mme Marois en ce moment au Québec, qui proposent que la Caisse de dépôt rende publics ses rendements, alors que tous les experts, tous les experts, disent exactement le contraire de vous.
Mario Dumont :
M. Charest, M. Charest, vous savez très bien, M. Charest, je vous arrête…
Vous savez très bien que ce matin, à Toronto, on annonçait que les pensions des Québécois étaient menacées, alors que ceux qui payent.
Jean Charest :
C’est faux ça M. Dumont.
Mario Dumont :
Non, que ceux qui payent à Québec vous leur avez jamais dit la vérité sur le régime des rentes du Québec.
Pauline Marois :
Merci beaucoup, M. Bureau. On aura l’occasion de revenir sur la Caisse de dépôts et de placements parce que je suis complètement en désaccord avec vous, on vit une situation exceptionnelle, à situation exceptionnelle, il faut qu’il y ait des informations qui soient données aux Québécois pour les rassurer. Mais votre bilan là, M. Charest, en matière économique, ce n’est pas un très beau bilan. 130 000 emplois manufacturiers de perdus, 30 000 emplois dans la forêt de disparus. La croissance économique canadienne a été à 2,7% pendant que celle du Québec a été à 1.9%. Qu’est-ce que vous répondez aux travailleurs là, qui sont à Boisaco, dans La Mitis, qu’est-ce que vous répondez aux gens du Saguenay-Lac-St-Jean? On a perdu des emplois manufacturiers qui étaient rémunérés à 40, 45$ de l’heure, pour qu’ils aillent vers des emplois à 25 et 15$ de l’heure.
Jean Charest :
Mme Marois, Mme Marois, vous savez très bien que toute la crise manufacturière, ou la crise forestière, elle est en Amérique du Nord, puis elle est partout. On aurait beau faire à semblant que c’est juste au Québec, ce n’est pas juste au Québec. Mais on a mis sur pieds de mesures justement pour augmenter le revenu disponible des familles nous. À un point tel où une jeune famille au Québec de la classe moyenne gagne en moyenne 6 000$ de plus par année grâce à nos mesures que la moyenne canadienne. Ça c’est un résultat tangible qui va directement dans les poches des jeunes familles et des contribuables. On a même proposé des réductions d’impôts pour lesquelles vous et M. Dumont avez voté contre, des réductions d’impôts pour la classe moyenne. On a mis sur pieds des mesures pour venir en aide aux travailleurs forestiers, on a mis sur pieds des mesures justement, puis on en propose, pour venir en aide aux travailleurs autonomes dans le secteur forestier, on a mis sur pieds des mesures pour aider les industries également. Mais je peux vous dire que nos mesures ont donné des effets justement dans les régions.
Pauline Marois :
Vos plans, vos plans, M. Charest, il y en a eu 6 dans le domaine forestier, vous avez annoncé un milliard 400 millions, puis il s’est rien fait. Vos plans n’ont pas fonctionné, M. Charest.
Jean Charest :
Mme Marois, ce n’est pas vrai ça, vous savez que c’est pas vrai.
Pauline Marois :
Vous annoncez des choses et vous ne livrez pas la marchandise, M. Charest. Vous aviez annoncé que le Québec était au 52e rang par rapport au niveau de vie en Amérique, par rapport aux autres États, allait passer au 30e. On a reculé, on est rendu au 55e rang. Moi, M. Bureau, j’en ai des idées à proposer pour le Québec, pour aider notre économie, et surtout aider nos travailleurs. Ce n’est pas vrai qu’on va endetter les gens davantage avec la proposition que nous faisons sur les hypothèques, M. Charest n’a pas compris notre proposition.
Jean Charest :
Bon, d’abord, le revenu disponible a augmenté plus rapidement qu’en Ontario dans les dernières années, en grande partie grâce aux mesures de notre gouvernement, Mme Marois. On a proposé un plan de 1,4 milliards, qui s’ajoute au plan de 600 millions et plus qu’on dépense dans le secteur forestier au Québec, ce plan-là a fonctionné, 800 millions ont déjà été dépensés. Le premier plan que vous avez déposé vous a été même dénoncé par la FTQ, Mme Marois. C’est ça le résultat de vos idées.
Mario Dumont :
Oui, ben, tout à l’heure j’ai eu l’occasion de dire que notre plan pour faire face à la crise financière, parce que il y a pas un gouvernement du monde qui va empêcher la crise d’arriver, tout ce qu’on peut faire c’est protéger notre classe moyenne, mais notre plan, on l’a bâti de la façon suivante. On a dit, on allait couper des dépenses au gouvernement, parce qu’on ne pense pas que l’argent pousse dans les arbres, il faut couper à des places pour redonner l’argent à la classe moyenne. Faut dire aux gens où on prend l’argent. J’ai regardé votre cadre financier, j’ai été très surpris, que vous annonciez pour l’année prochaine, l’autre année, un retour au déficit. Bon, vous allez me dire, M. Charest, c’est pire, c’est des déficits cachés, je reconnais qu’au moins vos déficits vous les annoncez, vous les mettez sur papier. Ma crainte à moi, c’est que en annonçant ça, vous gérez le gouvernement, vous annoncez en début d’année « feu vert au déficit », dans la machine gouvernementale, dans les ministères, ça va dépenser comme c’est pas possible, les gens vont dire « feu vert au déficit ». Vous pensez pas que, avec tous les efforts qu’on a mis pour arriver au déficit 0, puis vous en avez parlé beaucoup dans cette campagne-là, que de retourner au déficit ce n’est pas la bonne solution?
Pauline Marois :
S’il y a quelqu’un qui le sait, c’est bien moi. C’est qu’on hérite d’un déficit, M. Dumont. On hérite du déficit de Mme Jérôme-Forget et de M. Charest. Alors on ne va pas cacher la vérité nous aux gens, comme le fait M. Charest, et comme le fait sa Ministre des Finances. On part avec cette réalité-là, ils nous laissent un déficit. Et quand arrive une situation difficile au plan économique, vous le savez très bien M. Dumont, on ne peut pas couper dans l’aide sociale, on ne peut pas couper dans les programmes de formation, parce qu’au contraire on a besoin d’accompagner les gens qui vivent des difficultés, qui vont perdre des emplois. Il faut soutenir les entreprises, d’ailleurs dans le plan que je propose, je propose d’aider la classe moyenne. Le fait qu’on puisse retirer en crédits d’impôts sur le paiement d’intérêts de son hypothèque 1000$ par année pendant 2 ans, ça va soulager la classe moyenne. Aider nos entreprises à passer à travers la crise en supportant leur fond de roulement, je crois que ça va aider les entreprises. Vous savez, M. Dumont, la seule personne ici autour de la table, qui a déjà fait face à un ralentissement économique majeur, c’est moi, lorsque j’étais Ministre des Finances. Et le Québec a eu le record, le record de la création d’emplois, 130 000 emplois, de tous les temps. Nos décisions devaient pas être si mauvaises, M. Dumont.
Mario Dumont :
Ben, les gens dans le système de santé ne pensaient pas ça.
Pauline Marois :
Là, prenez pas la cassette de M. Charest, quand même, épargnez-moi ça!
Mario Dumont :
Je veux juste vous dire, Mme Marois, ce que moi je note là, c’est que vous avez fait 6 milliards et demi, plus 6.6 milliards de promesses. M. Charest, 7.8, oui 7.8 milliards de promesses. On dit aux gens « écoutez on est en crise financière », on ne coupe pas une cent à nulle part dans les dépenses du gouvernement, on annonce des milliards de promesses, c’est pas réaliste, puis, je vous le dit là Mme Marois, ce que ça va signifier, c’est moins d’argent dans les poches de la classe moyenne, vous allez le prendre quelque part, puis comprenez-vous que les gens sont tannés de payer, les gens de la classe moyenne sont tannés de payer, Mme Marois.
Pauline Marois :
M. Bureau, M. Bureau, je ne veux pas couper la parole. Alors, M. Bureau, nous allons équilibrer les finances publiques du Québec, comme nous l’avons toujours fait. On ne fera pas comme le gouvernement libéral qui nous a laissé un déficit, et c’est prévu dans notre cadre financier, nous sommes très responsables.
Jean Charest :
Ben je veux retourner aux propos de Mme Marois qui parle de déficit, parce qu’elle en a fait un grand cas, avec M. Dumont. Finalement le vérificateur général du Québec a confirmé nos chiffres, permettez-moi, le Parti québécois s’est opposé à la loi 85 qui permettait de replacer justement ces questions-là de finance publique. Et en plus, Mme Marois, vous affirmez aujourd’hui qu’il y a un déficit, vous avez laissé à notre gouvernement un déficit de 4,3 milliards de dollars et au mois de novembre 2002, je vais vous raconter l’histoire, au mois de novembre 2002, elle rencontre son Conseil des Ministres, c’est confirmé, et le caucus, elle les informe qu’il y a un déficit de 3 milliards de dollars, le mois de mars prochain, 4 ou 5 mois plus tard, elle se présente devant les Québécois, puis elle dit Mme Marois, mon budget est équilibré, voyons, ça a aucun sens, elle a légué à notre gouvernement un déficit de 4,3 milliards.
Pauline Marois :
M. Charest, M. Charest, vous dites vraiment n’importe quoi! Vous avez inventé un déficit, pour essayer de démontrer que vous étiez bons alors que vous aviez laissé un déficit, réel celui-là, de 6 milliards de dollars. Vous disiez que les familles québécoises
Jean Charest :
Est-ce que oui ou non vous avez dit à vos collègues qu’il y avait un déficit de 4.3 milliards de dollars, au mois de novembre 2002?
Pauline Marois :
Jamais de la vie! M. Bureau, M. Bureau! M. Charest, M. Charest, vous vous vantez d’avoir amélioré la situation économique des Québécois, vous avez, vous n’avez pas respecté votre engagement qui était de baisser les impôts d’un milliard de dollars par année, non seulement vous n’avez pas fait ça, vous avez augmenté les tarifs, de telle sorte que maintenant, aujourd’hui, en 2008, les Québécois ont 400 millions de moins dans leurs poches depuis que M. Charest est arrivé au gouvernement. C’est ça la réalité M. Charest, vous n’aimez pas ça, ça vous fait rire que les gens aient moins d’argent dans leurs poches?
Jean Charest :
Vos propos, Mme Marois, sont tellement loin de la réalité qu’ils me font sourire.
Mario Dumont :
Oui, si on a la dette qu’on a au Québec là, c’est parce qu’ils ont fait tous deux de jolis déficits. Mais ce que je veux vous demander M. Charest, vous avez dit que cette année le vérificateur général a dit que vous n’avez pas fait de déficit, vous l’avez interprété comme ça, la dette du Québec est de combien cette année?
Jean Charest :
Ça a doit être autour de, quoi, plus de 120 millions, 120 milliards pardon.
Mario Dumont :
148 milliards. Elle était combien l’année passée?
Jean Charest :
Bon, si on …
Mario Dumont :
141 et demi. 148 moins 141 et demi, ça fait 6 milliards et demi de différence. Donc vous nous dites « je n’ai pas fait de déficit », mais la dette est 6 milliards et demi plus élevée que l’année passée. Allez me chercher un comptable dans un bon petit dépanneur de quartier puis faites-lui expliquer ça.
