Allocution au dîner en l’honneur de Dan Dicko, secrétaire général de l’ACCT, 30 mars 1977

Le gouvernement du Québec est heureux d’accueillir ce soir les secrétaires généraux de deux grandes organisations internationales qui regroupent, sur les cinq continents du monde, les peuples utilisant les langues française et anglaise pour accéder à l’universel.
Je remercie monsieur Dankaulodo Dan Dicko, de l’Agence de coopération culturelle et technique des pays francophones, et monsieur Shridat Surendranath RAMPHAL, du Commonwealth, d’avoir accepté notre invitation; de même que les ambassadeurs des États-membres de la francophonie et du Commonwealth qui sont ici très nombreux.
C’est la première fois, que le Québec a l’honneur de recevoir en même temps et d’une manière officielle, les principaux animateurs des deux organisations internationales auxquelles le Québec a été associé.

Cet événement remarquable témoigne avec éloquence de l’ouverture au monde de la société québécoise et de son désir traditionnel, mais également renouvelé par les récents événements de notre vie politique intérieure, de participer aux grands courants d’échanges qui marquent notre époque.

C’est dans cet esprit d’ailleurs que le Québec, en sa qualité de membre de l’Agence de coopération culturelle et technique au titre de « gouvernement participant » aux institutions, activités et programmes de cet organisme international, entend y jouer pleinement son rôle.

La nation québécoise est de plus en plus consciente que son développement et son dynamisme internes doivent s’inspirer t des progrès de ceux qui l’entourent ou lui ressemblent.

Aussi, le gouvernement du Québec a-t-il l’intention de multiplier ses voies d’accès aux organisations internationales. Celles du monde francophone, bien sûr, puisque nous ressentons très normalement une affinité spontanée pour ces peuples si différents qui, dans le monde, apportent, comme nous voulons le faire, les voix françaises dans l’assemblée des nations.

[But the strenghtening of our ties with French-speaking peoples by no means implies a discontinuation of our links with the group of nations that form the Commonwealth. Like these nations, we have drawn on the British heritage for our political and legal institutions. We hope to further increase the participation of our National Assembly Members in the Commonwealth Parliamentary Association. An important minority in Québec quite legitimately maintains close ties with Anglo-Saxon culture. And, for the majority of Québecers, English is the second language most widely used. Québecers such as Papineau, Lafontaine and Laurier have played an important part in the development of the Commonwealth over the past two hundred years and have contributed towards the progressive transformation of the British Empire into a Commonwealth of equal partners.]

Le Québec d’aujourd’hui tend justement à une plus grande affirmation de sa propre personnalité nationale. En cela il s’inscrit dans le courant dominant de notre époque qui en l’espace d’une génération a vu des dizaines de peuples atteindre la maturité politique.
Le Québec d’aujourd’hui tend également à redéfinir ses rapports avec ses partenaires canadiens, ses voisins et l’ensemble des autres États, dans un esprit de plus grande ouverture et de collaboration respectueuse de l’identité de tous.

En cela également il s’inscrit dans cet autre- courant de notre époque, complémentaire du premier, qui sous-tend des regroupements de toute nature entre les nations du monde.
Je suis très heureux en terminant de souligner le double symbole que représente pour les Québécois, la présence en ce lieu, des animateurs de deux grandes communautés internationales et d’un nombre imposant de représentants des pays membres.
Ces deux communautés sont le résultat d’un effort fructueux pour transformer des liens de dépendance entre des peuples en liens de coopération et d’amitié entre partenaires égaux, respectueux des personnalités propres de chacun.

Ces deux communautés sont ici ce soir en pleine égalité de droits pour poursuivre et intensifier un dialogue qui ne peut qu’être profitable à l’ensemble des nations du monde.
Cette harmonie des rapports, cette collaboration des nations dans le respect des aspirations légitimes de chacun doit servir de modèle aux liens qui, partout dans le monde et singulièrement ici, doivent exister entre les peuples.

Mesdames, messieurs, je propose que nous levions nos verres au progrès et au dynamisme des peuples et des gouvernements membres de l’Agence de coopération culturelle et technique des pays francophones et de ceux du Commonwealth.

[QLVSQ19770330]

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