Jean Charest :
M. Dumont, expliquez-nous une chose, parce que ça fait longtemps que les Québécois veulent savoir votre position. Vous dites que vous n’ajouteriez pas un sou de plus à la dette, alors que la dette, par rapport à notre économie, baisse, en termes de PIB, baisse, comme une hypothèque sur une maison qui baisse selon la valeur de la maison. C’est quoi votre position sur la dette? Est-ce que vous continuez de dire, M. Dumont, que vous n’ajouteriez pas un sou de plus à la dette? Qu’est-ce que vous allez couper dans les infrastructures? C’est-tu dans les écoles, les routes, ou dans les écoles ou les hôpitaux, que vous allez couper M. Dumont? Ça fait des années qu’on attend votre réponse là-dessus.
Mario Dumont :
Vous aurez pas besoin d’attendre longtemps, c’est dans nos solutions et notre programme [Jean Charest : Non ce n’est pas dans vos solutions. Ce n’est pas dans votre programme.] Oui c’est tout à fait là. On va réduire la dette de 10 milliards, on va réduire les intérêts sur la dette en vendant à des Québécois des actions d’Hydro-Québec, et plus que ça.
Jean Charest :
Et vous allez augmenter les tarifs. [Mario Dumont : Non, pas les tarifs là, ça c’est vous, vous vous mêlez.] Les tarifs d’Hydro-Québec c’est M. Dumont. Vous ne pouvez pas vendre Hydro-Québec si vous n’augmentez pas les tarifs, M. Dumont, c’est impossible.
Mario Dumont :
Ben, je conclu certainement, parce que nous, on veut réduire la dette, puis on veut surtout arrêter de faire des déficits, c’est pour ça qu’on a dit qu’on allait réduire les dépenses. Mais moi ce qui me fascine, vous avez construit un programme pour une élection, il y a pas une ligne, il y a pas un chapitre, il y a pas un paragraphe, de réduction de dépenses. Il y a 62 milliards de dépenses au Québec, vous vous avez regardé ça, vous avez dit, il y a pas une piastre de dépenses qu’on peut réduire, moi je m’explique pas ça.
Jean Charest :
Savez-vous pourquoi, parce qu’on est le gouvernement qui a le mieux géré la croissance des dépenses de programmes au Canada, le mieux. On a eu la meilleure performance depuis les 5 dernières années.
Pauline Marois :
M. Bureau, le gouvernement de M. Charest n’admet pas qu’il y a un déficit, la ministre des finances a voulu mettre ça sous le tapis. 5 milliards 800 millions de dollars. Cette semaine, on annonce qu’elle a présenté à l’Assemblée nationale un document truffé d’erreurs, pour faire croire aux Québécois que la situation économique allait bien
Jean Charest :
C’est faux ça.
Pauline Marois :
Maintenant, M. Charest, j’ai une question. Vous ne pouvez pas vous défiler ce soir. On a des inquiétudes au Québec vis-à-vis la Caisse de dépôts et de placements. Vous avez la responsabilité comme chef de l’État. C’est pas une petite entreprise privée là, ce n’est pas la CityBank, c’est notre bas de laine. Vous avez la responsabilité de dire la vérité aux Québécois, de vous assurer que l’information soit connue, c’est votre responsabilité comme chef d’État.
Jean Charest :
D’abord, je veux revenir, juste noter au passage, Mme Marois, que vous n’avez pas nié que vous avez informé vos collègues sur le fait que vous aviez un déficit, au mois de novembre 2002, de trois milliards. Maintenant, sur la Caisse de dépôts et de placements, tous les experts s’entendent sur le fait que la Caisse doit opérer indépendamment du politique, M. Bureau, et que la Caisse fait son rapport une fois par année. C’était comme ça dans le temps de Mme Marois. Ça fonctionnait comme ça au moment où elle était au gouvernement, pendant 9 ans. Ça va toujours fonctionner comme ça, parce que la Caisse, ses performances, ça se juge pas sur 10 jours, ni 10 mois, c’est sur 10 ans. Et la pire chose à faire, tous les experts le disent là, la pire chose à faire, ça serait de se rendre à ce que Mme Marois demande, M. Dumont, et de politiser la Caisse de placements et de dépôts du Québec.
Pauline Marois :
Non, personne, personne vous demande de politiser la Caisse, M. Charest, on vous demande tout simplement la transparence.
Comment ça se fait qu’au Canada, la Caisse qui gère les fonds de pensions canadiens, rende disponibles les données trimestriellement et nous, on ne le ferait pas. En Alberta. Mais non, ici ce n’est pas la même chose. On ne va pas faire confiance à l’intelligence des Québécois.
Jean Charest :
C’est deux Caisses qui gèrent des fonds publics uniquement, alors que la Caisse de dépôts gère une partie de fonds privés, et que les deux fonds qui se comparent à la Caisse de dépôt, il y a deux fonds qui se gèrent et qui sont similaires à la Caisse de dépôts et de placements, Homers et Teachers, et ils ont exactement le même mode de fonctionnement que la Caisse de dépôts. Tous les experts sont d’accord.
Pauline Marois :
M. Charest. Vous avez changé le mandat de la Caisse de dépôts et de placements pour l’empêcher d’investir dans l’économie québécoise. C’est vous qui causez du tort à l’économie québécoise, vous et M. Dumont, en agissant de manière irresponsable, en faisant des déclarations irresponsables sur la Caisse de dépôts. L’incertitude, M. Charest, l’incertitude, c’est ça qui inquiète les gens.
Jean Charest :
Ben M. Bureau, des circonstances exceptionnelles là, des montées, des descentes dans les marchés boursiers, on en connaît depuis des années, il y a eu une bulle… Peut-être rien de comparable, mais ce n’est pas le moment de commencer à intervenir politiquement dans les opérations de la Caisse. D’ailleurs, M. Bureau, vous me posez la question, tous les experts des derniers jours, vous conviendrez avec moi M. Bureau, que ce soit Michel Nadeau hier dans le journal La Presse, Yvan Louis, qui était du Parti québécois, que ce soit le journal Les Affaires, que ce soit le journal La Presse et ses experts économiques, même les syndicats, il y a même un syndicat des retraités qui est sorti pour dire que Mme Marois et M. Dumont avaient pas raison, que faire ce que eux proposent ça met en péril les stratégies et les activités de la Caisse de dépôts et de placements, un syndicat de retraités…
Pauline Marois :
M. Charest, comment ça se fait que les gens à Toronto ont plus d’information que les gens à Québec?
Jean Charest :
Pourquoi vous croyez les journaux de Toronto au lieu de croire la Caisse de dépôts et de placements du Québec? C’est ça la question. Pourquoi vous croyez les journaux de Toronto?
Pauline Marois :
Je vous crois pas, vous.
[Parlent tous en même temps.]
Mario Dumont :
Je vous interpelle directement sur une chose. La dernière fois c’est moi qui avais un document dans ma poche, là aujourd’hui c’est vous. Vous vous les savez, les chiffres, de la Caisse de dépôts et de placements. Le président du conseil d’administration il l’a dit devant tout le monde au Québec, qu’il parlait à votre Ministre des Finances quasiment tous les jours. Elle le sait, vous le savez. Vous décidez de le cacher au monde, je reviens même plus là dessus, je trouve ça triste. Mais il y a une chose dont vous devez parler. Parce qu’à la Caisse de dépôts là, il y a les placements de la Régie des Rentes du Québec. Sur leur paye, les Québécois payent 20 piastres, 30 piastres, 40 piastres, non, laissez-moi terminer, ça c’est l’argent de la Régie des Rentes. À matin, dans les journaux à Toronto, on dit que les pensions sont menacées d’être coupées, à moins qu’on augmente les cotisations. Est-ce qu’on peut augmenter les cotisations? Avant de voter le 8 décembre, il me semble que les citoyens du Québec ont le droit d’avoir une information aussi fondamentale. Vous leur cachez l’ampleur des pertes, parce que des spéculateurs, dans votre entourage, vous les avez mis en place, ont gaspillé les pensions des Québécois.
Pauline Marois :
Tout à fait, tout à fait.
Jean Charest :
Ben d’abord, premièrement, l’information que lui dit obtenir de Toronto, c’est une information qui est fausse.
Mario Dumont : C’est dans le Globe and Mail.
Jean Charest :
Puis je regrette qu’il ne choisisse pas de croire ceux qui sont à la Caisse de dépôts et de placements, à qui on fait confiance justement là-dessus. Et rappelez-vous que M. Dumont, il y a un an, avait annoncé les pires pertes de l’histoire de la Caisse, ça s’est avéré totalement faux. [Mario Dumont : Totalement vrai! Hey, hey, hey, M. Bureau, M. Bureau!] Totalement faux. [Mario Dumont : Tout vrai! Vous m’avez crié des noms, il m’a crié des insultes à l’Assemblée nationale ce jour-là, puis l’histoire a prouvé que j’ai eu raison sur tous les points, dans le papier commercial, ça va être des pertes historiques. Vous avez critiqué Bernard Landry, non je me souviens, vous avez critiqué Bernard Landry pour des pertes moins grandes que ça. Assumez votre responsabilité.] Il est en train de prouver ce que c’est le problème, là, en posant des gestes puis en faisant des déclarations comme ça là, à l’emporte-pièce, il met en doute la crédibilité de la Caisse de dépôts et de placements. Ce qu’il a affirmé l’an dernier, ça s’est avéré totalement faux [Mario Dumont : Totalement vrai, totalement vrai. [Pauline Marois : M. Charest…] M. Bureau, tous les experts s’entendent sur le fait qu’il faut pas politiser la Caisse, faut la laisser opérer indépendamment. Même, il y a même un syndicat de travailleurs de la construction qui sont sortis pour dire à Mme Marois que ce qu’elle proposait pour la Caisse c’était une mauvaise solution. Voilà.]
Pauline Marois :
La meilleure façon, la meilleure façon de rassurer les gens, c’est de faire confiance à l’intelligence des Québécois, et c’est de leur dire la vérité, M. Charest.
Question :
Compte tenu de ce que cette crise inquiète beaucoup, et je vous demande pas de vous transformer en économistes, je vous demande juste une impression, courte, à la hauteur de ce que vous savez. Il y en a qui parlent de récession, d’autres parlent de dépression, qu’est-ce que vous voyez comme horizon économique, êtes-vous inquiets?
Jean Charest :
Ben c’est pour ça qu’on a une des élections, parce qu’on a une tempête devant les yeux, puis moi je vois ça en deux temps, M. Bureau, je pense qu’au Québec…
Ben, il y a une tempête économique, ça change tellement au jour le jour qu’il faut se mobiliser pour résister puis faire le mieux possible pour qu’on perdre pas d’emplois, pour qu’on puisse avoir de la croissance économique. C’est pour ça que je présente un plan sur les infrastructures, investir en énergie, en rénovation domiciliaire, puis après la tempête, M. Bureau, faut voir plus loin. Mon plan à moi, nous propulse vers l’avant. C’est ça, c’est ça l’enjeu du 8 décembre.
Mario Dumont :
Moi je suis inquiet. Bon je pense que si l’économie était vraiment sa priorité, on aurait pas eu d’élections. Mais, je suis inquiet, mais en même temps, je veux dire, on doit avoir la conscience, comme représentant politique. Tu sais, quand un représentant politique se dit « moi je vais mettre devant la crise économique », c’est pareil comme s’il disait à la population « il arrive un ouragan, moi je suis le député du compté, je vais aller me mettre devant ». Il y a des choses qui sont inévitables. La question qui se pose, c’est qu’est-ce qu’on peut faire avec les outils politiques qui sont entre nos mains, pour protéger notre population, protéger notre classe moyenne, faire des choix. La dernière chose qu’il faut faire dans une période comme ça, c’est des promesses en l’air, comme si l’argent poussait dans les arbres, des milliards, on dit pas où on va prendre l’argent, on promet des milliards, on retourne en déficit, c’est la dernière chose à faire.
Pauline Marois :
C’est très difficile, il faut l’admettre, d’ailleurs M. Charest a décidé d’aller en élections maintenant, pour essayer de camoufler le fait qu’il n’avait rien à proposer et qu’il ne nous disait pas la vérité. C’est évident, moi dans mon budget, je prévois, qu’il y a un moment difficile à passer, et que, sans doute, il faudra aller vers un déficit. M. Charest dit non, ça ça n’existe pas. Moi je suis inquiète pour la suite des choses, mais j’ai des idées, j’ai des propositions à faire, M. Charest. J’ai des idées, des propositions à faire. D’abord, il faut redonner confiance aux consommateurs. Nous avons prévu de verser un 200$ pour les gens à bas revenus qui reçoivent un crédit d’impôt à la taxe de vente pour stimuler la consommation, aider les gens qui ont un intérêt sur l’hypothèque à payer, pouvoir retirer 1000$ par année pendant deux ans de crédit d’impôt, soutenir nos entreprises par des programmes d’investissement, de garanties de prêts. Nous sommes capables de faire ça, passer à travers la tempête, et à moyen et long terme, investir dans notre main-d’œuvre, dans l’éducation, en recherche et développement, pas, pas se, reculer comme l’a fait le gouvernement Charest, parce qu’actuellement, la portion de notre PIB, notre richesse collective, qu’on met en recherche et développement est moins élevée que lorsque nous étions au gouvernement. M. Charest a mal préparé le Québec.
Jean Charest :
Et votre question est bonne pour la raison suivante : est-ce qu’on peut poser des gestes? Ben, le mouvement Desjardins, la Banque nationale du Canada, la Fédération des Chambres de Commerce du Québec, le Conference Board, ont tous reconnu que les gestes posés par le gouvernement du Québec ont fait une différence. Notre programme d’infrastructures, et Mme Marois, M. Dumont étaient contre le programme d’infrastructures, les baisses d’impôts de cette année, parce que Mme Marois et M. Dumont ont tous les deux voté contre les baisses d’impôts, ça ça a fait une différence. Et la preuve est donc faite.
Pauline Marois :
M. Charest dit n’importe quoi.] que le gouvernement peut faire une différence, et moi je demande un mandat, pour avoir un gouvernement stable, parce que j’ai rencontré Mme Marois, M. Dumont le 9 octobre dernier, leur demander des suggestions, ils avaient rien, rien, M. Bureau.
Mario Dumont :
J’en avais, il n’était pas intéressé à travailler, il avait les oreilles bouchées.
Pauline Marois :
Comment se fait-il que le matin où vous avez déclenché les élections, on a immédiatement fait nos propositions, on était prêts à les faire. Vous n’avez pas voulu, vous n’avez pas voulu. Trois jours après. Vous avez pas voulu, vous n’avez pas voulu, effectivement, prendre la main tendue qu’on vous a présentée pour aider le Québec.
Mario Dumont :
Le premier 83 millions, le premier 83 millions, qu’on avait pour la crise financière, vous l’avez mis dans une élection, c’est ça qui est arrivé.
Éducation et famille
Question du citoyen :
Comme enseignante du primaire, je travaille d’arrache pied tous les jours pour faire vivre des réussites à mes 29 élèves de cinquième année dont certains sont en grande difficulté d’apprentissage. Que comptez-vous faire concrètement pour améliorer le système d’éducation québécois? Que comptez-vous faire pour nos classes trop nombreuses, pour la bureaucratie très lourde qui nous fait perdre un temps précieux quand vient le temps d’agir rapidement avec des enfants en détresse? Que comptez-vous faire pour alléger la tâche des enseignants qui se sentent souvent dépourvus face aux élèves en grande difficulté qui sont intégrés dans nos classes?
Pauline Marois :
Certainement. Votre question est très pertinente. Je sais exactement de ce dont vous voulez parler. Dans les orientations que nous avons privilégiées, que j’ai présentées, dans le plan que je propose aux Québécois et aux Québécoises, je veux réduire le nombre d’élèves par classe, pour que vous ayez plus de temps avec les élèves, avec chacun d’entre eux, et je suis consciente aussi que des enfants dans des classes, des enfants en difficulté qui sont dans des classes régulières, ne doivent pas être trop nombreux pour chaque classe, parce qu’à ce moment là, on leur rend pas service à eux, on leur offre pas l’aide dont ils ont besoin, puis on néglige parfois les autres, alors il faut dans ce sens là aussi qu’il y ait moins d’élèves en difficulté par classe.
Mario Dumont :
Ben c’est une bonne question qui touche notre priorité numéro un de la campagne : s’il y a une chose importante à faire au Québec, c’est rebâtir nos écoles. Les solutions : d’abord, vous avez parlé de la bureaucratie lourde, c’est évident que les enseignants avec la réforme de Mme Marois, vous avez été laissés seuls avec le problème. On veut enlever les commissions scolaires, moins de bureaucratie. Ça c’est 400 millions de dépenses, de l’argent qu’on remet dans les écoles, pour réduire la taille des groupes, pour avoir de meilleurs équipements, pour avoir des travailleurs spécialisés pour aider les enfants. Deuxième chose très importante : il faut avoir dans la classe rigueur, discipline, culture de l’effort, des valeurs fondamentales qui ont été enlevées par la réforme de Mme Marois, la mesure des apprentissages. Apprendre là, c’est difficile, il faut le dire à nos enfants.
Jean Charest :
Ben merci, juste pour faire le pont sur la question des commissions scolaires, M. Dumont se plaignait du fait qu’on était allés en élection, mais il voulait aller en élection lui juste sur la question des commissions scolaires. Cela étant dit, j’aimerais dire à Mme Bélair que la question est importante, on a été le premier à proposer une réduction du ratio du nombre d’étudiants au primaire et au secondaire de 10%, de 20% dans les classes avec des enfants qui ont des difficultés d’apprentissage, mais il faut faire plus que ça. Mme Marois quand elle était Ministre de l’Éducation, a mis à la retraite 1200 experts, des professionnels dans le système de l’éducation qui aidaient nos enfants en difficulté. Nous on réinvesti 120 millions de dollars pour en réengager 1800 de plus, il y en a 1600 de plus d’engagés, pour justement venir en aide à tous les profs qui sont au primaire et au secondaire.
Pauline Marois :
Merci beaucoup, M. Bureau. Je suis toujours étonnée d’entendre M. Charest, il n’est pas capable de défendre son bilan, il faut toujours qu’il s’attaque au bilan des autres. Ça fait déjà 6 ans qu’il est là, il a été incapable de rien régler. Les enseignants crient au secours, les infirmières sont inquiètes, puis actuellement, il y a 38 000 enfants qui attendent des places dans les services de garde. Il s’est traîné les pieds. On avait adopté une loi sur les congés parentaux, qui a donné, qui a eu un impact formidable, le nombre d’enfants a augmenté au Québec. Cependant, il n’a pas débloqué les places nécessaires pour répondre aux besoins de ces enfants-là. En Abitibi, il y a eu 1500 naissances, il a alloué 50 places. À Lanaudière, 5600 naissances, 337 places. Mais surtout, M. Charest n’a pas respecté ses engagements. M. Charest n’a pas respecté ses engagements. Il a dit que jamais il n’augmenterait les tarifs des services de garde de 5 à 7, il l’a fait 6 mois plus tard, puis il leur promet encore la même chose. Comment peut-on vous faire confiance, M. Charest?
Jean Charest :
Mme Marois, vous avez laissé un déficit de 4,3 milliards de dollars, quand vous êtes partie…
Pauline Marois :
Encore la cassette, la cassette!
Jean Charest :
Non, ce n’est pas une cassette, c’est la réalité Mme Marois. Vous n’aimez pas ça l’entendre, mais c’est la réalité, puis il faut bien composer avec la réalité, parce que les Québécois eux [Pauline Marois : On va en reparler, de la réalité.] à tous les jours dans le domaine de la santé puis de l’éducation ont dû composer avec ça, peut-être pas vous, mais eux, ont dû. Puis vous n’avez pas de compassion pour ces gens-là mais il faut avoir de la compassion pour ceux qui ont souffert malheureusement de vos décisions. [Pauline Marois : M. Charest! Je m’excuse là, mais pour la compassion on repassera.] Dans les services de garde, on a augmenté de 35 000 le nombre de places. Vous parlez de l’Abitibi, je vais vous donner un exemple de ce qu’on a fait : on a rapatrié nous le régime d’assurance parentale, puis on a créé 160 emplois à Rouyn-Noranda où le centre de gestion se trouve pour le régime d’assurance parentale, qui est un des plus beaux succès au Québec qui a permis d’augmenter la natalité. [Pauline Marois : C’est une réalisation conjointe.] Une étude qui vient d’être rendue nous apprend que les familles des classes moyennes au Québec, M. Bureau, gagnent en moyenne 6000 dollars de plus par année qu’une famille canadienne, parmi les familles les mieux traitées au monde, parce qu’on a remis les allocations familiales, que vous avez coupé pour 850 000 familles, ça ça fait. Et on a mis en place des réductions d’impôts pour la classe moyenne aussi, et vous avez voté contre ça. Au Québec, on décrit le Québec comme étant le paradis des familles, en grande partie grâce aux mesures qu’on a mis en place.
Pauline Marois :
C’est bon ça, non, non, non, actuellement la classe moyenne a 400 millions de moins d’argent dans ses poches parce qu’elle pait plus de tarifs qu’elle n’a eu de baisses d’impôts. Si le paradis, si le Québec est le paradis de la classe des parents et des familles, c’est à cause de l’implantation des centres de la petite enfance, il y a une étude qui vient de tomber sur la table la semaine dernière qui prouve que la pauvreté a été réduite chez les jeunes à cause de cette implantation là. Et M. Charest et son gouvernement s’est traînés les pieds et n’a pas débloqué les places. M. Charest, vous avez baissé les impôts pour les plus riches, c’est contre ça qu’on était, pas pour la baisse d’impôts contre la, pour la classe moyenne, voyons donc.
Jean Charest :
Permettez-moi, Mme Marois là, là on vous écoute depuis le début de la soirée, tout ce qui va mal est de notre faute, là si ça va bien c’est de votre faute à vous.
Pauline Marois :
Ça fait 6 ans que vous êtes là.
Jean Charest :
Mme Marois, Mme Marois, s’il y a une chose sur laquelle on doit s’entendre, c’est le fait que si on est le paradis des familles au Québec, c’est parce qu’on a mis sur pieds les allocations familiales.
Pauline Marois :
Ah! Il y a 400 millions de moins d’argent dans nos poches, dans les poches des Québécois.
Mario Dumont :
Mme Marois, vous avez piloté une réforme de l’éducation qui aujourd’hui encore cause énormément de problèmes, qui était basée sur les mauvaises valeurs, faut plus parler de l’autorité, faut plus parler de la discipline dans la classe, un enseignant c’est un accompagnant, mais l’accompagnant on le laisse tout seul avec ses problèmes avec une réforme bureaucratique pensée par des fonctionnaires. Vous avez enlevé des éléments comme les bulletins chiffrés, vous avez enlevé des éléments comme le redoublement parce que ça faisait des plus belles statistiques au ministère de faire passer tout le monde alors qu’on a envoyé des enfants au niveau suivant, qui étaient pas prêts. Vous avez voulu enlever des notions comme la concurrence, en disant « ce n’est pas bon la concurrence » alors que nos enfants, ils se présentent pour un emploi, puis il y en a plusieurs qui donnent leur CV, puis ils sont en concurrence, votre réforme elle a mal préparé, elle prépare moins bien nos enfants pour la vie. Moi c’est comme ça que je vois votre réforme. Les petits bouts qui ont été réparés, le gouvernement Charest a rien fait, les petits bouts qui ont été réparés, c’est les gens qui ont voté pour l’ADQ, par exemple sur les bulletins chiffrés, ont provoqué les peu de corrections qui ont été faites, sur le redoublement, puis sur les bulletins chiffrés, c’est les électeurs qui ont voté ADQ, qui ont obtenu des résultats à travers nous, mais est-ce que vous reconnaissez aujourd’hui que plusieurs autres éléments de votre réforme là, il faut que ça soit réparé?
Pauline Marois :
J’essaie de rester polie, mais comme on me coupe la parole quand je veux intervenir, ben… Alors, oui je fais ma part, je suis capable de me défendre. Je vais vous citer, M. Dumont, ce que vous disiez, excusez-moi, il ne faut pas que je brandisse le document, le 21 juin 2006 dans le Soleil, M. Dumont disait ceci : « Dès les premiers mois de 97, Pauline Marois, alors Ministre de l’Éducation, mettait en marche cette réforme tant attendue, en exerçant un leadership, qui avait su rallier les forces vives de l’époque à cet ambitieux projet de réformer l’école québécoise. » Et il disait ceci : « Cette réforme, elle est comme un bateau, qui a entreprit un long voyage, et qui a perdu son capitaine en route. » M. Charest, M. Dumont, vous aviez raison, que c’était une bonne réforme. Le problème, c’est que M. Charest a pris la relève. M. Reid, qui a suivi, a retardé la mise en place de la réforme, il était tellement un mauvais ministre, il a mis le Québec à feu et à sang, il a coupé dans les prêts aux étudiants, il s’est pas occupé de la réforme, il est retourné sur le banc. Puis le ministre qui a suivi, n’était pas intéressé par l’éducation, il est retourné à la maison maintenant. Alors la réforme de l’éducation, c’est maintenant la responsabilité de M. Charest, parce qu’au départ ce qu’elle disait, nos enfants doivent sortir de l’école en sachant, lire, écrire, compter, en connaissant leur histoire, on augmentait le nombre d’heures pour que les jeunes aient plus de connaissances, retournez-vous vis-à-vis M. Charest, qui n’a pas su gérer le bateau convenablement.
Mario Dumont :
Mme Marois, Mme Marois, la première capitaine qu’il y a eu sur le bateau, ça a été vous, mais j’entends parce que, M. Parizeau a dit qu’aujourd’hui les écoles telles qu’elles sont, c’est une véritable, non, c’est une véritable catastrophe. Le décrochage scolaire au Québec, c’est intolérable, les enfants en difficulté, non mais c’est les deux là, vous autres vous avez le même programme en éducation, vous avez les mêmes propositions, mot à mot, ce que j’essaye de vous dire, c’est que vous ne reconnaissez pas, qu’il y a aujourd’hui une nécessité de rebâtir les écoles québécoises, sur des bases complètement différentes que celles que vous avez utilisées.
Pauline Marois :
Non, les bases étaient bonnes, M. Charest n’a pas su les gérer.
Jean Charest :
Ben depuis le début de la soirée, à écouter Mme Marois là, si ça va mal au Québec, c’est la faute à M. Charest, si ça va bien, c’est de sa faute à elle, même si ça fait 6 ans de ça.
Pauline Marois :
Mais vous, ça fait 6 ans, que vous êtes là, M. Charest. Je comprends que c’est un débat, mais il y a une limite là, il y a une limite en termes de crédibilité. Ça fait 6 ans que vous êtes là.
Jean Charest :
Moi M. Dumont, j’ai une question, parce que depuis le début de la soirée on veut savoir, vous proposez de couper 2 milliards de dollars de revenus dans le gouvernement. Deux milliards de dollars là, c’est pas mal d’argent quand on pense que 75% des programmes du gouvernement, c’est le système de santé, c’est le système d’éducation, c’est la famille, 75% des dépenses de programme. Quand vous partez là, puis que vous allez couper deux milliards de dollars, moi je pense que vous devez dire aux Québécois qui va être coupé, puis de quelle façon. D’autant plus que vous avez l’air à penser que, permettez-moi de terminer, vous avez l’air à penser qu’il y a des gaspillages de fond publics, je vous rappelle qu’on a fait une réforme de l’État, qui nous permet d’économiser un milliard par année, il y a 4500 fonctionnaires de moins, on est le gouvernement qui a le mieux contrôlé les dépenses depuis les 5 dernières années au Canada, mais dites-nous, qui et où vous allez couper, parce que les Québécois veulent le savoir.
Mario Dumont :
M. Charest, j’ai lu votre programme, puis c’est des milliards de nouvelles promesses là, pas des économies, vous le savez, vous le savez très bien, c’est pour ça qu’on a de la misère à vous croire. Vous parlez de, de coupures, on parle d’éducation, madame nous parlait de la bureaucratie trop lourde, on a une enseignante qui vient de vous dire « la bureaucratie est trop lourde ». Comment vous vous pouvez défendre les commissions scolaires, 400 millions, des taxes scolaires, une structure, des élections scolaires où les gens vont même pas voter, il y a eu moins de 8% la dernière fois, vous vous arrivez ici, vous vous êtes pas occupés du décrochage, dans les écoles c’est pire que jamais, les écoles manquent de tout, ils manquent de spécialistes, ils manquent d’équipement, même les bâtiments sont en mauvais état, non, vous venez au débat, vous prenez la défense des commissions scolaires, vous dites « ça là, c’est une bonne place, on va mettre l’argent là, les commissions… »
Jean Charest :
Écoutez, les commissions scolaires ont un rôle à jouer, puis le Parti québécois est d’accord avec ça, les Commissions scolaires ont un rôle à jouer.
Mario Dumont :
Ça c’est vrai, que vous avez le même programme, c’est réel.
Jean Charest :
Au niveau des régions, ils font un travail très important, il y a même de vos députés qui croient ça. M. Taillon a eu l’occasion de le dire, puis plusieurs de vos députés ont eu l’occasion de dire que les commissions sont importantes, alors vous auriez intérêt à vous entendre entre vous.
Mario Dumont :
On s’entend très bien.
Jean Charest :
Cela étant dit, on a fait un programme d’aide devoirs, on a réinvesti plus, dans les années où on était là, quatre fois plus, que le Parti québécois, que Mme Marois l’a fait, en neuf ans. Ils ont mis 600 millions de plus sur une période de neuf ans, nous autres on est à 2,8 milliards de dollars. On a ajouté une heure et demie de plus d’enseignement au niveau primaire depuis qu’on est au gouvernement, on enseigne plus d’éducation physique, on enseigne plus le français depuis le gouvernement, on enseigne l’anglais en première année, ça ça fait partie de tout ce qu’on a fait dans le domaine de l’éducation, M. Dumont, mais dites, vous avez toujours pas dit aux Québécois, où vous allez couper dans les services, c’est 75% dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la famille.
Mario Dumont :
Vous avez rien réparé de la réforme Marois. Vous êtes restés assis sur vos mains, vous vous en n’êtes pas occupés. La seule, la seule chose dont vous vous êtes occupés, c’est des bulletins scolaires, parce qu’à la même place l’année passée vous aviez eu l’air fou au débat, parce que vous vous en étiez pas occupé, puis au lendemain du débat, au lendemain de l’élection, ça c’est les gens qui ont voté pour l’ADQ, c’est les gens qui ont voté pour l’ADQ là qui ont ça dans leur bilan, pas vous.
Pauline Marois :
C’est parce que j’écoute M. Charest, et vraiment il n’est responsable de rien. C’est quand même assez formidable, ça fait 6 ans qu’il est là, 6 ans qu’il est là, et il nous amène en élection, puis il dit là « moi là, je me suis occupé de rien ». C’est ben vrai qu’il s’est occupé de rien, les gens attendent autant dans les hôpitaux, puis le décrochage scolaire, puisqu’on est sur le thème de l’éducation, il est pire maintenant qu’il ne l’était lorsqu’ils sont entrés. Ils ont investi beaucoup d’argent, mais sauf que ça a rien changé. Moi, M. Bureau, je propose des changements, que je vais réaliser. Je prends des engagements, puis moi je vais tenir mes engagements. Je ne vais pas faire des promesses, puis les briser le lendemain, comme l’a fait M. Charest. Je crois par exemple, que pour nos enfants, il faut que oui, il y ait moins d’enfants par classe, un enfant, une place dans les services de garde, il faut que les parents aient plus de temps pour prendre soin de leurs enfants, oui, et du parascolaire à ajouter, c’est une orientation que nous avons privilégiée, pour permettre à nos jeunes d’être aidés aux devoirs. On a annoncé des choses, mais on ne l’a pas fait. C’est le gouvernement de M. Charest. Moi je suis un peu fatiguée là. M. Charest, défendez dont votre gouvernement, plutôt que de vous essuyer les pieds sur quelqu’un d’autre, M. Charest.
Jean Charest :
Si vous vous êtes fatiguée, mettez-vous la place des Québécois qui ont subi des coupures, les 1200 coupures de professionnels.
Mario Dumont :
J’ai fait des propositions, oui, j’ai fait des propositions dans cette campagne-là, pour le décrochage scolaire, pour, ben oui, il faut qu’il y ait plus de clubs sportifs dans les écoles, plus de troupes de théâtres.
Pauline Marois :
On est d’accord.
Mario Dumont :
Il faut qu’il y ait une vie scolaire pour garder nos jeunes accrochés, il faut créer la fierté, il faut que le jeune là, il ait plus le goût d’avoir sur le dos le manteau de l’école, parce que c’est le manteau de son équipe de taekwondo, de son équipe de football, ça c’est garder nos jeunes accrochés à l’école. Mais pour ça, il va falloir tout le monde, il va falloir mobiliser les commissions scolaires, mobiliser les organismes communautaires, il va falloir mobiliser toutes les ressources de la société, mais ce qui m’a frappé, Mme Marois, c’est que vous, quand j’ai proposé ça, j’ai dit « faut réduire le décrochage scolaire de façon radicale, en bas de 10%, en bas de 15% chez les garçons », vous avez pris la défense de M. Charest. Vous n’avez pas juste le même programme, vous avez pris sa défense, vous avez dit « ah, ça c’est des objectifs trop ambitieux », alors que dans une économie du savoir et du savoir faire, c’est notre devoir collectif de garder nos jeunes à l’école. Tous nos jeunes ont des talents, ça sera peut-être des métiers, ça sera peut-être, mais tous nos jeunes ont des talents, on doit leur donner. On échappe un tiers de nos garçons, un quart de nos enfants.
Jean Charest :
Ben on a été les premiers, on a été les premiers à proposer la réduction des ratios pour les étudiants niveau primaire et secondaire, on veut tous augmenter les activités parascolaires, on est tous d’accord avec ça, on propose ça également. On a mis en place l’aide aux devoirs, on a 20 millions de dollars là dedans également par année, on a augmenté le temps d’enseignement au primaire d’une heure et demie pour qu’il y ait plus d’éducation physique, parce que nos croyons qu’on doit faire ça davantage. Puis M. Bureau, on investit 120 millions de dollars pour réparer le fait qu’il y a eu des mises à la retraite de 1200 professionnels dans le système d’éducation.
Pauline Marois :
Non, M. Bureau, écoutez là, écoutez, ça suffit, M. Bureau, ça suffit la cassette, vraiment.
Jean Charest :
Ça a été reconnu comme étant une grave erreur.
Pauline Marois :
Oui, oui, vous avez raison, oui, d’abord, moi je suis d’accord avec M. Dumont sur l’essentiel de ce qu’il propose. Cependant, je crois que ce n’est pas possible de le faire aussi rapidement qu’il le souhaiterait. Mais M. Charest lui, il a pris des engagements, puis il les a pas respectés. Puis la différence entre lui puis moi, c’est que moi, je les respecte, mes engagements.
Jean Charest :
On a respecté, nos engagements.
Pauline Marois :
Le taux de décrochage scolaire est toujours aussi, il est plus élevé.
Jean Charest :
Le taux de diplomation, Mme Marois, a augmenté au Québec, Mme Marois, il a augmenté, Mme Marois.
Pauline Marois :
Vous vouliez être évalué sur le taux de décrochage…
Question :
Je suis un homme de 35 ans avec femme, enfants et maison. D’ici 2012, on me dit que 700 000 postes vont être à combler au Québec. Je souhaite réorienter ma carrière, mais je n’ai pas les moyens de m’endetter davantage avec les frais scolaires. C’est un véritable enjeu, très concrètement, qu’est-ce qu’on fait avec M. Tanguay? Comment financer une opération de retour à l’école?
Pauline Marois :
Oui, mais moi je crois qu’à ce moment là, il faut que le gouvernement aide des gens comme ça, qui veulent retourner à l’école. Il y a des programmes au niveau de l’assurance emploi, qui peuvent être bonifiés, d’ailleurs si nous étions souverains, nous aurions toutes nos ressources et tous nos moyens en matière d’assurance emploi, et on pourrait utiliser des programmes comme ceux-là, les bonifier, et permettre à quelqu’un comme lui, de retourner se chercher une formation. Il va falloir changer nos façons de faire, et nous voulons être capables de combler ces milliers, ces centaines de milliers de postes, qui s’ouvrent devant nous. Il y en a des solutions.
Mario Dumont :
Ben contrairement à Mme Marois, je n’inventerai pas des programmes au pupitre ici. Juste dire à monsieur que dans notre programme, on veut donner, on veut donner, 100 dollars par semaine par enfant pour les gens qui utilisent pas les services de garde subventionnés. Je sais que ça intéresse des parents, je connais pas le cas précis du monsieur, l’âge des enfants, je sais que cette proposition là elle intéresse des parents, des hommes, des femmes qui disent « ouin, ça ça pourrait être intéressant, plus utiliser les services de garde, prendre un an ou deux d’arrêt du marché du travail pour, en même temps que je vais être plus proche de mes enfants, ils seront pas à la garderie, je vais être avec eux, prendre des cours, compléter ma formation », c’est le genre de souplesse… Eux ils ont le même programme, c’est garderie, garderie, garderie, on abandonne les autres familles, nous on dit faut, avec un programme qui aide toutes les familles là, 100 dollars par enfant par semaine, puis oui on a coupé à d’autres endroits parce qu’on veut investir dans nos priorités, ben avec ça, ça permet de donner le genre de souplesse, parce que, les gens ont toutes sortes de situations de vie là, en 2008, c’est plus comme, c’est plus comme autrefois là, les gens ont des situations de vie variées, puis les modèles uniques, ça marche pas tout le temps.
Jean Charest :
Ben d’abord, on va indexer les programmes de prêts et bourses pour tous les étudiants, puis il faut mettre en place un système où tous les étudiants, peu importe leurs sources de revenus, puissent avoir accès à une formation. Deuxièmement, au niveau de la formation, nous autres on pense que dans le contexte d’une tempête économique, s’il y a des gens qui sont affectés au niveau de l’emploi, c’est exactement le bon moment de mettre l’accent sur la formation. Et on, ce qu’on propose, c’est de prolonger la période de prestation pour quelqu’un qui est à l’assurance emploi, au-delà de cette période de prestation, pour qu’on puisse l’aider financièrement pendant la formation, qu’on puisse continuer à lui donner ses prestations. En termes très concrets, ça va nous aider à rebondir après. Maintenant, M. Dumont, son 100$ par semaine, c’est intéressant, mais il propose de couper, savez-vous où est-ce qu’il va couper? Probablement dans les allocations familiales qui vont à tous les enfants de 0 à 18 ans, qui vaut 2,1 milliards.
Mario Dumont :
Ben voyons donc! Voyons donc, j’ai jamais, où qu’il a pris ça, il a pris ça où?
Jean Charest :
Ben, on le prend où?
Mario Dumont :
On est parti de la famille, on coupera jamais les allocations familiales M. Charest, mais non mais vous inventez ça là.
Jean Charest :
M. Dumont, dites-le où est-ce que vous allez couper, vous allez couper 2 milliards de dollars puis vous n’êtes pas capable de dire aux Québécois où est-ce que vous allez couper? Deux milliards de dollars, c’est beaucoup d’argent M. Dumont. Et ce soir, vous n’êtes pas capables de dire aux Québécois où vous allez couper, alors les Québécois ont raison d’être très inquiets, vous faites peur aux Québécois. Vous allez couper où?
Mario Dumont :
Ben tantôt il me l’a posé sur l’éducation, j’ai parlé des commissions scolaires, mais, on pourrait commencer par ce qu’il y avait dans votre programme, vous parliez d’abolir les régies régionales de la santé quand vous avez été élu en 2003. Aujourd’hui c’est devenu des agences, c’est des agences, c’est plus gros, ça vous coûte plus cher. Je pense qu’on pourrait couper ça par deux, couper la grosseur par deux, il y a des économies là. Vous avez ben des consultants au gouvernement, ben des agences de publicité, il y a des campagnes de publicité partout à l’heure actuelle, je vais vous dire, faire du ménage dans votre administration, non, faire du ménage dans votre administration, il y a de l’espace pas à peu près.
Jean Charest :
Le coût de l’État, le coût de l’État aujourd’hui est à son plus bas niveau en 35 ans, ça nous coûte moins cher en publicité au gouvernement du Québec que ça coûtait du temps de Mme Marois, je remarque M. Dumont, M. Dumont, je remarque …
Pauline Marois :
Là vous dites vraiment, M. Charest, vous dites vraiment n’importe quoi, vous vous payez de la publicité à pleine page depuis un an sans arrêt!
Jean Charest :
M. Dumont, M. Dumont, je remarque quand même que ce n’est pas sérieux, quand vous dites aux Québécois que vous allez couper deux milliards de dollars puis que vous êtes incapable ce soir de leur dire où, et qu’on est tout prêt du 8 décembre. [Mario Dumont : Ben je leur dis, je leur dis!] Je pense qu’il y a plein de Québécois qui reçoivent des services de santé, d’éducation puis de famille…
Mario Dumont :
Ce n’est pas vrai ça.
Jean Charest :
Ben, 75% du budget du gouvernement du Québec, c’est la santé, l’éducation puis les familles, vous allez couper à quel endroit, M. Dumont?
Mario Dumont :
Vos consultants ils ne donnent pas tous ces services là, vous le savez très bien, M. Charest.
Question :
Je suis mère de deux enfants. Je désire en avoir deux autres sous peu. Vous parlez tous de places en garderie, moi je désire élever mes enfants sans bénéficier d’une place en garderie, je désire laisser ces places à d’autres. À quand une mesure pour les parents au foyer, une subvention complémentaire aux subventions parentales et distincte de l’assurance emploi et de l’aide sociale?
Pauline Marois :
Alors, c’est pas prévu, dans le programme que je présente, alors je vais pas raconter des histoires aux gens, cependant, ce que je sais, c’est qu’à partir du régime fiscal actuel, une famille qui a un seul revenu, a un revenu net comparable à la famille à côté qui se retrouve dans les mêmes situations mais où il y a deux revenus. Cependant, je suis d’accord avec madame, que lorsqu’on a plusieurs enfants, on doit être capables d’être mieux reconnus. Dans notre projet cependant, il y a une allocation à la naissance, qui est suffisamment généreuse, qui est prévue être implantée en cours de mandat, pour lui permettre de tenir compte, pour permettre de tenir compte, des besoins de ces enfants, qui arrivent dans la famille. Et je voudrais dire à cette dame, qu’effectivement, les mesures fiscales qui pourraient mieux reconnaître sa réalité, pourraient être envisagées.
Jean Charest :
Ben sur les mesures fiscales Mme Marois et M. Dumont ont voté contre les réductions d’impôts pour les familles de la classe moyenne, et la réponse pour une personne et les familles où il y aurait des enfants de plus…
Pauline Marois :
Il a vraiment rien à dire.
Jean Charest :
C’est que les allocations familiales, qu’on a remises en place, qui valent 2,1 milliards de dollars, vont être là de 0 à 18 ans pour une famille comme celle-là. Ça n’arrêtera pas après l’âge de 5 ans, ça va être là pour la durée de la période où un enfant aura de 0 à 18 ans, et c’est la mesure, en même temps qu’on réduit le fardeau fiscal des jeunes familles. Mme Marois et M. Dumont ont voté contre ça, qu’ils se plaignent du fait que les gens ont moins d’argent dans leurs poches, ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes.
Mario Dumont :
Oui, M. Charest parle beaucoup de ses baisses d’impôts, il donne d’une main, il reprend de l’autre, tout le monde a vu ce jeu là.
Pauline Marois :
C’est ça, exactement.
Mario Dumont :
Maintenant, pour le cas précis de cette famille, 100 dollars, par enfant, par semaine, parce que nous on ne comprend pas, que ces partis politiques, portent un jugement, que les gens qui utilisent pas les services de garde subventionnés, on les abandonne. Eux autres, le gouvernement nous autre on a fait un beau modèle, ils n’embarquent pas là-dedans, ils vont être punis. Ce n’est pas notre façon de voir la famille, là ils ont deux enfants, s’ils en veulent un troisième, nous on pense qu’un troisième enfant ça devrait être aussi 5000$ d’aide, puis ça ça avantage aussi les gens qui veulent adopter, on pense qu’un beau Québec, c’est un Québec qui veut plus d’enfants, puis on a fait beaucoup de propositions pour y arriver.
Le Québec de demain
Question du citoyen :
En 1971, le poids démographique du Québec était 28%. Mais il décroit très vite. Cette année, pour y remonter, il faudrait un million et demi de Québécois de plus. À ce rythme, dans une génération, nous ne serons plus que 20%. Dans ce contexte, le gouvernement Harper a déposé un projet de loi pour nommer 22 députés supplémentaires dès 2010, mais aucun pour le Québec. Qu’allez-vous faire pour renverser cette tendance?
Pauline Marois :
Je trouve qu’il y a là une très belle démonstration du fait que M. Harper a décidé d’adopter le concept de nation québécoise, mais dans les faits, ça ne signifie absolument rien, parce que lorsqu’arrivent des changements qui concernent le nombre de députés, on reconnait pas qu’il y a ici une nation distincte et on la bafoue, comme on la bafoue régulièrement, de toutes espèces de façons, en appliquant pas par exemple la loi 101 aux entreprises fédérales qui ont des chartes fédérales et qui œuvrent au Québec. Moi je crois, et vous le savez c’est quoi la solution, je crois que la solution, c’est que nous choisissions de faire notre pays, de devenir souverains, mais d’ici là, on peut peut-être faire des batailles ensemble. Peut-être que M. Dumont, peut-être que M. Charest, seraient d’accord, pour qu’on fasse des représentations à cet égard-là.
Mario Dumont :
Oui, la question de monsieur arrive à un bon moment, parce qu’il nous dit, le Québec perd du poids dans le Canada parce qu’on est moins nombreux, je venais de dire la phrase d’avant « on veut un Québec avec plus d’enfants. Je ne peux pas pas le répéter, à la base du problème québécois, c’est la dénatalité, alors oui il faut un Québec qui a plus d’enfants. Maintenant, ce que vous avez décrit comme situation, la Colombie-Britannique avait des demandes là-dessus, l’Ontario avait des demandes là-dessus, l’Ouest canadien avait des demandes là-dessus. Moi, ce que je constate, personne ne va parler de constitution pendant la crise financière, c’est sûr. Mais après la crise financière, les différentes parties du Canada sont en train de se redéfinir, de se réorganiser, puis le Québec, on est en dessous de la table, parce que notre premier ministre fait pas de demandes, a peur de faire des demandes, alors nous on pense que, d’être reconnu comme nation officiellement, là ça a été fait par une motion, d’avoir le pouvoir fédéral de dépenser contrôlé, on a des demandes le Québec pour notre identité, il faut faire pour être à table quand ça va compter.
Jean Charest :
M. Lapierre, votre question est très importante, puis il y a des signes encourageants sur la natalité au Québec, entre autres, le taux de natalité a remonté dans les dernières années, et le régime d’assurance parentale qu’on a mis en place récemment, qu’on est allés rapatrier du fédéral en passant, contribue directement aux décisions des jeunes familles d’avoir des enfants. Alors, il y a des signes encourageants, entre autres pour les familles. Maintenant, sur l’enjeu de la représentation québécoise, j’ai parlé en votre nom, comme Premier ministre du Québec, lors de la dernière campagne fédérale, j’ai pris la peine de détailler au nom de tous les Québécois nos positions, et je l’ai dit très clairement, mais je l’ai dit parce que je suis le seul à avoir les mains libres vis-à-vis le fédéral, Mme Marois est liée au Bloc québécois, M. Dumont s’est lié aux Conservateurs. C’est tellement vrai, que M. Dumont, ce qu’il vous dit ce soir, il l’a pas dit pendant la campagne fédérale, au moment où ça comptait. Il faut parler au nom des Québécois quand ça compte, et je l’ai fait avant, pendant, et je le ferai après, la campagne fédérale comme celle-ci.
Pauline Marois :
Je vous remercie beaucoup, M. Bureau. Vous savez que pendant la campagne, j’ai proposé que le Québec récupère tous ses pouvoirs et tous ses moyens, en matière de culture et de communications. Vous connaissez mon point de vue, moi je crois que la meilleure option pour le Québec, ça reste sa souveraineté, être capable d’adopter toutes ses lois, de prélever tous ses impôts, puis de se représenter sur la scène internationale. Mais cependant, je ne veux surtout pas que le Québec recule d’ici à ce que nous fassions cette souveraineté. M. Dumont, je vous demande une question. M. Charest lui il a peur, j’en reviens pas, il a peur de changer la constitution, à chaque fois ça a l’air d’un drame. Moi je l’ai changé, il y en a eu aucun, drame. Alors, ça doit être, cette constitution-là, lui fait peur. Mais vous et moi, est-ce qu’on est capables de mettre ensemble nos énergies et nos efforts, pour faire la démarche auprès d’Ottawa, pour les réclamer, et les obtenir surtout, ces pouvoirs, en matière de culture, et de communications, avec l’argent qui va avec, parce que vous avez vu que M. Harper là, M. Harper il y a coupé l’aide à la culture chez nous.
Mario Dumont :
Mme Marois, Mme Marois, vous ça fait quelques mois que vous défendez ça, moi c’était dans le rapport Allaire là, quand j’ai démissionné du Parti libéral, il y a 16 ans, c’était une des revendications que des pouvoirs, qui touchent notre identité, comme la culture, on puisse les ramener au Québec. Vous aurez pas besoin de ben du travail pour me convaincre de la pertinence de ça, non, il y a juste un problème : on arrive à Ottawa, puis on dit « on veut améliorer la constitution, puis les pouvoirs comme ça, on veut ça », mais là il y a un des joueurs, qu’on sait pas trop s’il veut faire un référendum ou pas, et c’est là je trouve que vous êtes dans une position de faiblesse, en étant pas capable de clarifier, il y a pas un Québécois qui comprend, il y a eu un conseil national du PQ où c’était plus de référendum, l’autre après c’était peut-être, l’autre c’était une déclaration de souveraineté. Moi je veux qu’on obtienne des gains. La culture c’en est un, puis j’en ai plein d’autres, comme j’aimerais ça qu’un jour on ait un seul rapport d’impôt au Québec, il y a plusieurs gains qu’on veut pour le Québec. Mais pour être pris au sérieux, on ne peut pas dire, on veut des gains, mais l’année d’après on va faire un référendum, puis on va défaire le Canada. Pour arriver à la table à Ottawa puis être pris au sérieux, il faut clarifier cette histoire de référendum, qui est plus que floue là dans votre, dans votre programme.
Pauline Marois :
Pour être pris au sérieux, M. Dumont, et vous le savez très bien, il faut avoir un rapport de force avec Ottawa. M. Charest n’en a plus, il a même abandonné la souveraineté culturelle. Moi j’abandonnerai aucun moyen, référendum y compris, pour faire avancer le Québec, parce que je crois qu’il faut avoir ce rapport de force. On voit bien comment ils nous traitent, regardez, ils veulent faire des changements au Sénat, ils veulent faire des changements à la Chambre, et, malgré que nous soyons une nation, ça change, reconnus comme une nation, ça change strictement rien, alors moi ce que je vous propose, c’est qu’on travaille ensemble, pour aller chercher ces moyens, et moi je me priverai pas de la possibilité de tenir un référendum, d’établir mon rapport de force, je crois que ça serait irresponsable d’agir autrement.
Mario Dumont :
Oui, ben je pense que vous, je pense que votre position créé beaucoup de confusion
Pauline Marois :
Pas de confusion.
Mario Dumont :
Puis la meilleure force qu’on peut avoir, c’est d’unir les Québécois autour d’une position d’autonomie. Et ça, dans votre programme, ça semble extrêmement difficile…
Pauline Marois :
Ça, je suis pas d’accord.
Mario Dumont :
Mais il faut unir les Québécois. Oui, ben, ce bloc inclut la question autochtone, qui est une question importante. Et une des réalités qui se vit à l’heure actuelle, c’est qu’il y a des criminels, des contrebandiers, qui utilisent incorrectement les territoires autochtones comme base d’opérations pour des activités illicites. La contrebande de cigarettes, ce n’est pas un petit phénomène, le gouvernement perd au-dessus de 300 millions en taxes non payées, les lois s’appliquent pas. Il y a une étude qui démontre que dans les écoles là, autour de la région de Montréal puis de la Rive-Sud, 36% des cigarettes qui sont fumées sont des cigarettes de contrebande, puis à Châteauguay puis autour là, c’est 90%. Des enfants dans les cours d’école deviennent revendeurs des contrebandiers, Santé Canada évalue pas la qualité de ces produits-là, on ne sait pas ce que nos jeunes consomment, est-ce que votre gouvernement va faire appliquer la loi, est-ce qu’au Québec il peut y avoir une seule loi qui s’applique pour tout le monde?
Jean Charest :
M. Dumont, M. Dumont, d’abord je vous comprends de vouloir changer de sujet, parce que ce qui vient de se passer entre vous et Mme Marois, c’est très important. Je pense que tous les Québécois doivent prendre note du fait que vous et Mme Marois, vous venez tout juste de vous entendre sur le fait que vous aviez une priorité, c’était de réouvrir le débat constitutionnel, d’être, d’ailleurs, avec vos militants respectifs, ça fait quelques semaines, c’est de ce dont vous avez discuté, Manifeste pour la souveraineté de Mme Marois, puis vous vous proposiez de réouvrir la constitution également. Tout les Québécois, je pense, doivent savoir…
Mario Dumont :
Vous changez de sujet, vous changez de sujet.
Jean Charest :
Non non, je reste sur le sujet, parce que vous vous êtes entendus sur cette priorité
Mario Dumont :
Non, je vous ai parlé de contrebande de cigarettes.
Jean Charest :
Alors qu’on fait face à une tempête sur le plan économique, et tous les deux de s’entendre sur le fait qu’on veut rouvrir la constitution, non, il faut le savoir.
Mario Dumont :
On y reviendra, en tout cas.
Jean Charest :
Sur les autochtones puis le commerce de cigarettes, vous le savez, un de vos propres députés, celui de Beauce-Sud, a félicité le gouvernement sur le travail qu’on fait, parce qu’on n’a augmenté le nombre d’enquêtes et le nombre de plaintes, on a augmenté le nombre d’infractions et les amendes qui ont été récoltées, M. Dumont. On travaille en concertation avec l’ensemble des communautés. Vous, ce que vous proposez, comme d’habitude là, vous allez allumer un feu là-dessus pour chercher à provoquer des réactions.
Mario Dumont :
Non, le feu il est allumé là, il est allumé, les cigarettes sont allumées dans les cours d’écoles.
Jean Charest :
Quand votre propre député félicite le gouvernement pour le travail qu’on fait, M. Dumont, je peux tu vous en dire plus que ça? Mais je comprends que vous vouliez changer de sujet quand vous et Mme Marois vous entendez que vous voulez réouvrir la constitution, alors qu’on a, on a une tempête économique devant nous, le 8 décembre prochain, c’est de ça dont il faut décider.
Mario Dumont :
C’est vous qui avez changé de sujet, je vous ai posé une question précise. [Jean Charest : Ben j’ai répondu.] Non, il y a 12 lois qui sont transgressées là. Vous demandez à des petits dépanneurs là, de cacher les cigarettes, vous leur demandez de ne pas vendre aux mineurs, le moindre petit dépanneur, à St-Philippe de la Prairie là, il y a ça d’épais de lois pour vendre des cigarettes, vous vous l’obligez à tout ça, puis à 7 kilomètres de là, la loi ne s’applique pas. Dites-nous, non, dites-nous comment vous expliquez ça aux enfants là, dans la cour d’école, que les lois s’applique pas à tout le monde au Québec.
Jean Charest :
Ben, vous demanderez, vous demanderez à votre député de Beauce-Sud pourquoi il nous félicitait pour les actions qu’on a fait, il va [Mario Dumont : Il vous a jamais félicité pour ça.] vous donner la réponse.
Mario Dumont :
C’est votre réponse qu’on veut.
Jean Charest :
C’est parce que lui-même reconnaît les actions du gouvernement, M. Dumont. Il nous félicite, ben, acceptez sa vérité, acceptez sa parole.
Pauline Marois :
C’est moi qui commence? Ah, non, alors. Eh bien ça va m’intéresser de vous entendre, M. Charest, parce que ça m’inquiète votre position à l’heure actuelle.
Jean Charest :
Merci, Mme Marois, merci de m’écouter, parce que,
Pauline Marois :
J’écoute, moi.
Jean Charest :
Bon, merci Mme Marois, alors, j’étais en train de dire que vous et M. Dumont, vous vous êtes entendus tous les deux, dites moi si c’est le contraire, pour rouvrir la constitution. C’est ce que vous avez, dites moi si c’est le contraire, bon, alors vous vous êtes entendus, permettez-moi.
Pauline Marois :
M. Charest, non, M. Charest, je veux vous poser une question, M. Charest, je n’en reviens pas. À chaque fois que vous parlez de la constitution, c’est comme si c’était un monstre absolument innommable, et qu’on pouvait jamais faire de demandes à Ottawa. C’est tellement vrai d’ailleurs, qu’il a peur de la constitution, puis qu’on peut pas faire de demandes à Ottawa, qu’il en a fait 13 pendant la campagne électorale, parce qu’il avait été incapable de les régler, les problèmes avec Ottawa, vous avez plié les genoux devant Ottawa, M. Charest.
Jean Charest :
Mme Marois, je peux tu vous dire, Mme Marois, permettez-moi, M. Bureau, de répondre, alors, il est vrai que je ne propose pas de réouvrir la constitution, comme vous et M. Dumont venez de le proposer, parce qu’on a une économie dont il faut s’occuper, ça va être ma première priorité, ça va être de créer de l’emploi. Deuxièmement, Mme Marois, allez voir ce qu’on a fait depuis qu’on est le gouvernement. On a eu une entente sur la santé, pour laquelle j’ai été félicité par M. Parizeau et par M. Duceppe. On a eu une entente sur la reconnaissance du fédéralisme asymétrique, on a eu une entente sur l’UNESCO, puis Pierre Curzi, un de vos députés, le député de Borduas, nous a félicités là-dessus. On a réussit à faire en sorte que le Québec soit reconnu comme une nation, les transferts fédéraux Mme Marois, ont augmenté de 57% depuis qu’on est le gouvernement, les transferts fédéraux ont été coupés quand vous étiez le gouvernement du Québec, et Lucien Bouchard, votre ancien chef, Premier ministre, a même dit que le gouvernement fédéral avait raison à ce moment-là de faire ça, on a rapatrié le régime d’assurance parentale,
Pauline Marois :
M. Charest, M. Charest,…
Jean Charest :
J’ai pas fini la liste de tout ce qu’on a fait Mme Marois, puis elle est longue la liste, parce qu’il y a pas un gouvernement depuis très longtemps, qui en a fait autant que nous, sans réouvrir la constitution, Mme Marois. Et si vous pensez que les Québécois veulent qu’on réouvre la constitution, à partir du 8 décembre, ils vous donneront leur réponse, Mme Marois.
Pauline Marois :
M. Charest, moi je pense qu’un gouvernement, ça devrait être capable de faire plus qu’une chose en même temps. On peut s’occuper d’économie, puis je m’en suis occupée en temps de crise, puis ça a été pas mal réussi, puis on peut s’occuper en même temps, on peut s’occuper en même temps, de constitution. Et surtout que dans certains cas, avoir tous nos moyens, ça nous permettrait d’arrêter de quémander à Ottawa. Vous avez rien eu pour la crise manufacturière, pour la crise forestière. Vous avez négocié le congé parental, heureusement qu’on avait fait les poursuites, puis qu’on avait adopté la loi
Jean Charest :
Ah, ah bon, c’est grâce à vous.
Pauline Marois :
Monsieur, M. Charest, vous n’avez plus de rapport de force avec Ottawa. Vous avez abandonné la souveraineté culturelle.
Jean Charest :
J’ai les mains libres, avec Ottawa, Mme Marois, contrairement à vous j’ai les mains libres, moi. Vous, avec le Bloc québécois… Merci, merci.
Pauline Marois :
Vous n’avez pas réglé, vous n’avez pas réglé le pouvoir… J’ai les mains attachées avec le mouvement souverainiste, pour défendre les intérêts du Québec, pour le faire avancer. Vous n’avez pas réglé le pouvoir de dépenser, M. Charest, vous avez pas ramené 800 millions qu’Ottawa nous doit, pour l’éducation.
Mario Dumont :
Ben, c’est-à-dire que, d’abord, juste mettre les choses dans l’ordre puisque vous aimez créer de la confusion, nos membres nous ont cette sagesse-là de dire : « il y a d’abord la crise financière, mais elle ne durera pas toujours. » Puis ce qu’on sent, c’est qu’au sortir de la crise financière, au Canada, il va y avoir des discussions importantes. Puis c’est déjà commencé, vous avez vu dans le discours de M. Harper, la Colombie-Britannique se positionne, l’Ontario se positionne, l’Ouest se positionne, ma crainte c’est que le Québec on va passer en dessous de la table, parce que nous on n’a pas de demandes, mais ce qui me surprend ce soir, sur une demande comme la culture, c’est rien, que vous vous fassiez une fierté, de pas être avec nous.
Pauline Marois :
Je n’en reviens pas. [Jean Charest : M. Dumont, M. Dumont…]
Mario Dumont :
Le Québec est jamais aussi fort, non, le Québec est jamais aussi fort, M. Charest, que lorsqu’il est uni. Juste compléter, je vais vous laisser répondre. Le Québec n’est jamais aussi fort que lorsqu’il est uni. Le Québec a fait des gains, quand les deux, trois, quatre partis, dépendamment des histoires, à l’Assemblée nationale, s’unissaient ensemble et disaient, ça c’est nos demandes. Là on était forts, là on avait des gains.
Jean Charest :
Ce dont on a parlé, c’est de faire ce qu’on a fait dans les 5 dernières années, de conclure une entente avec Ottawa, pour rapatrier justement les pouvoirs, dans le domaine de la culture, faire une entente, pas un amendement constitutionnel, parce que là on réouvre tout un débat sur lequel on se lance et qui va nous enliser, et Mme Marois veut ça comme excuse pour faire un référendum, c’est ce que nous avons proposé, on a fait ça M. Bureau, permettez-moi de répondre, dans le domaine des transferts fédéraux, qui ont augmenté de 57%, le régime d’assurance parentale.
Pauline Marois :
Vous l’avez négocié à rabais, l’assurance parentale.
Jean Charest :
Le régime sur l’UNESCO, l’entente sur la santé, l’entente sur la santé, M. Bureau, alors on est tout allé chercher ça, mais là tous les deux, dans une période de tempête économique, vous proposez de réouvrir le débat constitutionnel, à ça moi je dis non.
Question : Est-ce que sur le fond, tous les trois, rapatrier la « souveraineté culturelle » est un enjeu que vous partagez mais dont vos moyens ne sont pas les mêmes?
Pauline Marois :
Il y a une nuance importante.
Jean Charest :
La nuance c’est que Mme Marois et M. Dumont proposent de réouvrir la constitution.
Pauline Marois :
Bon, alors, on va les laisser causer là, puis quand ils auront fini vous me donnerez la parole.
Mario Dumont :
La nuance, j’espère qu’on l’est, mais la nuance, la différence est la suivante là : une entente administrative, ce n’est pas inintéressant, sur le coup c’est un gain. Là où c’est malheureux, là où c’est menacé, c’est que s’il arrive à Ottawa un autre gouvernement, c’est pareil avec la reconnaissance de nation, c’est juste une motion de l’Assemblée, si un autre gouvernement après arrive, il peut défaire ça. L’idée de le mettre dans la constitution, pas faire peur au monde, c’est juste de le protéger, parce que moi je ne veux pas que mes enfants reprennent les mêmes débats. J’aimerais ça qu’on règle des affaires en matière constitutionnelle, puis que mes enfants soient pas repris avec les mêmes chicanes, qu’on puisse régler ça, régler ça.
Pauline Marois :
Et je peux vous dire, et je peux vous dire, que c’est possible, sans drame, de faire des amendements constitutionnels. J’en ai fait un lorsque j’étais Ministre de l’Éducation, nous avons fait un amendement constitutionnel, pour nous permettre d’implanter les commissions scolaires linguistiques. Ça s’est fait d’une façon tout à fait correcte, sans aucune espèce de drame, alors, mais M. Charest, maintenant, il n’a plus aucun rapport de force avec Ottawa. Donc, il n’a, il ne veut pas faire la démarche, il craint son résultat. Alors M. Charest, quant à moi, la vraie solution, ce n’est pas cependant de rapatrier seulement la culture et les communications, mais ça fait partie de notre champ de responsabilités en plus qu’ils ont utilisé leur pouvoir de dépenser. C’est de faire la souveraineté, mais d’ici à ce qu’on la fasse, on peut tu ensemble au moins, avoir les outils nécessaires pour que notre nation se développe, qu’Ottawa décide pas à notre place, là où elle met l’argent en culture. D’ailleurs, moi j’ai dit aux artistes québécois, que j’allais remplacer l’argent qu’Ottawa avait coupé, dans la culture au Québec, que M. Harper avait coupé. Mais si on avait tous nos moyens, et tous les budgets reliés à la culture, on ne les aurait pas coupés.
Jean Charest :
Ben la première priorité de Mme Marois, dans son programme page 33, c’est la souveraineté. Elle dit qu’elle va gouverner comme si, en posant des gestes de souveraineté. Mme Marois qu’elle va demander, de réouvrir la constitution, elle a même préparé un amendement constitutionnel sur la culture, ce que nous ne proposons pas de faire, nous on veut une entente administrative, et Mme Marois annonce aux Québécois que si elle ne réussit pas, elle va faire un référendum. Elle veut ajouter à la crise financière une crise constitutionnelle, M. Bureau. C’est la dernière chose dont le Québec a besoin, et quand Mme Marois et M. Dumont s’entendent pour réouvrir la constitution, pour créer une crise constitutionnelle, on a des raisons de s’inquiéter. Ma première priorité, c’est l’économie.
Pauline Marois :
M. Bureau, M. Bureau, M. Charest est le roi des référendums, il en a fait 89 dans le cadre des défusions municipales, il me semble qu’il ne doit pas avoir peur d’un outil qui est l’outil démocratique par excellence dans notre société! Je n’en reviens pas d’entendre M. Charest! [Jean Charest : Suite aux fusions forcées de votre gouvernement.]
Question :
En période de difficultés économique, est-ce que pour vous, des compressions dans la culture c’est possible, réaliste ou est-ce quelque chose que vous protégez?
Mario Dumont :
Écoutez, c’est plus que quelque chose qu’on protège. Dans les engagements financiers qu’on a pris, je le précise, c’est pas de l’argent qui pousse dans les arbres, on a dit où on allait prendre l’argent, on veut réinvestir en culture, entre autres dans des programmes arts études, pour lutter contre le décrochage, aider nos jeunes, aider directement aussi les artistes, il faut pas que ça aille dans la bureaucratie, il faut que ça aille directement aux artistes, puis l’idée de M. Charest pour la TVQ, moi je serais prêt à travailler là-dessus, ça je trouve que c’est une bonne suggestion, c’est une bonne idée, oui, M. Charest propose d’enlever la TVQ sur les produits culturels, je vais vous conter une histoire, j’étais dans les jeunes libéraux, on avait enlever la TVQ sur les livres. Le ministre de l’époque voulait la mettre, on l’a battu dans un conseil général du Parti libéral, à une autre époque, on complète ça avec tous les produits culturels, je pense que c’est une bonne idée, moi je travaillerais là-dessus aisément.
Jean Charest :
La culture, c’est également notre économie, c’est notre identité, c’est ce que nous sommes au Québec, puis les gens réagissent très fortement à la question de la culture, parce que ce n’est pas juste une question de langue, c’est notre, c’est une valeur fondamentale pour notre société. Puis on a proposé une chose qui me semble dans les circonstances être très bonne, parce qu’on retourne l’argent dans les poches des contribuables en leur disant, si vous consommez des produits culturels québécois, on va enlever la taxe de vente. On ajoute également de l’argent pour le cinéma au Québec, qui est l’une des grandes réussites, on augmente le crédit d’impôt pour la production des films, et je regrette que M. Dumont ait pas parlé de culture pendant la campagne fédérale, qu’il en ait pas parlé. Qu’il reconnaisse que le gouvernement libéral a pris des bonnes décisions, ben j’en conviens, oui vous avez raison, le gouvernement libéral avait pris des bonnes décisions, M. Dumont.
Pauline Marois :
Merci, alors, alors, M. Bureau, vous savez très bien que la culture c’est l’âme d’un peuple, qu’il faut être capables de soutenir nos artistes, ceux qui chantent ce que nous sommes, ceux qui disent ce que nous sommes, et dans l’économie, la culture joue un rôle très important, en termes de création d’emplois. Alors, non, dans une période de difficulté économique, au contraire, il faut aider à ce que nous préservions les emplois, et même si c’est possible d’en développer, parce qu’on sait que nos artistes rayonnent à travers le monde, et vont aussi chercher, chercher des revenus ailleurs sur d’autres continents de la Terre.
Question :
On a vu avec Barack Obama lors de l’élection présidentielle américaine, relancé l’American dream, le rêve américain. Étant de la génération X, je me demande ce que vous trois avez à offrir comme projet de société à la nouvelle génération québécoise?
Mario Dumont :
Oui, ben, pour moi là, c’est simple, c’est rebâtir nos écoles, il y a rien de plus précieux, il y a un ensemble là des choses qu’il faut faire, on a beaucoup de richesses au Québec, on a beaucoup de capacités, mais aujourd’hui là, s’il y a une chose, on regarde notre avenir, on regarde les menaces, un tiers de nos gars qui sortent des écoles pas de diplôme, un quart de nos enfants, je vous le dis, il faut mobiliser toute la société, nos enseignants à la retraite, aider nos enseignants qui ont été abandonnés dans les classes, remettre la rigueur, la discipline, l’effort, du sport, de la culture, une vie dans l’école, pour moi le projet de société, la réponse claire, le projet de société le plus beau qu’on puisse donner au Québec, rebâtir nos écoles, faire, nos jeunes, ils ont tous des talents, ils sont tous bons dans quelque chose, mais il faut qu’on aille coller un diplôme à ces talents puis à ces capacités là, c’est le tremplin, la vraie justice sociale, oui, la vraie justice sociale là, c’est que tous nos jeunes, on va les reconduire à l’école une première journée au mois de septembre, il faut qu’on leur donne ce qu’il y a de mieux tout le long.
Pauline Marois :
Le projet le plus mobilisant d’une société à mon point de vue, c’est d’investir, oui dans l’éducation, et dans nos familles. Parce que l’éducation, c’est ce qui va faire que quelqu’un va être autonome, c’est ce qui va faire qu’une société va créer de la richesse. Et moi je suis persuadée que le projet le plus mobilisateur que l’on puisse imaginer, c’est d’investir en éducation, mais pour pouvoir le faire, il faut aussi aider les familles, pour que les enfants grandissent dans leur milieu où ils puissent se développer, avoir accès à l’école, et réussir à l’école. Et en ce sens là, dans mon cas, je crois que notre avenir passe par le soutien aux familles, un enfant une place dans nos services de garde, des écoles où les enfants sont moins nombreux dans chaque classe, mais ça passe par autre chose aussi cependant : l’avenir du Québec. Ça passe par le respect de ce que nous sommes, par notre langue, et par la promotion de celle-ci, et de notre culture. Ça aussi, c’est un projet emballant, pour les jeunes du Québec, pouvoir vivre en français, travailler en français, en Amérique du Nord.
Jean Charest :
Ah, j’en parle à chaque jour pendant la campagne, dire ça à M. Pelletier, moi mon rêve, c’est de créer un nouvel espace économique pour le Québec, un nouvel espace, c’est cinq grands projets, c’est l’entente qu’on a signée ici-même avec la France, avec le président Sarkozy, qui crée un espace de mobilité de la main-d’œuvre entre le Québec et la France, c’est une première mondiale, dans un espace francophone en passant. Le deuxième projet, c’est la négociation d’une entente entre l’Europe et le Canada, une espèce de libre-échange, mais encore plus que ça, que le Québec a poussé, c’est grâce à nous que ça se fait, parce que le Québec, c’est la porte d’entrée de l’Europe dans les Amériques. Le troisième projet, c’est la négociation d’un entente commerciale avec l’Ontario, pour créer la quatrième économie en importance en Amérique du Nord, puis le quatrième, c’est l’entente sur la mobilité de la main d’œuvre à travers tout le Canada, puis le cinquième, le plus beau, à mes yeux à moi, c’est l’ouverture du Nord québécois, le Plan Nord. C’est un million de kilomètres carrés, 72% de notre territoire, deux fois la France, c’est des ressources minérales, c’est de l’énergie, je veux développer 3500 méga watts d’énergie supplémentaire, un nouvel espace de développement. Après là, la crise financière, après la tempête économique là, il faut se préparer, pour ouvrir un nouvel espace. Mme Marois, elle, ce qui l’inquiète, c’est le statut du Québec dans le Canada, moi ce que je veux, c’est bâtir la stature du Québec dans le monde.
Pauline Marois :
Oui. Bâtir un Québec qui va prendre sa place à l’international, c’est choisir la souveraineté du Québec. C’est ça, M. Charest, vous le savez très bien, c’est de faire en sorte que le Québec…
Jean Charest :
C’est votre choix à vous, et je le respecte, est-ce que je peux dire, Mme Marois, que je respecte votre choix. C’est pas le mien, mais je le respecte, mais moi je pense que ce n’est pas le statut du Québec dans le Canada qui est, c’est la stature du Québec dans le monde, c’est là-dessus que je travaille.
Pauline Marois :
Oui, c’est un beau choix, et quant au Nord… Moi aussi je respecte le vôtre… Exactement, et la stature du Québec dans le monde, elle serait plus possible, et facile, dans un pays. Et pour le plan du Nord là, M. Charest, vous avez laissé dormir un document, une politique que nous avions adoptée il y a cinq ans, puis là votre plan du Nord il va s’appliquer dans 10 ans, alors c’est du rêve, mais de l’illusion surtout.
Mario Dumont :
Mme Marois vient de dire, vient de reparler de la souveraineté, mais c’est vraiment difficile, tantôt on voulait réparer le Canada, améliorer le Canada, reconstruire le Canada, lien avec la souveraineté, il me semble que, on pourra pas réussir des gains dans le Canada si on est pas capables avec une position autonomiste, de dire « on va s’affirmer sans se séparer » puis clarifier les choses, sinon là on est toujours, on est toujours dans une position de faiblesse. Mais sur le plan du Nord, moi d’abord je ne suis pas comme Mme Marois, moi le plan du Nord, je partage ça, c’est un beau projet, il y a une chose de plus qu’il faut dans le plan du Nord là, puis du Nord complet, c’est reboiser notre Québec. C’est s’occuper de nos forêts.
Pauline Marois :
Je suis d’accord. [Jean Charest : Une forêt de 100 millions d’arbres, qu’on veut faire…: Vous vous en êtes pas occupés…]
Mario Dumont :
Non, vous vous en êtes pas occupés M. Charest, c’est incroyable, vous avez négligé ça.
Jean Charest :
Qui a dilapidé la forêt? [Mario Dumont : Le PQ.] [Pauline Marois : C’est vous qui avez coupé le plus grand nombre d’arbres il y a quelques années.]
Déclarations de fermeture
Mario Dumont :
Ben sur la forêt comme sur le reste, ce soir j’ai présenté nos solutions. Pas la valse des milliards de promesses des autres, des choix, des solutions, des idées différentes. Voter pour l’ADQ là, c’est vouloir des écoles, où la discipline, la culture de l’effort, ça veut dire quelque chose, ça fait réussir les jeunes. C’est vouloir un système de santé mixte, pour soigner plus de monde, avec une place au privé. Voter pour l’ADQ, c’est vouloir des allocations pour toutes les familles, c’est miser sur le pouvoir d’achat de la classe moyenne comme solution à la crise financière. Voter pour l’ADQ, c’est vouloir couper dans les dépenses de l’État, c’est vouloir couper la dette, c’est vouloir éviter le retour au déficit. Voter pour l’ADQ, c’est vouloir l’autonomie du Québec, l’autonomie des régions, des Québécois plus autonomes. Puis, j’invite les Québécois qui veulent du changement, à se lever, puis à s’exprimer, le 8 décembre prochain, parce que bâtir le changement, ça se fait à force de conviction, et de ténacité. Merci.
Jean Charest :
Alors, mesdames et messieurs, merci de votre patience, parce qu’un débat comme celui de ce soir là, ce n’est pas toujours facile à suivre, puis on défend nos idées, mais vous avez dû vous rendre compte aussi que ce n’est pas vrai que tout ce qui va pas bien est la faute du gouvernement actuel, puis tout ce qui va bien va être de la, est attribuable à d’autres. Il y a un enjeu par contre, qui est incontournable pour nous. C’est la question de l’économie. Puis il y a une tempête économique, et la question qu’on doit se poser, c’est à qui allons-nous faire confiance, dans une période où il y aura une tempête économique? Qui a le meilleur plan, qui a la meilleure équipe, qui a les meilleures priorités? Nous autres on met l’accent sur l’emploi, avec un programme d’infrastructures, énergétique, rénovation domiciliaire, et on veut également reconnaître que l’économie là, c’est de l’argent pour la santé, c’est pour l’éducation, c’est pour les familles. C’est de ça dont il s’agit. Quand on dit oui à l’économie d’abord, c’est parce que tout le reste va mieux fonctionner si on réussit à résister à la tempête économique. C’est ce que nous voulons, puis on a besoin d’un gouvernement de stabilité, d’être unis pour le faire, et de vous unir autour du Parti libéral du Québec, le 8 décembre prochain. Merci.
Pauline Marois :
Merci. Ce soir, je vous ai dit ce que fera mon gouvernement si vous me faites confiance. Je vais mettre toute mon expérience, je vais mettre toute ma passion, à faire avancer le Québec, à vous servir, à vous aider. Je vous offre mes services, comme Première ministre du Québec. Je crois qu’on a beaucoup de choses à faire ensemble. Nous pouvons traverser la tempête. Je l’ai déjà fait dans le passé, le Québec s’en est particulièrement bien sorti. On va dire la vérité aux Québécois et aux Québécoises. M. Charest, il a eu deux chances, à chaque fois il a déçu le Québec, il a brisé notre élan. On a pas besoin d’un quatre ans de plus avec un gouvernement qui ne fait pas progresser le Québec. Ce que je vous dis, c’est que je vous offre un gouvernement qui a le goût de faire avancer le Québec vers son projet de pays, un gouvernement qui va prendre soin des gens, qui va créer de la richesse, qui va la partager, qui va investir dans ses enfants. Je vous invite à voter pour un gouvernement du Parti québécois.